Les jours passent et le message reste dans les médias : c’est maintenant l’aéronautique qui aurait du mal à recruter (un effet secondaire du salon du Bourget).

Les mêmes poncifs débités par les mêmes journalistes : il serait difficile de trouver des ingénieurs, techniciens, et ouvriers pour l’aéronautique.


Evidemment, puisque peu d’écoles forment à ces métiers, et qu’il y a la fuite vers d’autres domaines d’activité pour les ingénieurs. 


Les premiers de promotion des meilleures écoles vont dans la finance : il faut des têtes bien faites pour fabriquer les produits financiers qui provoqueront la prochaine crise en prétendant la prévenir.


Ensuite il y a l’informatique, les ESN bien sûr, qui recrutent à tour des bras des ingénieurs (obligatoirement jeunes et débutants), en leur promettant là aussi des carrières.


Ils y déchantent ensuite, mais trop tard, en voyant qu’il est très difficile de faire carrière quand tous les autres sont aussi compétents et diplômés que vous, et surtout se demandent  à quoi peut bien servir un bac+5 quand leur activité consiste souvent à faire des réunions et envoyer des mails (je me demande encore pourquoi ils ont tant scruté mon CV pour ma mission en cours, qui consiste à faire du secrétariat et du support téléphonique).


Au final, les employeurs pleurnichent parce qu’ils ne trouvent pas à vil prix un jeune surdiplômé possédant par avance toutes les compétences du poste visé.


Il me paraît pourtant évident que des spécialistes d’un domaine ne peuvent se former que dans le domaine en question, en particulier dans l’aéronautique, où l’on peut difficilement parler de pléthore de constructeurs concurrents chez qui il serait possible de dégotter la perle rare.


Il faut bien commencer par embaucher des débutants pour un jour avoir des spécialistes. Mais allez expliquer ça à un brillant responsable RH, qui croit dur comme fer que le candidat parfait existe quelque part, ce qui est plus facile que de prendre le risque d’en choisir un sur son potentiel.