La NASA va prochainement lancer la sonde Kepler (1), du nom de l'astronome allemand du 17ème siècle, afin de rechercher des exoplanètes.

La particularité de cette sonde est de rechercher des planètes similaires à la terre, par leur taille, et situées dans la « zone habitable » de leur étoile, c'est à dire : « ni trop près, ni trop loin », avec une période de révolution d'environ un an.

Cette zone est supposée permettre l'existence d'eau liquide en surface, et être « propice à la vie », comme si la vie ne pouvait exister que sous cette forme aussi approximative qu'aquatique que nous lui connaissons.

La sonde embarque un capteur à faire pâlir les photographes les plus exigeants, de 95 méga-pixels, avec lequel elle observera pendant plus de 3 ans 100 000 étoiles similaires au soleil.

Il n'est bien entendu pas question de « voir » ces planètes, mais de les détecter par la différence de luminosité de leur étoile lorsqu'elles passent devant (ou derrière, ça dépend où on se place). La sonde peut détecter des changements de luminosité de 0,002%.

Peut-être verrons-vous bientôt des extraterrestres médusés par notre faculté à envoyer une sonde à 591 millions de dollars en ces temps de famine (2); à moins qu'ils ne soient eux aussi en proie aux mêmes désagréments.

(1) http://science.nasa.gov/headlines/y2009/20feb_kepler.htm
(2) http://www.lexpress.fr/actualite/monde/500-millions-de-dollars-pour-nourrir-le-monde_471991.html et http://go.worldbank.org/XDTCKZJO40

Il y a quelques mois, en 2008, quelques semaines avant l'effondrement de septembre, on avait pu entendre et lire : « Je pense qu'on a le gros de la crise derrière nous ». (1)

Cette même personne a déclaré dernièrement : « Je ne crois pas que la déflation soit un risque significatif dans les mois qui viennent ». (2)

Si ces propos sont aussi prophétiques que les précédents, un passage à Lourdes va bientôt devenir la seule issue à la crise.


(1) http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/economie/20070820.OBS1150/christine_lagarde_estime_quele_gros_de_la_crise_est_der.html

(2) http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2009/02/20/01011-20090220FILWWW00470-lagarde-pas-de-risque-de-deflation.php

« plus fort que les dieux, la remarquable histoire du risque » par Peter L.Bernstein, président d'une société de consultants en économie pour les investisseurs.

L'histoire de la gestion du risque commence avec les premiers échanges commerciaux. Les premières formes d'assurance maritime datent de l'empire romain avant d'apparaître plus formellement sous le nom de « chambre d'assurance » en 1310 à Bruges, mais c'est à la renaissance que se font les premières tentatives d'étude et de formalisation.

Notamment avec Cardan qui rédige un traité de mathématiques « le grand art » en 1545, puis « le livre des jeux de hasard », dans lequel apparaît pour la première fois la notion de probabilité.

Au 17ème siècle, c'est en France que se poursuit cette étude, avec Pascal, Fermat, et le chevalier de Méré : pour la première fois on mesure la probabilité d'un évènement.

A la même époque, en 1696, Edward Lloyd crée en Angleterre la « Lloyd's List », périodique dressant le calendrier des mouvements de navires. La « Society of Lloy's » est créée en 1771, et devient une des premières compagnies d'assurance du monde.
Francis Bacon avait dès 1601 présenté un projet de loi pour règlementer les polices d'assurance qui « sont en usage depuis un temps immémorial ».
Aux états-unis, Benjamin Franklin a crée la « First American » en 1752.

Plus proche de nous, et surtout de nos préoccupations actuelles, la gestion du risque s'est intéressée aux marchés financiers, dès le 19ème siècle, avec une phrase qui aurait gagné à être gravée sur la façade du palais Brognard : « l'espérance mathématique du spéculateur est égale à zéro ».
Elle est de Louis Bachelier; sa thèse, intitulée « théorie de la spéculation », ne fut pas suffisamment bien notée par Poincaré pour lui permettre d'enseigner à l'université.

L'avant dernier chapitre est consacré aux produits dérivés, qu'on nous présente dans les médias comme une des causes de la crise actuelle.

C'est oublier ce qu'ils sont vraiment : la couverture d'un risque. L'exemple type est celui de l'agriculteur qui vend se récolte au moment des semailles pour un montant fixé par contrat : il peut rater un petit bénéfice si le prix des céréales augmente, mais s'assure un revenu si sa récolte est mauvaise. Le risque est transféré sur celui qui a acheté la récolte.

De tels produits existaient déjà en Europe au moyen âge, dans les foires, sous le nom de « lettres de faire », au 17ème siècle au Japon pour la récolte de riz, et depuis 1865 pour le blé à la bourse de Chicago : le but est de se protéger du risque de volatilité des prix (*).

Les problèmes surviennent quand les produits dérivés deviennent trop complexes (produits « structurés »), au point que personne ne sait plus ce qui est assuré ni le risque encouru. Tout le monde faisant mine d'oublier la simple devise : « on ne peut espérer gagner de l'argent sans prendre le risque d'en perdre ».

Le dernier chapitre, prémonitoire, s'intitule « En attendant les barbares... », et nous met en garde contre les dérives que pourrait entraîner un système financier trop complexe, mondialisé, utilisant abusivement l'effet de levier, et automatisé.

Il est regrettable que ce livre n'ait pas été lu par les traders : il date de 1998.


(*) Avec un effet exactement inverse ces dernières années, à cause des « hedge funds » ?

Un français a été nommé à la tête de la bourse de Londres (1).

L'article dit qu'il a été choisi parce qu'il aurait une « connaissance approfondie de la bourse et du secteur, plus sa vision stratégique ».

L'information devient plus intéressante quand on lit qu'il s'agit d'un des anciens dirigeants de Lehman brothers, banque qui a effectivement prouvé au monde entier sa connaissance approfondie du mécanisme des faillites et sa vision stratégique de l'effondrement.

Lire ici (2) les objectifs de Lheman Brothers en France début 2008 : « notre objectif est d’être parmi les cinq premiers d'ici à 2010. ». Dans les 5 premiers à faire faillite ?

Cette nomination me rappelle les propos des dirigeants de banques en pleine débâcle aux états-unis qui défendaient les bonus, pour, disaient-ils, « garder les meilleurs ».

C'est oublier un peu vite, que s'ils avaient eu les meilleurs, on n'aurait pas eu cette débâcle.


(1) http://fr.news.yahoo.com/3/20090213/tbs-gb-bourse-patron-5630fea.html
(2) http://www.agefi.fr/search/default2.aspx?search=Xavier%20Rolet&id_article=1041889&page=&themes=&societes=&personnes=&publications=&tri=

La nouvelle est tombée : le nombre de chômeur va augmenter, au moins jusqu'à fin 2010. Qui l'eut cru ?

D'après l'UNEDIC, +280 000 en 2009 et +120 000 en 2010, soit +400 000 sur 2 ans, si toutefois les prévisions de croissance (ou plutôt de récession) se vérifient, ce qui serait étonnant, à moins d'avoir une bonne mutuelle pour les frais dentaires, puisqu'on devait aller chercher la croissance « avec les dents ».

Au rythme de novembre 2008, ce serait une augmentation de 600 000 à prévoir en 2009.

Quant à l'emploi des cadres, il n'est prévu d'amélioration qu'en 2013.

Chacun doit donc faire un effort pour relancer l'économie, pour cela :

- Endettons nous sur 45 ans à taux variable en acquérant des maisons ou appartements à 2 fois leur valeur

- Achetons des berlines diesel de plus d'une tonne et demie alors que nous ne faisons que 5000 km par an en ville et sans passager

- Fermons nos livrets A et investissons dans des produits financiers incompréhensibles en disant « merci Bernard »

- Achetons des CD à 20 euros et des DVD à 30, puisque l'industrie du disque se porterait mal (plus quelques blu-rays pour sauver Sony)

- Allons en vacance au ski cet hiver (*) et à la plage cet été grâce au crédit consommation

Ça devrait suffire pour surmonter la crise.

(*) On pensera à se casser une jambe ou deux pour aider le secteur médical et les assurances

Le site internet d'une société basée en Asie et sur lequel je ne me suis jamais inscrit me propose ses services, payants, afin d'optimiser mon CV.

Ce dernier serait réécrit par une équipe de « professionnal headhunters »de Singapour.

Les « professionnal headhunters », (« chasseurs de têtes » pour les allergiques à l'anglais), j'en connais, ils m'écrivent tous les jours : un ramassis de stagiaires analphabètes incapables de discerner l'essentiel d'un CV ou de comprendre une quelconque compétence technique.

Les prix dépendent de la prestation demandée : 12 SGD (*) pour un guide de l'entretien avec les questions mystères et leurs non moins mystérieuses réponses types, ou encore un indispensable « recession survival guide », ce qui est assez bon marché pour survivre à la crise actuelle.

Il me faudra débourser 98 SGD pour l'écriture d'un CV qui mettra en lumière mes incroyables accomplissements professionnels, et me permettra de faire, disent-ils, une « powerful impression » durant les entretiens.

Ajouter ensuite 98 SGD pour une lettre de motivation, qui me serait bien utile : je n'en ai plus aucune (motivation, il me reste encore quelques lettres) .

Puis 98 SGD pour diffuser mon CV, et enfin, la prestation suprême à 180 SGD pour la diffusion sur 2 pays, avec remise de 10%.

Ils précisent que leurs conseils me permettront d'accélérer ma recherche d'emploi, et d'obtenir plus de réponses à mes candidatures. Mon problème n'est pas de chercher, mais de trouver, et des réponses, j'en ai beaucoup, seule leur teneur me laisse perplexe.

Si avec leur aide je ne fais pas carrière en Asie, c'est à n'y rien comprendre.

(*) Dollar de Singapour, environ 0,5 €

C'est la fin des soldes, et le pôle emploi me le fait savoir avec une nouvelle offre (forcément raisonnable) qui m'est destinée.

Le candidat doit avoir au minimum un bac+2, connaître l'informatique industrielle (que je ne connais toujours pas), un logiciel totalement inconnu, et un environnement technique dont je n'ai jamais entendu parler.

Le poste est près de Montpellier, l'expérience demandée de 5 à 20 ans, ce qui laisse de la marge.

Aucun de ces critères ne me correspond, hormis la durée de l'expérience, et ce n'est pas la rémunération qui va me motiver à voyager : 8,72 euros bruts l'heure, soit le SMIC, mais avec les trajets et l'hébergement à ma charge.

Le tout, vous l'aurez deviné, pour une mission d'intérim de 3 mois.

D'après un article de 01 informatique : « Des constructeurs aux éditeurs, toute la chaîne des fournisseurs procède à des licenciements massifs. Jusqu’alors épargnées, les grandes SSII commencent à geler les embauches. » (1)

Curieusement, un reportage de France 3 le 5 février nous informe qu'une SSII se prépare à embaucher 250 ingénieurs fraîchement diplômés.

Pour remplacer ceux qui seront licenciés ?

(1) http://www.01informatique.fr/carriere-emploi-119/emploi-informatique-crise-44921/page/

Un cabinet de recrutement de cadres, qui serait « leader mondial », et aurait des dizaines d'années d'expérience m'a écrit.

Du classique, mais un détail m'a interpellé : ils sont spécialisés dans l'immobilier et la construction.

Il faudra un jour qu'ils arrêtent d'embaucher des stagiaires à la compétence très relative pour envoyer leurs emails, puisque rien dans mon CV ne laisse supposer que je sois spécialiste des structures en béton ou de la gestion immobilière.

C'est certainement la précision « maîtrise d'ouvrage » dans le CV qui les aura induits en erreur : une simple lecture des compétences et missions aurait éclairé leur lanterne.

A moins que SAP ne soit un fabricant de béton, Cobol une norme de construction, Airbus une agence immobilière, et DB2 une marque de parpaings.




Au premier plan des photos, le siège de la société San Miguel, à l'arrière plan, un bâtiment porte l'enseigne « MEGAMALL ».

Il s'agit d'un des plus grands centres commerciaux des Philippines, et du 8ème dans le monde, avec une surface de 332 000 mètres carrés.

Il y aurait 600 magasins et plus de 100 restaurants, mais je n'ai pas eu le temps de tout compter.

De retour après de courtes mais excellentes vacances, qui m'ont permis de (dé)tester mon niveau d'anglais : je n'ai aucun mal à me faire comprendre, mais beaucoup à comprendre les autres.

Un exemple, à l'aéroport d'Amsterdam, à peine entré dans un magasin, on me dit : « Nin Seu, Eunep iou ? ».

Ce qui après réflexion, s'est avéré signifier : « Good morning Sir, Can I help you ? », avec accent et vitesse flamands.

Ayant suivi de près la campagne d'Obama, la réponse est venue d'elle-même : « Yes you can ».

On m'a finalement aidé à me délester de quelques euros correspondant au prix exorbitant des batteries pour appareil photo qui m'étaient nécessaires (dont j'ai appris depuis que je les ai payées environ 5 fois leur valeur).

Quant à l'accent anglais des philippins, tout dépend de l'interlocuteur : ça va du parfait anglais scolaire entendu au collège, jusqu'à l'incompréhensible.

Il est vrai qu'ils ont l'habitude de mélanger dans une même phrase des mots des deux langues officielles, anglais et filipino (ou tagalog), ce qui s'appelle le "Taglish".

J'ai été bien conseillé afin d'éviter les pièges pour touristes, et j'ai bénéficié du confort de l'éminent « Linden Suites » (1), que je vous recommande.


(1) http://www.swiss-belhotel.com/properties/manila1/tls_home.htmla