Le propriétaire de mon précédent appartement, ayant gobé les arguments de la demeurée chargée de le mettre en vente qui lui a promis monts et merveilles au moment même où  le marché va se retourner, j'ai du déménager.

C'est là qu'à mon tour j'ai gobé les arguments d'autres illuminés, qui m'ont affirmé avec aplomb que les appartements se louent (1) tellement vite qu'il faut se décider au moment de la visite, et qu'il s'agit souvent de visites groupées.

Nous avons donc du choisir rapidement : l'appartement semblait bien situé, dans un bon quartier, près des transports en commun, avec un loyer modéré, etc.

Il s'agit même d'un bâtiment « basse consommation », le BBC est à la mode, mais pas à la mode de Caen, plutôt à la mode de Vire : de l'appartement pour andouilles.

Les finitions sont catastrophiques : lézardes à divers endroits, portes mal posées, interrupteurs non connectés, eau chaude aléatoire (merci les panneaux solaires mal calibrés), etc. 

Plus étonnant, et même incompréhensible d'après le label « BBC » du bâtiment, l'isolation thermique est déplorable : dès qu'il fait beau, la température intérieure approche les 30°.

Mais ce n'est pas tout : l'isolation phonique est tout aussi catastrophique, et de bien moins bonne qualité que l'appartement que j'occupais précédemment, alors que ce dernier était, à l'époque, considéré comme du bas de gamme.

Il me faut donc remercier mon banquier, et les prix délirants du moment, de m'avoir évité un achat aussi regrettable : j'aurais eu quelques difficultés à me féliciter de l'achat sur 20 ou 25 ans d'un appartement mal conçu, mal fini, mal insonorisé, et payé près de 4000 euros le mètre carré.

D'ailleurs, mon ancien appartement n'est toujours pas vendu, et n'a même reçu aucune visite en 5 mois, alors qu'il devait « se vendre tellement vite que nous n'avons pas le temps de publier une annonce ».

(1) Mon banquier m'a clairement dit que mon revenu est incompatible avec un achat, du moins aux prix actuellement affichés.