Ça y est, c'est fait, j'ai signé un CDI : ce n'est pas un choix, c'est juste qu'il n'y a plus de missions en intérim.

La procédure a été longue: la société 1 qui m'a finalement embauché est passée par une société 2 qui a pris en charge le recrutement.

Pour rémunérer ses frais de recherche (qui se montent à zéro, c'est moi qui leur avait envoyé mon CV), la société 2 m'a vendu (1) à la société  3 pendant 6 mois, avant que je sois finalement embauché par la 1ère.

J'ai donc dans un premier temps signé un CDI (2) avec la société 2 pour travailler dans la société 3, chez qui se déroule la prestation, avant d'être intégré dans la société 1, qui me vend aussi à la société 3.

Vous suivez ?

Il m'a donc fallu démissionner de la société 2 pour signer le contrat de la société 1, qui dans sa grande bonté m'a accordé de conserver mes 6 mois d'ancienneté et l'absence de période d'essai.

Mais ce n'est pas encore fini : la société 1 va être rachetée par une société 4 qui a une franche réputation de parfaite SSII. (dois-je préciser qu'il ne s'agit pas d'un compliment?)

Or, la société 4 voudrait améliorer sa pyramide des âges, ce que malgré mes efforts je ne pourrai pas faire, faisant d'ores et déjà partie des séniors.

Il est donc probable que ce contrat pourtant dûment estampillé CDI ne se transforme en contrat bien moins stable dans les mois à venir.


(1) C'est de la prestation de service : une entreprise fait faire à des personnes moins bien payées que ses employés le travail qui ne l'intéresse pas. Au final, ça coûte plus cher, mais c’est l'économie moderne.
(2) Signer un CDI pour 6 mois : ils ont vraiment du temps à perdre.

Le fait d'être bientôt sans logement m'a amené à m'inscrire sur des sites d'annonces immobilières.

En lisant celles-ci, j'ai constaté avec dépit, et après en avoir discuté avec ma banque, qu'il me serait très difficile, sinon impossible, d'obtenir un crédit d'un montant suffisant pour acheter ne serait-ce qu'un T2 sur 25 ans.

Du moins d'après les prix affichés, qui chaque semaine atteignent de nouveaux sommets.

Le gestionnaire de mon logement, auprès de qui je m'enquérais du faible nombre de logements qu'il avait en vente, m'a sèchement répondu que « c'est normal, ils se vendent tout de suite ».

C'est évident : des appartements construits à la va-vite il y a 15 ans et mal entretenus par des syndics incompétents ne peuvent que paraître d'excellentes affaires à 3000 euros le mètre carré quand les appartements neufs (tout aussi vite construits et qui seront aussi bien gérés) atteignent tranquillement les 4000.

Sans nul doute, un parisien lisant ces lignes penseraient qu'il s'agit d'une excellente affaire, sauf qu'ici, nous ne sommes pas à Paris,et que ces prix sont totalement déconnectés du montant des loyers, auxquels ils devraient pourtant être liés.

D'après ma banque, un logement devrait valoir 180 mois (15 ans) de loyer.

Mais aujourd'hui, il arrive qu'il soit demandé plus de 250 fois (260 pour celui que j'occupe, soit près de 22 ans) le montant du loyer.

Par contre, les salaires n'augmentant pas – ou peu -, il sera difficile d'augmenter les loyers pour les ramener à un ratio normal.

Les prix doivent donc baisser : mais quand ?

D'autant que tous les gens bien intentionnés me disent « qu'on a toujours intérêt à acheter ».