La « carte musique jeune » a été lancée : il s'agit d'une carte prépayée permettant d'acheter de la musique sur des sites labellisés « HADOPI ».

Le prétexte est de lutter contre le téléchargement illégal, alors qu'une étude a montré que ceux qui téléchargent le plus achètent le plus (1) .

D'autant que le budget qui ne passe plus en musique passe ailleurs, s'imaginer qu'il serait extensible à l'infini laisse perplexe quant au sens des réalités des décideurs économiques.

Cette carte permet aux 12-25 ans d'acheter, sur 14 plateformes dûment accréditées, 50 euros de musique en n'en payant que la moitié.

Vous voyez l'astuce ?

Ceux qui achèteront de la musique avec cette carte en payeront la moitié de leur poche, tout de suite, ensuite, les impôts et taxes de tous payeront le reste.

Cette dépense ne faisant pas partie des priorités de l'état, elle sera financée – comme une bonne partie du budget - par l'emprunt.

La même mécanique a été à l'œuvre avec les « primes à la casse », qui ne sont que de futurs impôts : payez demain les voitures que vous achetez - ou pas - aujourd'hui.

Une drôle d'idée qui fait penser, à une autre échelle, aux causes de la crise actuelle : faire croire, par le crédit, que tout le monde peut avoir accès à tout, tout de suite.

Comme le rappelle Umberto Eco (dans « à reculons, comme une écrevisse ») : l'industrie du superflu est l'ossature de notre système économique.

Une preuve de plus, à quand le réveil ?

(1) http://www.guardian.co.uk/music/2009/apr/21/study-finds-pirates-buy-more-music

Il y a longtemps que je n'avais pas envoyé de candidature, l'évidente inutilité de la démarche ne m'incitant pas à cet effort.

L'insistance de collègues prêts à me coopter pour une offre d'emploi correspondant à mon profil m'a néanmoins amené à postuler.

C'est sans surprise aucune que j'ai illico prestissimo reçu une fin de non-recevoir : quelques heures ont suffi, durant lesquelles a eu lieu un « examen attentif » de mon parcours (1).

Comme ils savent que j'ai du temps à perdre, ils m'incitent (et même « m'encouragent ») à postuler sur d'autres offres de leur société.

Fort heureusement, cet encouragement et leurs distinguées salutations de fin de mail m'ont, et le lecteur s'en doute, redonné un moral d'acier inoxydable propre à entretenir l'espoir de trouver un emploi stable.

La lecture de la presse a fini de me faire gravir des sommets jusque là ignorés de la félicité suprême en me rappelant que « l'informatique recrute à nouveau » (2).

Certes, elle recrute, mais des moins de 25 ans, diplômés d'un école à concours éminemment sélectif, avec 10 ans d'une expérience qu'on ne peut acquérir que sur le poste convoité, poste qui n'a pas grand intérêt ni perspectives d'évolution, et qui acceptent le SMIC informatique.

Autrement dit des gens qui de toutes façons trouveront mieux, et vite, ailleurs.

Et dire que tous ces recruteurs se demandent encore quel mystérieux mécanisme entraîne un taux de turn-over à 2 chiffres.

Il est vrai qu'on manque cruellement de candidats : le vivier potentiel contient seulement 2,784 millions de personnes indemnisées par le pôle-emploi.


(1) Examen attentif qui consiste à vérifier que le candidat n'aurait pas osé, l'effronté, postuler passé 40 ans.
(2) http://www.lexpansion.com/carriere/l-informatique-embauche-a-nouveau-des-cadres_242255.html?xtor=EPR-175
(3) http://www.pole-emploi.org/communication/septembre-2010-personnes-indemnisees-@/communication/cocommunique.jspz?id=11157

« Notre capital chance », par Richard Wiseman, docteur en psychologie et directeur de recherche à l'université du Hertfordshire.

Avec ce titre et une couverture décorée de trèfles à quatre feuilles, ce livre fait penser à ces ouvrages tendance new-age qui vous promettent un avenir radieux, souvent avec force pattes de lapins, cristaux, ou autres gris-gris.

C'est tout le contraire ici : une enquête minutieuse et scientifique sur ce qui fait que certains pensent être nés sous une bonne étoile, alors que d'autres ont la certitude d'être maudits.

Bien entendu, il n'est pas question de la chance aux jeux de hasard (loto, cartes, etc.), puisque, précisément, ils dépendent du hasard et n'ont rien à faire dans cette étude.

Il s'agit ici de déterminer pourquoi certains semblent avoir plus d'opportunités que d'autres, dans la vie au sens large : famille, situation financière, santé, etc.

Les résultats des recherches effectuées aboutissent à 4 grands principes qui permettraient d'avoir une vie plus chanceuse : tirer partie des occasions fortuites, écouter son intuition, attendre la bonne fortune, et transformer le mauvais sort en bonne fortune.

En résumé : ceux qui sont à l'écoute (« aware » comme dirait l'autre), et savent avoir un angle de vue suffisamment positif, sont globalement plus chanceux que les autres.

Le livre est riche en témoignages et résultats d'enquêtes, il propose dans le dernier chapitre une « école de la chance », avec exercices pratiques, et vérification des résultats.

A tester sur le marché de l'emploi.

Lassée des virus et autres failles de sécurité de Windows, l'Inde a décidé de créer son propre système d'exploitation.

Ce ne sera pas un système « ouvert » comme Linux, mais un système « propriétaire », comme Windows; ce projet devrait aboutir d'ici un an.

C'est toute la différence avec l'Europe : ici, on s'est félicité d'avoir fait payer une amende record à Microsoft (1), et de les avoir obligés à laisser le choix du navigateur Internet à l'installation.

Alors que l'Europe avait déjà Linux (2), sur lequel il aurait été opportun d'investir pour en faire une alternative crédible à l'hégémonie si souvent dénoncée de Microsoft.

Des discours plutôt que des actes concrets, des actions judiciaires plutôt que des investissements audacieux, une vieille habitude française devenue européenne : sur ce point au moins, l'Europe mérite vraiment son surnom de « vieux continent ».

Peut-être même de « continent de vieux ».

(1) http://pro.clubic.com/actualite-127568-europe-amende-record-microsoft.html
(2) Projet démarré en 1991 par un étudiant Finlandais, Linus Torvalds

A la télévision, les journalistes aiment simplifier, et comme je l'ai entendu lors d'une conférence : « le spécialiste, c'est quelqu'un qui sait tout, sur rien; le journal de 20h, il dit rien, sur tout »

Ce soir encore, un reportage débordant de complaisance expliquait (ou plutôt essayait d'expliquer) le rachat de crédit immobilier.

A la fin du reportage, une animation graphique « montrait », avec force commentaires, qu'on ne paye des intérêts que les premières années (avec précision ; pendant 8 ans sur un crédit de 20 ans pour un taux à 5,75%).

Là, on n'est plus dans la simplification , mais dans la bêtise, ou l'incompétence absolue, au choix, le « ou » n'étant pas exclusif.

S'il est vrai que les intérêts représentent une part plus importante de la mensualité en début de crédit (1) qu'à la fin, il y en a jusqu'à la dernière échéance.

J'imagine les banquiers qui, demain matin, verront débarquer une foule de clients passablement énervés, convaincus d'avoir été spoliés puisqu'ils auront constaté avec dépit que sur leur tableau d'amortissement, il y a des intérêts jusqu'à la fin.

Bon courage pour leur expliquer que c'est normal, quoi qu'ils aient vu « à la télé ».

(1) C'est le principe du crédit : les intérêts sont calculés sur la capital restant à rembourser...

Aujourd'hui, une perle est arrivée dans ma boite mail : une prétendue recruteuse bat tous les records d'incompétence : son mail contient des fautes d'orthographe, de grammaire, de syntaxe, et de ponctuation.

Mais elle veut aussi que je fasse son travail : il faut que je réponde à des questions dont toutes les réponses sont sur mon CV.

Si elle l'avait lu comme elle le prétend, elle pourrait se charger de remplir mon dossier et répondre elle-même aux questions qu'elle me pose.

Parmi les questions posées, la plus incongrue qu'il m'ait été donné de lire (ou d'entendre, c'est curieusement assez courant en entretien) est au programme : « Pourquoi êtes-vous en recherche ? ».

Du pur délire : elle m'écrit parce qu'elle a trouvé mon CV sur internet, sans préciser où, se dit en quête de candidats, et me demande pourquoi je cherche...Ne serait-ce pas plutôt elle qui me cherche ?

Elle va donc me trouver, voici les réponses que je me propose de lui faire.

Pourquoi êtes-vous en recherche ?
Et vous ?

Quel poste recherchez-vous ?
Pas le tien, que je ferais pourtant bien mieux que toi (1)

Quels sont vos projets ?
Ne pas te répondre

Durée du préavis ?
Je te donne 5 minutes pour m'effacer de tes listes

Quelle est votre disponibilité ?
Pas une minute à moi, et encore moins à toi

Quelle est votre mobilité ?
Pas suffisante pour me déplacer jusqu'à ton bureau

Quelles sont vos prétentions salariales ?
De toutes façons plus que ce que tu as à me proposer

Ça devrait suffire à sensiblement diminuer le nombre d'échanges que nous aurons.


(1) le tutoiement est de rigueur dans les sociétés informatiques, ça permet un dialogue plus direct

Oh Punaise ! Des scientifiques ont découvert un gène qu'ils ont nommé d'après le personnage principal des Simpsons.

D'après le Theatlanticwire (1), il s'agit d'un gène dont la désactivation, sur des souris, les rendrait plus intelligentes et améliorerait leur mémoire.

Un autre gène avait déjà reçu le nom d'Homer en 2007 (2), il s'agissait alors du gène qui contrôle le désir pour la nourriture.

Et si on supprime les 2 ? Obtient-on des souris filiformes et intelligentes ?

Et chez l'homme ? Aurions-nous droit à une génération d'entrepreneurs squelettiques qui nous enrichiraient tous ? Des politiques chétifs qui rendraient le monde meilleur ? Des médecins athlétiques capables de tout guérir ? Des recruteurs de sociétés informatiques à la diète qui lisent les CV et vous rappellent même si vous avez plus de 30 ans ?

On peut rêver.

(1) http://www.theatlanticwire.com/features/view/feature/Scientists-Discover-The-Homer-Simpson-Gene-2112

(2) http://www.dailymail.co.uk/health/article-474315/Scientists-discover-Homer-Simpson-gene-controls-desire-food.html

Le pôle emploi m'écrit beaucoup ces jours-ci : une fois encore, il me réclame avec insistance le remboursement d'un « trop-perçu ».

J'ai pourtant scrupuleusement déclaré mes heures travaillées sur internet, ce qui ne semble pas avoir perturbé la logique implacable du pôle : reprendre ce qu'il m'a donné avec 3 mois de retard (sans intérêts ni frais : le pôle emploi est ferme mais sait rester magnanime).

Il est vrai que l'informatique est une science inexacte et encore balbutiante, si bien qu'une amélioration simple relève de la science-fiction : par exemple une case à cocher avec la saisie des dates de début et fin de mission pour les intérimaires...

Voilà que ça les reprend ! Il serait difficile de recruter des cadres, en particulier dans l'informatique : c'est forcément vrai, même la télé le dit.

Il faut tout d'abord préciser que dans les sociétés de services informatiques, on n'embauche (presque) que des bac+5, et (presque) tout le monde a donc le statut « cadre ».

Au détail près que 90% de ces « cadres » n'ont jamais encadré ni n'encadreront jamais personne : les postes occupés par des bac+2 il y a 15 ans, et donc non cadres, sont aujourd'hui occupés par des bac+5, et donc « cadres ».

Les prévisions de recrutement seraient d'environ 30 000 « cadres » cette année.

Ce chiffre représente à peine le nombre d'ingénieurs diplômés par an en France, et moins de la moitié des bac+5 de l'université.

Autrement dit, cette embellie soudaine (1) du marché du travail suffirait à peine à recruter le tiers des bac+5 de l'année.

Et les 2 autres tiers ? Ils peuvent se consoler avec les diplômés de 2008 et 2009 qui n'ont pas eu la chance de profiter d'une aussi idéale conjoncture.

Ils pourront en discuter au pôle emploi avec les informaticiens séniors de 40 ans qui, eux non plus, ne trouvent pas de poste.

(1) Et éphémère ?

Les revoilà ! La saison des guignols reprend.

Cette fois, un stagiaire en ressources humaines se présente comme mon « interlocuteur privilégié »

Il est spécialiste des technologies Microsoft.

Ça tombe bien : je n'y connais absolument RIEN.

Il sera donc l'interlocuteur privilégié de cet article, puisqu'il semble en tenir une sacrée couche : d'après lui, je serais « un acteur du paysage informatique ».

C'est quoi ce délire ? Paysagiste informatique ? Il existait déjà des urbanistes et des architectes .

Pourquoi pas un acteur « majeur » (bien tendu le majeur).

Mais il n'est pas seul : le pôle emploi me donne de ses nouvelles, avec en exergue l'article L5412-1 du code du travail, celui-là même qui mentionne une « offre d'emploi raisonnable ».

Un agence « pôle emploi » du centre de la France, qui n'est donc située qu'à 400km de mon domicile, me propose une offre.

Celle-ci nécessite des compétences qui me sont totalement étrangères, et aucun salaire ni localisation ne sont précisés (à part « France »).

J'espère qu'elle n'est pas trop raisonnable, sinon, je risque la radiation.

Le professeur Frank Fenner était surtout connu jusqu'à aujourd'hui pour avoir contribué à la mise au point du vaccin contre la variole.

Il revient dans l'actualité pour des propos qui nous concernent tous : « la race humaine aura disparu dans 100 ans ». Il ajoute que ça arrivera quoi que nous fassions, et qu'il est désormais trop tard.

Ce n'est pas sans rappeler le titre du livre d'Yves Paccalet « l'humanité disparaîtra, bon débarras ».

C'est surtout une bonne raison d'oublier toutes les bonnes résolutions que les tenants de la verditude voudraient nous imposer.

On va donc pouvoir se lâcher : s'empiffrer de hamburgers, continuer de rouler au gasoil, se chauffer l'hiver à 28°, installer la clim pour l'été, s'éclairer à l'halogène, ne rien recycler, consommer plus pour pouvoir jeter plus, etc.

Il faudra aussi penser à fumer et boire de façon déraisonnable, afin de mieux vivre le désastre annoncé.

(1) http://www.nydailynews.com/news/world/2010/06/18/2010-06-18_human_race_will_be_extinct_in_100_years_scientist_frank_fenner_says_blaming_clim.html

La semaine dernière, un agent immobilier est venu évaluer l'appartement que je loue, le propriétaire souhaitant le vendre.

Cet agent a évidemment constaté que le prix demandé ne pourrait être celui du marché pour diverses raisons : des fissures, sur un mur porteur et au plafond, l'intégralité des murs à refaire, des problèmes d'humidité, un jardin inutilisable puisque donnant sur une route au trafic important (accessoirement, servant de cendrier et de poubelle aux demeurés qui vivent à l'étage), et surtout, un appartement très bruyant puisque toute la résidence est, selon lui, « de mauvaise qualité ».

Mais aujourd'hui, une « conseillère clientèle », à la solde du gestionnaire de l'immeuble, m'a appelé.

Elle semble faire partie de ces cohortes d'analphabètes, imbues de leurs bavardages, qui pensent qu'enfiler les lieux communs et les fautes de syntaxe donne un ton professionnel et de l'efficacité à leur discours.

Le flot de paroles sous lequel j'ai été noyé n'était qu'une litanie de platitudes et de fautes de français visant à – tenter de – me convaincre de la qualité de mon logement, et de l'opportunité d'un placement fructueux.

En plus, elle veut visiter : peut-être espère-t-elle me montrer qu'avec un casque antibruit, les yeux fermés, le cerveau débranché, et des montagnes de mauvaise foi, je pourrais moi aussi constater avec émerveillement que l'achat au prix du marché de ce palace serait l'affaire du siècle.

Évidemment, l'agent immobilier, dont je lui ai parlé, a aussi eu droit à quelques compliments : il serait un dangereux récidiviste de la baisse de prix systématique, et serait de mèche avec d'aussi avides que détestables acheteurs à vil prix.

Elle ne serait, à l'entendre, qu'un modèle de probité, d'intégrité et de conscience professionnelle, la preuve : elle connaît bien la résidence.

Si elle connaissait si bien la résidence, elle saurait pourtant que la VMC tombe en panne régulièrement, et chaque fois pendant plusieurs semaines, que le syndic facture sans sourciller 80 euros un changement d'ampoule (c'est vrai que c'est sur le parking, le prix des intempéries certainement), que la plupart des logements ont connu des avaries diverses, et que beaucoup de locataires n'ont visiblement pas lu le règlement, et trouvent donc normal de garer leurs motos sur le carrelage du hall, juste devant les portes des appartements, afin que tous profitent du bruit et des émanations d'essence.

J'attends sa visite avec impatience.

Un article intitulé « Feeling grumpy 'is good for you' » (être grincheux est bon pour vous) sur le site BBC news (1) rend compte d'une étude sur la mauvaise humeur réalisée par un psychologue australien, le professeur Forgas.

Les conclusions sont sans appel : la mauvaise humeur rend plus attentif et renforce l'attention portée au monde extérieur.

Le cerveau serait aussi plus performant pour les tâches intellectuellement exigeantes (doit-on en conclure que la mauvaise humeur est inutile au travail ?).

Elle permettrait aussi un mode de communication plus efficace, ce qui n'a rien d'étonnant.

J'ai maintenant une raison parfaitement scientifique de ne pas être de bonne humeur, ceux qui me connaissent savent que je n'en avais pas besoin.

(1) http://news.bbc.co.uk/2/hi/8339647.stm

En plein débat sur la réforme des retraites, il me semble utile de rappeler la contribution de Michel Audiard sur ce sujet (1) :

- La retraite, il faut la prendre jeune.
- Faut surtout la prendre vivant. C'est pas dans les moyens de tout le monde.

(1) dans « les barbouzes »

Pas d'article, mais un mariage.

Les prévisions du pôle-emploi pour 2010 sont là (1) : il y aura 1 693 347 projets de recrutement (2) en France en 2010.

Les entreprises prévoient de recruter 26173 (3) ingénieurs et cadres d'études, R&D en informatique, chefs de projets informatiques.

Ce chiffre est nettement inférieur au nombre de demandeurs d'emploi dans l'informatique, et représente environ la moitié des diplômés du secteur par an; il est donc très nettement inférieur au nombre de candidats potentiels.

Sachant que ceux de 2008 et 2009 ont eu du mal à trouver un travail, les recruteurs devraient encore crouler sous les CV quelques années.

D'autant plus que ces métiers font partie de ceux pour lesquels il sera « le plus difficile de recruter ».

Ça promet pour les autres...

La question est : comment avec plus de 2,572 millions de demandeurs d'emploi (4), est-il possible de dire qu'il est difficile de recruter ?

En fait, pour l'informatique, j'ai la réponse (5) : il faut avoir entre 25 et 35 ans (je plaisante, en réalité il faut avoir de 25 à 25 ans, maximum), 15 ans d'expérience (dans le domaine précis que recherche l'entreprise), un diplôme prestigieux (ou plusieurs), être bilingue anglais (le chinois est un plus), un travail (essentiel d'être déjà en poste), et accepter le SMIC.

(1) http://www.pole-emploi.org/file/multimediaelement/pj/d4/1d/00/bc/bmo_27279.pdf
(2) J'insiste : il s'agit de « projets »...
(3) Quelle précision ! Il manque juste une virgule pour assurer la crédibilité.
(4) Il s'agit du nombre de personnes indemnisées en février 2010, le chiffre total était de 3,8 millions à la même date http://www.france24.com/fr/20100225-emploi-hausse-nombre-personnes-inscrites-chomage-janvier-economie-france
(5) Je me répète, mais comme le disait Gide « Tout a été dit, mais comme personne n'écoute, il faut toujours répéter » , alors « ne faites pas les malins ».

Il y a une dizaine de jours, j'ai envoyé à grands frais, et à l'autre bout du monde, un courrier express .

Le préposé m'avait dit que, ne pouvant l'expédier le jour même, il serait envoyé dès le lendemain, et qu'il m'enverrait le reçu.

Ne l'ayant toujours pas, j'ai suis passé à la poste demander à ce préposé ce qu'il en était.

Ce à quoi il a immédiatement réagi, à grand renfort de décibels et de conscience professionnelle blessée : « je n'aime pas qu'on mette ma parole en doute ».

Admirez le retournement de situation : le reçu ne m'est pas parvenu, je lui dis, c'est donc ma parole, mais ce serait la sienne qui est mise en doute.

Curieuse rhétorique.

Après qu'il ait fait une vérification informatique, il m'a confirmé que le courrier est bien arrivé à Bogota, alors que je l'ai envoyé en Asie (1).

Si c'est le même système qui envoie les reçus, je devrais prochainement le récupérer à Reykjavík.

(1) Le fait est qu'il est bien arrivé à destination et dans les délais, mais qu'allait-il faire en Colombie ?

Pendant que tous les médias parlent de rumeurs dont personne n'avait entendu parler, et qui surtout n'intéressent personne, la NASA travaille.

Un astéroïde de 22m va frôler la terre ce soir à 23h06 UTC : dans l'espace, frôler, ça fait quand même 359000 kilomètres, soit à peu-près la distance terre-lune. (1)

En janvier, un autre est passé à seulement 130000 kilomètres.

(1) http://www.nasa.gov/topics/solarsystem/features/neo20100406.html

Un mail me propose une offre d'emploi pour « Une Agence de Publicitée » (1) sur « un grand projet de développement fortement orientées web », dans une équipe de « 3 chef de projets »

Le seul « avantage » mis en avant pour ce job est l'invitation aux pots d'entreprise, auxquels je ne vais jamais : ce sont toujours des discours dégoulinant d'autosatisfaction, et des explications alambiquées sur la crise et l'absence d'augmentation.

Parmi les inconvénients : des déplacements en Asie pour encadrer les programmeurs.

Et l'évolution ? Vers des postes d'encadrement disent-ils...Mais c'est déjà ce qu'ils proposent en arrivant...

(1) Les fautes sont d'origine

Le 14 mars est la journée du nombre PI, choisie parce que les anglo-saxons écrivent cette date 3/14, c'est aussi l'anniversaire d'Einstein.

PI est un nombre irrationnel (1), ce qui signifie qu'on ne peut le représenter par une fraction. (Il existe une valeur approchée obtenue par 355/113 , qui donne les 6 premières décimales).

C'est sans compter les charlatans, puisqu'en 1897, le docteur Edwin J.Goodwin a cru faire une incroyable découverte : PI = 3,2.

Il était si sur de lui qu'il a tenté de breveter PI (2).

L'incompétence scientifique étant déjà très répandue au 19ème siècle, un représentant du comté de Posey à l'assemblée générale de l'état de l'Indiana défendit ce projet de loi.
Il a été approuvé à l'unanimité, la compétence étant contagieuse.

Heureusement, un professeur de géométrie qui avait eu vent de l'affaire, Clarence Waldo, prit le temps de faire un cours aux sénateurs avant qu'ils n'examinent ce curieux projet de loi, qui fut, évidemment et heureusement, rejeté.

Mais que ce serait-il passé s'il n'y avait eu qu'une assemblée ? Des roues ovales ?

(1) C'est aussi un nombre « transcendant », comme « e », mais on n'est pas là pour un cours de math
(2) Article du N°103 de la revue « tangente »(magazine sur les mathématiques)

IBM vient d'annoncer une importante découverte (1) : la possibilité de faire du plastique biodégradable à partir de plantes, pour remplacer les plastiques fabriqués à partir du pétrole.

L'article précise : « Nous commençons seulement à découvrir ce que nous pouvons faire avec ».

J'ai une idée à leur soumettre : fabriquer des plantes en plastiques à partir de vraies plantes.

La boucle sera bouclée.

(1) http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5gOvDPEZ6ecyM4st7wEjMPqt4cZvA

Un constructeur automobile diffuse des spots publicitaires précisant que tous ses modèles sont « ultra légers ».

Après avoir consulté la documentation de ce fabricant, j'ai découvert que l'ultra-légèreté se situe entre 1,3 et plus de 2 tonnes.

Fort de cette information capitale, j'ai immédiatement lesté ma voiture, qui n'a pas été fabriquée par ce constructeur, de quelques centaines de kilos.

En effet, son poids étant inférieur de 300 kilos au plus léger des modèles « ultra-légers », j'ai eu peur qu'elle ne s'envole à la première brise.

Peut-être est-ce du au récent séisme qui a modifié l'axe de la terre (1), mais il semble bien que le pôle emploi ait perdu le nord.

Il y a quelques jours, il me réclamait, à grand renfort de courriers recommandés, le remboursement d'un trop-perçu.

Ce que j'ai fait.

Début mars, j'ai déclaré mes heures travaillées en février, et, 2 jours plus tard, le pôle-emploi m'a fait part d'un virement vers mon compte.

C'est à n'y rien comprendre.

Il y a bien longtemps, quand on pouvait joindre un interlocuteur, j'avais averti cet organisme qu'il me versait à tort des indemnités.

Aujourd'hui, j'ai bien essayé d'appeler, mais je n'ai parlé qu'à des automates.

J'attends donc prochainement un courrier recommandé.

(1) http://www.letemps.ch/Page/Uuid/4f8fe4fa-26a3-11df-81a5-5a38d3ff7729/Le_s%C3%A9isme_au_Chili_a_modifi%C3%A9_laxe_terrestre_et_raccourci_les_jours

Un sondage récent nous apprend que : « 6 français sur 10 redoutent une stagnation de leur salaire ».

Si l'échantillon sur lequel porte ce sondage est représentatif de la population active, il y a, sur 10 actifs, et en arrondissant, 2 fonctionnaires et 1 profession libérale.

Les professions libérales n'ont pas de salaire, et les fonctionnaires ne sont pas directement concernés par les baisses d'activité des entreprises.

Il faut donc lire « 6 français sur 7 redoutent une stagnation de leur salaire », soit 85%.

Le 7ème, il est déjà au chômage, et n'a plus de raison de s'inquiéter de la stagnation.

Une source ministérielle nous informait ce matin que malgré la grève dans les raffineries, il n'y a pas de risque de pénurie de carburant.

Dormez tranquille : cette même source nous expliquait en aout 2008 (1) que le gros de la crise était derrière nous.

(1) 3 semaines avant la faillite de Lehman Brothers

Il fallait oser, le pôle emploi l'a fait : il me réclame un remboursement.

J'avais pourtant dès mars 2009 prévenu cet efficace organisme d'une erreur dans ses versements, ce à quoi on m'avait répondu (pas par écrit, ça va de soi...) « pas de problème, c'est le nouveau mode de calcul ».

Mais voilà qu'en novembre (admirons, au passage, le temps de réaction), il se rend compte de sa bévue et me prévient que mes versements seront revus à la baisse.

En bon gestionnaire, et certainement à la vue des déficits colossaux qu'il continue d'accumuler, le pôle emploi me réclame maintenant un remboursement.

Son avidité s'accommodera de tous les moyens de paiement existants : chèque, mandat, virement, espèces.

Si je n'ai pas remboursé d'ici le 14 mars, j'aurais droit à une mise en demeure. Et pourquoi pas une garde à vue, pour l'exemple ?

A l'école primaire on disait : « donner : c'est donner, ... »

Le flot des mails d'Alexandre se tarit, mais voilà qu'un nouveau prétendant au titre de « champion de la proposition bidon » m'écrit.

Lui aussi a un prénom d'empereur : Aurélien (1).

Il est presque aussi doué que son éminent collègue : le poste qu'il me propose depuis Marseille est situé, en toute logique, à Clermont-Ferrand.

Fidèle au credo de sa société, je ne possède aucune des compétences demandées.

Il me dit qu'une présélection se fera à la lecture du CV : mais il l'a déjà mon CV (2), s'il l'avait lu, il aurait évité de passer pour un imbécile.


(1) S'ils continuent dans la série des noms d'empereurs comme pseudonymes, je devrais prochainement recevoir des mails de Néron, Charlemagne, Caligula, et pourquoi pas, Napoléon.
(2) Comme près de 300 autres sociétés...

Un stage de 3 mois rémunéré 10 000 par mois, ça ne se refuse pas ? C'est ce que propose une entreprise.

Prétendre offrir un salaire à ceux à qui on demande de le payer, c'est assez bien imaginé : c'est normal, c'est pour travailler dans le marketing.

L'astuce consiste à faire payer chaque candidat 5 euros pour passer un test de recrutement. Comme plus de 6000 ont déjà postulé, le stage ne coutera rien à l'entreprise, elle pourrait même faire des bénéfices.

La technique est éprouvée : faire perdre aux uns ce que d'autres (et ici : un seul) gagneront.

Un vrai tour de passe-passe : merci Bernard qui a remis, jusqu'en 2008, cette pratique à la mode.

C'est aussi le principe du loto, du casino, et, dorénavant, de la recherche d'emploi.

C'est bientôt le nouvel an chinois (1), et, comme chaque année, les dépliants publicitaires destinés à vanter les produits de circonstance remplissent les boîtes aux lettres.

Parmi les produits proposés : des kits pour faire des sushis, des sauces yakitori et sashimi, des mini-jardins zen, soit autant de produits typiquement japonais.

Le nouvel an quoi ?

Voici donc quelques idées en vue des promotions à venir :

- semaine du sud-ouest : saucisses de Strasbourg, choucroute, cidre
- semaine alsacienne : Porto, pizza, foie gras des Landes
- spécial Mexique : vodka, saumon d'Alaska, couscous
- saveurs d'Afrique : sirop d'érable, riz cantonnais, pudding

Je ne doute pas que ces quelques idées marketing trouveront un écho favorable auprès de la grande distribution.

(1) Le 14 février, ce sera alors l'année du tigre

La nouvelle fait la une de diverses publications : des grandes SSII (sociétés de services informatiques) interrogées annoncent d'enthousiasmantes perspectives de recrutement.

Il y aurait en effet 5000 postes à pourvoir en 2010 dans ces sociétés.

Cette annonce est à rapprocher du nombre de diplômés en informatique qui arrivent sur le marché du travail tous les ans en France : 33000 (1)

Le plus drôle est qu'ils soulignent leur prévision d'embaucher pour l'essentiel des débutants, comme si cette tendance était nouvelle.

Que vont bien pouvoir faire les 28 000 (minimum, si on considère qu'ils ne recruteront que des « jeunes diplômés ») qui n'auront pas eu la joie d'être embauchés ?


(1) http://affresdemploi.blogspot.com/2009/05/pyramide-des-ages.html

Alexandre continue de m'envoyer ses incroyables offres d'emploi : aujourd'hui, il me propose un très enviable poste de développeur COBOL (1) junior, ayant 3 à 5 ans d'expérience.

Il y a quelques semaines, ce brave guignol m'a envoyé une offre de « développeur COBOL sénior », pour laquelle la même expérience était demandée.

Donc, pour un as du recrutement de bras cassés, un parfait chasseur de têtes vides, un gestionnaire de ressources inhumaines, junior = sénior.

Ce serait une bonne chose que les vraies entreprises aient la même attitude vis-à-vis des séniors.


(1) Le COBOL est un vénérable langage qui a fêté ses 50 ans l'an dernier, mais toujours utilisé par de nombreux logiciels bancaires.

« The tipping point, how little things make a big difference » de Malcolm Gladwell, journaliste et écrivain.

Ce livre traite des phénomènes épidémiques et plus particulièrement du « point de bascule » (tipping point), le moment où une idée, une mode, une maladie, etc. se répand à grande échelle.

La théorie de l'auteur est que trois règles régissent ces phénomènes : les déclencheurs, le principe d'adhérence, et le pouvoir du contexte.

La première règle dit que le point de départ d'un phénomène de masse n'est du qu'à un petit nombre de personnes, les déclencheurs : un des exemples donnés est celui du début de la guerre d'indépendance américaine.

Deux personnes seulement ont suffi à soulever les milices américaines autour de Boston contre l'imminente offensive anglaise : Paul Revere et Joseph Waren.

Ce type d'individu, qui connaît beaucoup d'autres personnes, est appelé « connecteur » par l'auteur. Parmi les déclencheurs, il existe aussi les « mavens » (experts de leur domaine) et les vendeurs.

Le principe d'adhérence est illustré par le succès des séries pour enfants « Sesame Street » et « Blue's Clues » : comment faire en sorte qu'un programme soit non seulement regardé, mais aussi qu'il permette d'apprendre.

Le premier chapitre sur le pouvoir du contexte traite de la criminalité à New-York au début des années 90, dont l'explication du déclin par l'auteur est très différente de celle exposée dans « Freakonomics » (1).
Ce chapitre expose par ailleurs de façon claire la théorie du « carreau cassé » pour lutter contre la criminalité, mal interprétée et transformée en « tolérance zéro » de ce côté de l'Atlantique.

Dans la suite de l'étude du contexte, il est question du nombre maximum de personnes avec qui nous pouvons avoir une relation « sociale » : ce chiffre est d'environ 150 (plus précisément 147.8, il est donné par une équation reliant la taille du néo-cortex à celle du cerveau).

Ce chiffre a quelque chose de particulier puisqu'il se retrouve dans de nombreuses et diverses cultures (Groenland, terre de feu, Australie, etc.) dans lesquelles il correspond à la taille moyenne des villages.
Au delà de 150, une communauté devient moins efficace.

C'est ce principe qu'a appliqué la société « Gore » (pas le cinéma, mais les vêtements en Gore-Tex par exemple) pour la taille de ses sites : dès qu'un site dépasse ce chiffre, un nouveau est créé (2).
Il ne s'agit le plus souvent que d'un bâtiment différent, parfois assez proche pour être visible du premier, mais qui permet de conserver un même niveau d'efficacité (3).

Il est aussi question des couples et de leur capacité à avoir une mémoire commune, chacun ayant une partie de l'information, des vagues de suicide en Micronésie, ou liées à des accidents de la route, ou aux décès de stars, du tabac, de diverses expériences en psychologie, etc.


(1) http://affresdemploi.over-blog.com/article-12343014.html
(2) http://www.commonsenseadvice.com/human_cortex_dunbar.html
(3) Ici, on pourra sourire de la propension des grandes entreprises – ou administrations - à se regrouper dans des sites démesurés.

C'est par hasard que j'ai lu un article sur les infusions dans le dernier numéro de « Que Choisir » (je l'ai surtout acheté pour l'étude sur la fiabilité des voitures).

Les différents tests effectués sont très instructifs quant au sérieux et à l'éthique de certains industriels.

Les résultats les plus marquants concernent la contamination par des pesticides (1) : 8 produits en sont totalement exempts, mais curieusement, aucun n'est certifié « bio ».

Par contre, tous les produits certifiés « bio » testés contiennent des pesticides (1), à des doses flirtant parfois avec la limite règlementaire.

Mention spéciale à la tisane « bio » qui contient des traces de 6 pesticides, dont 4 non autorisés en France, et qui est aussi la plus chère dans sa catégorie (113 euros / kilo).

Les pesticides sont heureusement peu solubles, tout comme le plomb et le cadmium contenus dans plusieurs produits.

Ceux qui préfèrent manger de la viande que boire des tisanes pourront lire dans le même magazine le compte-rendu d'un rapport européen sur des abattoirs français : sur 7 visités, 3 présentent des « déficiences majeures ».

Au point qu'un d'eux à du être fermé (parce qu'impossible à mettre aux normes européennes), celui-là même qui avait déjà été accablé par une une étude identique il y a 3 ans.

Bon appétit.

(1) Pesticides de culture, pour ce qui est des pesticides de stockage, les produits « bio » en sont exempts.

Il est gentil cet Alexandre, il travaille pour une cabinet de recrutement et m'écrit presque tous les jours, avec à chaque fois une offre hypothétique d'emploi, et des compétences toujours plus improbables.

La dernière en date nécessite de connaître DL1.

DL1 est un langage d'accès aux bases de données IMS, aujourd'hui propriété d'IBM, mais qui date de la préhistoire informatique.

Cette base de données a en effet été créée pour les besoins du projet Apollo, durant les années 60.

Il va sans dire que les personnes ayant acquis des compétences sur ces techniques sont pour beaucoup retraitées, et que cette recherche n'a que peu de chances d'intéresser les générations aujourd'hui présentes sur le marché du travail.

Heureusement, le taux de chômage dans l'informatique étant en France de plus de 7% (*), il est tout à fait probable qu'il trouve un candidat à vil prix, même si ni la durée de la mission, ni le salaire, ne sont précisés (ce qui signifie que le poste est sous payé en région parisienne).

Je vais quand même attendre une proposition plus réaliste pour me décider, par exemple dans le domaine de la programmation en hiéroglyphes sur tablette d'argile.


(*) En fait, ça dépend des sources; lire ici par exemple : http://www.zdnet.fr/actualites/informatique/0,39040745,39710585,00.htm

Après les déboires économiques de l'année passée, et pour ne pas penser à ceux à venir, il est nécessaire de relativiser : tout ça n'est peut-être pas si important qu'on le croit.

 

Bonne année !

Manigong bagong taon !

Happy new year !

新年快乐 !