Voilà, c’est fait, je viens de franchir la très symbolique et fatidique cinquantaine.



Etant droitier j’ai immédiatement regardé mon poignet gauche afin d’y rechercher une preuve de réussite : mais pas de Rolex en vue, j’ai donc raté ma vie.



En plus, c’est l’entrée dans l’âge mûr, qui, comme disait Desproges, précède par définition l’âge pourri.



Ce grand âge maintenant atteint me permet de mesurer à quel point le monde a changé depuis que j’ai commencé à travailler.



De mon temps, bande de jeunes ignorants, il y avait des offres d’emploi  (1) imprimées dans des journaux spécialisés dans l’informatique.



Il fallait faire un beau CV, en noir et blanc parce les imprimantes couleurs ne couraient pas les rues, sans fioritures (de toutes façons impossibles à faire avec un PC de base qui coûtait 2 mois de salaire), et l’accompagner d’une lettre manuscrite (et souvent « obligatoirement manuscrite »).



Aujourd’hui, à en croire nos élites, c’est bien plus simple.

Il suffit de traverser la rue pour trouver un travail, puis pouvoir s’acheter un costume, et enfin traverser le hall de la gare en ayant réussi, étant autre chose que « rien ».



C’est beau le progrès.



(1) Des vraies offres, il y avait vraiment un ou plusieurs postes à pourvoir, le temps du « sourcing » pour remplir des banques de CV n’était pas arrivé, et le web non plus.