Une semaine a suffi à mon employeur pour me convoquer  à nouveau.

J’étais cette fois un peu mieux préparé, mais ça reste pénible.


Il faut quand même noter à quel point la présence à mes côtés d’un délégué du personnel peut lisser le vocabulaire des RH : tout n’est plus qu’allusions et périphrases.


Finis les « tu as pensé à postuler ailleurs ? » et « on va t’envoyer sur des missions à l’autre bout du pays ».


Juste un blabla qui traîne en longueur : puisqu’il n’est plus possible de dire la vérité parce qu’il y a un témoin, on contourne, on adoucit, on édulcore, tout est dans l’euphémisme.


Le fond, lui, n’a pas changé : je suis dans la ligne de mire, et je peux me préparer à des moments pénibles.


Sans surprise, j'ai appris que ce type d'entretien se multiplie dans les SSII de la région.

L'efficacité de mon employeur est pour une fois surprenante : mon départ risque d’être précipité.

Une banale invitation à une réunion s’est transformé en une séance de chantage : on ne veut plus de toi, on va te faire une proposition, si tu n’acceptes pas, on t’enverra sur des missions à plusieurs centaines de kilomètres pour te rendre la vie impossible, et ensuite on te licenciera.

Les propos que j’évoque ont été tenus, bien entendu, dans des termes bien plus policés, mais ça ne change rien au fond.

Je dois donc m’attendre à des moments pénibles dont je ne manquerai pas de faire le compte rendu, si toutefois j’en ai l’énergie.

Finalement, j’avais bien affaire à des professionnels du licenciement.