C'était cet après-midi, chez l'ophtalmologiste : j'avais un rendez-vous que j'avais réservé, comme tout le monde, il y a environ 350 ans.

Une veille dame a demandé à la secrétaire le montant à payer :

- Combien avez-vous dit ?
- 28 euros …
- Comment ?
- 28 EUROS !!
- Oh, excusez-moi de faire répéter, mais vous savez, à mon âge, il n'y a pas que les yeux !

Il y a longtemps que je n'avais pas reçu d'offre d'emploi qui corresponde à mes compétences d'il y a 15 ans : c'est arrivé aujourd'hui.

L'entreprise – en fait une société d'intérim insignifiante – recherche des programmeurs Cobol.

Ceux-là même qui ont été virés comme des mal-propres il y a près d'une décennie deviendraient aujourd'hui une denrée recherchée : il étaient vieux et leurs compétences avaient été déclarées obsolètes.

C'était bien sur : les nouvelles technologies allaient tout remplacer, du Web et du JAVA partout, c'est tellement plus joli.

Et puis ça permettait d'avoir une vraie (puisque les vieux ne connaissent pas ces technologies) mais fausse (puisqu'on peut les former) raison d'embaucher des jeunes.

C'était surtout une bonne manière de se débarrasser d'encombrants quadras aux salaires qui ne permettaient plus aux SSII de se sucrer suffisamment, les clients devenant eux aussi plus avisés et plus âpres à la négociation (en fait, l'arrivée de guignols qui se croient gestionnaires dans les services « achats » et qui considèrent qu'une prestation s'achète comme un stylo ou du papier toilette : le moins cher étant forcément le meilleur).

Il paraîtrait donc légitime de se réjouir de cette embellie soudaine du marché de l'emploi informatique pour les séniors.

Il n'en est rien : le nombre de postes à pourvoir sera toujours très nettement inférieur au nombre de candidats potentiels, et les salaires s'en ressentiront.

D'ailleurs, je n'ai même pas répondu à la demande de mise en relation qui m'a été envoyée via un réseau professionnel.