Les drones sont présentés comme des bijoux de technologie et des auxiliaires précieux des forces armées.

Les USA les utilisent notamment en Irak et en Afghanistan.

Le Wall Street Journal (1), entre autres sources, révèle que ces drones ont été piratés.

En Irak, des insurgés ont utilisé un logiciel en vente libre, d'un coût de 26 dollars US, pour parvenir à leurs fins.

Ce stratagème leur permettait d'intercepter les vidéos que transmettaient les drones, victimes d'un manque de sécurisation de leurs transmissions, et donc potentiellement de surveiller les opérations militaires américaines.

Une source officielle indique qu'il n'y pas de preuve que des insurgés aient pu prendre le contrôle des drones.

Cette faille de sécurité est depuis très officiellement comblée.

Le France aussi utilise des drones, et vu leur coût d'utilisation (2), plus de 12000 euros l'heure de vol, on peut supposer que leur sécurité est infaillible.


(1) http://online.wsj.com/article/SB126102247889095011.html
(2) http://www.lepoint.fr/actualites-monde/2009-12-02/rupture-capacitaire-une-heure-de-vol-du-drone-sidm-harfang-12-600-00-euros/1648/0/400804

Je suis très surpris par le débat autour de la disparition de l'histoire en terminale : tout le monde s'accorde sur le fait que les programmes sont trop chargés, mais personne ne veut supprimer la moindre heure de cours.

Lorsque j'ai passé le bac à la fin des années 80, nous avions plutôt pris comme une bonne nouvelle que, cette année-là, l'histoire ne serait pas au programme.

Il est vrai que le bac E (1) était déjà plutôt chargé : le programme scientifique d'un bac C (2), l'enseignement général, plus du dessin industriel, de la technologie, de l'automatisme, et quelques heures d'atelier par semaine.

C'est d'ailleurs peut-être le fait de revêtir 4 heures par semaine un bleu de travail derrière un tour ou une fraiseuse qui faisait que personne ne s'offusquait alors de ce que nous n'apprenions pas l'histoire.

Ce bac a aujourd'hui disparu, dissout dans des « bacs technologiques ».

Mais plutôt que de s'inquiéter de l'absence d'histoire au bac, peut-être faudrait-il remettre les choses dans l'ordre, et s'inquiéter des 15% d'élèves qui arrivent en 6ème sans maîtriser la lecture (3).

Ce problème réglé, ça leur ferait une bonne base pour apprendre l'histoire.


(1) Qui n'a rien, mais vraiment rien à voir, avec l'actuel bac « ES »
(2) Aujourd'hui bac « S »
(3) 15%, c'était en 1997, bien entendu, depuis, les choses n'ont pu que s'améliorer...

Pour continuer sur la lancée de l'article précédent, vous aurez remarqué que l'habitude est d'abuser du terme « ingénieur » dans l'informatique, ça fait plus flatteur sur l'annonce, mais n'a en général aucun effet sur la fiche de paye (1).

Un analyste programmeur bac+2 se verra qualifié d'« ingénieur études et développements ».

Il existe des formations « ingénieur système microsoft » d'une durée de 30 jours.

Ceci a valu à Microsoft une procédure au Québec leur demandant de ne pas utiliser cette dénomination (2).

En France, on continue d'utiliser à tort et à travers cette appellation, puisque seul le titre d' « ingénieur diplômé » est protégé.



(1) Sauf pour ceux qui ont un diplôme d'une école bien cotée, ça va de soi.

(2) http://www.microsoft.com/canada/fr/learning/QuebecMCSE/default.mspx
http://www.pcinpact.com/actu/news/Litige_sur_le_titre_dIngenieur_Certifie_Microsoft_.htm

Les intitulés des offres d'emploi dans l'informatique peuvent avoir pour les personnes d'autres domaines des dénominations mystérieuses : Expert BO, Ingénieur Java, Ingénieur d'application, etc.

Le tableau suivant devrait permettre d'y voir plus clair :



Son Métier
Ce qu'il semble faire
Ce qu'il fait
Développeur Python
Agrandir les reptiles
Programmer en langage python
Expert migration
Aider les clandestins
Aider au changement de système informatique
Ingénieur Patrol
Réparer les 4x4 Nissan
Utiliser le logiciel Patrol
Ingénieur d'application
Passer des couches de peinture
Analyste-programmeur
Ingénieur support
Tenir les gobelets de café
Assurer le bon fonctionnement d'un logiciel (en tenant un café)
Technicien support
Tenir des gobelets pour moins cher que l'ingénieur support
La même chose que l'ingénieur support, mais pour moins cher
Ingénieur support réseau
Tenir les câbles
Assurer le fonctionnement du réseau
Expert BO
Spécialiste de l'esthétique
Spécialiste du logiciel « Business Objects »
Consultant Oracle
Prédire l'avenir
Gérer une base de données avec le logiciel « Oracle »
Technicien AJAX
Aider à nettoyer les éviers
Programmer avec la technologie AJAX
Spécialiste SIRH
Faire briller les chaussures
Spécialiste des Systèmes d'Information des Ressources Humaines
Hotliner
Pas ce que vous croyez
Aider à résoudre les problèmes par téléphone
Ingénieur Java
Être indonésien, ou aimer la danse et la fête
Programmer en langage JAVA
Consultant MOE
Serveur à la taverne de Moe
Travaille sur la Maîtrise d'OEuvre
Chargé de mission TIC
Étudier les manies des autres
TIC : Technologies de l'Information et de la Communication


J'en parlais dans l'article précédent, le Cobol est la marotte des recruteurs qui m'écrivent.

Hier soir, j'ai reçu une proposition intéressante : « MISSION POUR UN DEVELOPPEUR COBOL SENIOR ».

S'il est précisé « sénior », ce n'est pas que la mission est en Espagne et qu'on me témoigne une marque de respect, c'est juste qu'ils sont prêts à accepter un vieux débris de plus de 30 ans.

D'autant qu'ils demandent une expérience exceptionnellement longue de 5 ans sur un poste similaire, et un niveau d'anglais « courant ».

Remarquons au passage que dans l'informatique on est « sénior » avec 5 ans d'expérience, et donc avant 30 ans...

Dommage que ce soit sur Paris, j'ai bien failli céder à la tentation : une mission de 6 mois comme indépendant, pour faire du Cobol, ça ne se refuse pas.

Finalement, si, ça se refuse.

Le 13 novembre est la journée de la gentillesse, je me dois donc de dire gentiment tout le bien que je pense du recrutement dans l'informatique.

J'apprécie les entretiens non préparés avec des interlocuteurs qui n'ont pas lu mon CV, et n'auraient rien compris s'ils l'avaient fait.

J'aime être relancé par des sociétés qui me proposent, certainement pour me faire paraître plus jeune, mon salaire d'il y a 15 ans.

J'adore ne pas avoir de réponse quand je me suis déplacé à 250 km dans un bled perdu pour un entretien bâclé en 20 minutes.

Je m'émerveille de ce qu'on me demande de recopier mon CV sur un formulaire d'amateur au début de chaque entretien.

J'ai un faible pour le Cobol et les missions improbables à vil prix dans l'Est de la France ou le Bénélux : tous les recruteurs semblent l'avoir compris.

Je suis ému de la confiance qu'on me témoigne en me demandant les originaux de mes diplômes, surtout quand cette requête émane d'une agence d'intérim qui ne m'a même pas rappelé.

Et enfin, je vous remercie de ne pas me rappeler quand j'annonce mon âge : c'est tout à votre honneur de ne pas me faire de remarques désobligeantes.


Merci à tous d'avoir été si gentils !

 J'ai lu dans la presse que des collectivités locales ont souscrit des emprunts qualifiés de « toxiques » : « Ce sont près de 20 % des 130 milliards d'encours de crédit des collectivités locales qui sont des produits structurés et 10 % de crédits particulièrement explosifs ».

Bien entendu, en ces temps de crise, il est d'usage de fustiger les banques et leur comportement : haro sur la baudet.

Voilà donc des élus en guerre contre ces bien vilaines pratiques imposées par des grandes méchantes banques.

Un détail d'importance qu'ils semblent oublier : ces emprunts ont été signés par ceux qui aujourd'hui les attaquent.

Donc : soit ils ont signé sans comprendre, ce qui est inquiétant, soit ils ont signé en toute connaissance de cause, ce qui est tout aussi inquiétant.
Mais dans les deux cas, la responsabilité leur incombe.

A moins que que des banques n'aient usé de moyens illégaux pour obtenir ces signatures, ceux qui se plaignent aujourd'hui devraient au moins reconnaître leur responsabilité et en tirer les conséquences.


Etonnant non ?

« Une récente étude de la Banque centrale américaine révèle que la part de marché dans les nouveaux prêts à l'immobilier des fameux subprimes est remontée à 20%, soit quasiment le même niveau qu'en 2006, juste avant le déclenchement de la crise. » (1)

Effectivement, c'est bien reparti, mais toujours vers le mur.

(1) http://www.lexpansion.com/patrimoine/immobilier/et-revoila-les-subprimes_205720.html

Posséder un chien serait au moins aussi écologiquement incorrect que conduire un SUV (1), c'est la conclusion à laquelle sont parvenus deux architectes spécialisés dans le développement durable.

Pour établir cette théorie, ils se sont basés sur « l'empreinte écologique » des animaux domestiques.

Cette mesure a été faite en tenant compte des ingrédients contenus dans les boîtes de nourriture pour animaux.

Un chien de taille moyenne aurait une empreinte écologique (annuelle) de 0,8 hectare, et il faudrait compter 1,1 hectare pour un berger allemand en pleine santé.

En comparaison, un SUV (2) roulant 10 000 kilomètres par an aurait une empreinte écologique, en tenant compte de sa consommation de carburant et de l'énergie pour le fabriquer, de 0,4 hectare (par an).

Avis aux écologistes possesseurs d'animaux domestiques : d'après les calculs effectués, le plus correct serait de posséder un poisson rouge dont l'empreinte estimée est de seulement 0,00034 hectare, soir 3,4 mètres carrés.


(1) http://www.newscientist.com/article/mg20427311.600-how-green-is-your-pet.html?page=1
(2) Le SUV pris en exemple est un Toyota doté d'un moteur de 4,6 L.

Les mails automatiquement envoyés depuis les sites de recrutement sont une source inépuisable de consternation.

Le dernier en date me propose une réunion d'information dans un hôtel bas de gamme, au cours de laquelle me seront proposées diverses offres de partenariat, et qui sera suivie d'entretiens individuels.

Les propositions sont si variées qu'elles se limitent à une seule : un achat de franchise (1).

Le secteur d'activité est aux antipodes de mon parcours et de mes compétences : la menuiserie aluminium.

Mais qu'est-ce qui a pu pousser ces guignols à m'inviter ? D'autant qu'après une rapide recherche, le montant nécessaire pour démarrer l'activité est de 90 000 euros (sans oublier les 4% sur le chiffre d'affaires à reverser).

C'est finalement leur mail qui manque de franchise : ils ne recherchent que des pigeons.


(1) Le texte du mail est : « différentes possibilités de partenariat qui peuvent vous être offertes dans ce cadre (franchise) »

Dans l'aéroport d'Amsterdam, je n'ai pas vu des marins qui chantent les rêves qui les hantent, mais des petits malins qui mentent.

Ils utilisent une technique éculée, autrefois utilisée (peut-être encore) par des vendeurs de toutes sortes, dans le but inavoué d'extorquer quelques euros.

Cette technique (1) consiste à faire dire 3 fois « oui » à son interlocuteur dans le but d'en obtenir le consentement futur (et lui vendre un aspirateur, une voiture, des actions, un abonnement à « J'achète n'importe quoi », etc.).

Les questions qui m'ont été posées sont :

- « Vous parlez français ? »
- « Vous êtes français ? »
- « Pouvez-vous me rendre un service ? »

Évidemment, c'est la dernière question qui a posé un problème, je ne vais quand même pas répondre « oui » à n'importe quoi, le demandeur d'emploi n'est pas si naïf; « ça dépend du service » m'a paru plus approprié.

Ça n'a pas empêché mon interlocuteur de continuer son discours qu'il croit original (2) et efficace, en m'expliquant sa situation désespérée : il lui manque 28 euros pour payer son billet d'avion et rentrer en France.

Les gages de confiance qu'il me propose sont d'une crédibilité en béton armé : une adresse email et un numéro de téléphone portable.

C'est d'autant plus ridicule qu'il y a une gare dans l'aéroport, et que si l'avion est trop cher, ce petit con n'a qu'à y aller en train, voire, à coups de pompes dans le train.

Il reste 2 inexplicables mystères : y a-t-il vraiment des gens qui tombent dans le panneau ? Et pourquoi 28 euros ?


(1) Pour une description détaillée de cette technique de vente, et des autres, voir le livre « petit traité de manipulation à l'usage des honnêtes gens » de Joule et Beauvois.

(2) Un autre m'a déjà raconté ses malheurs en janvier, au même endroit, avec les mêmes questions, et pour le même montant.

Un mail me propose une voyance « 100% gratuite ».

Le voyant se présente, avec un pseudo ridicule, comme « expert en télépathie », auteur de nombreux livres, et fondateur de « l'académie des sciences divinatoir » (il est tellement clairvoyant qu'il n'a pas vu la faute dans son mail).

Malheureusement, un expert en télépathie n'a que peu de chance de me révéler quoi que ce soit que je ne sache déjà.

Mais surtout, il prétend m'apprendre ce que me réserve le mois de septembre, mais son mail date du 19 : le temps de souscrire à son offre et il m'apprendra donc ce qui est déjà arrivé.

Je vais me passer de ses services, même gratuits.

Quelques heures avant le passage de la tempête tropicale.


L'involontaire (?) plaisanterie (le mot est faible) a encore été entendue ces jours-ci : « les bonus sont nécessaires si on veut garder et attirer les meilleurs traders ».
La réalité est plutôt : si vous aviez vraiment les meilleurs, on n'en serait pas là.

Néanmoins, je me permets de proposer mon aide aux traders sans emploi qui trouveront ci-dessous de quoi les aider à postuler :

Jethro Spéculé
2008, Impasse économique et financière
002009 Récession

à Madame Delly Dinissié  
Business is business     
2009, Here we go again

Madame,

Mon diplôme en comptabilité et prestidigitation, complété par une spécialisation en finance des marchés truqués et un doctorat en économie de bouts de chandelles, m'a, entre autres âneries, permis :


  • De faire croire que les mathématiques pouvaient parfaitement modéliser les comportements humains
  • De posséder un vocabulaire incompréhensible, même par moi
  • D'amener au bord de la faillite les plus grandes banques et industries
  • D'acheter des voitures de sport avec les bonus obtenus par hasard avec l'argent des autres
  • De passer au journal de 20h en expliquant que la crise : ce n'est pas de ma faute

Spécialiste des LBO, du forex, du day et swing trading, entre autres jongleries, je possède de plus des connaissances en économie qui ont démontré au cours des dernières années leur totale inadéquation avec le sens des réalités que requiert la gestion d'actifs.

Je recherche donc un emploi de plumeur de pigeons, d'illusionniste, de blanchisseur, ou, à défaut, de conseiller financier.

Connaissant votre sens déplorable des affaires et les pertes abyssales qui en découlent, je ne doute pas de la suite favorable qui sera donnée à ma candidature.

Veuillez agréer, Madame, la certitude de mon silence complice et intéressé quant à vos opérations financières calamiteuses.


Jethro Spéculé

Un grand pas a été franchi dans l'étude de l'évolution : le rire existerait depuis 10 millions d'année (1).

Les chercheurs ont, pour arriver à cette conclusion, chatouillé des jeunes grands singes, dont des humains.

Une particularité de l'homme, contrairement au singe, est qu'il ne rit qu'en expirant.

Certains chercheurs pensent que le rire pourrait être beaucoup plus ancien.

Le problème qu'ils n'ont pas résolu est de savoir ce qui a provoqué le premier grand éclat de rire.

Je vais donc le faire pour eux : l'éclat de rire est apparu quand les prévisions des premiers économistes ont été comparées à ce qui est vraiment arrivé.

Ils continuent d'ailleurs de nous faire sourire en se réjouissant des quelques voitures vendues grâce aux primes et remises diverses, nous promettant, comme d'autres à l'été 2008, que le pire de la crise est derrière nous.

La fin de l'année nous dira si c'est le CAC 40 ou le nombre de chômeurs qui a le plus augmenté.

(1) Science et vie, Août 2009

La DARES (1) le dit aujourd'hui : il y a officiellement 30 000 demandeurs d'emploi dans l'informatique (2).

Parmi eux 24400 sont en catégorie A (sans emploi), soit 40% de plus qu'il y a un an.

La « pénurie » n'aura donc pas résisté à la crise.

(1) Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques

(2) J'exagère un peu, le chiffre officiel est 29200, soit 111001000010000 en binaire

C'est le titre du mail qui m'en informe : une excellente mission m'est proposée.

Malheureusement, la suite n'est pas à la hauteur : il s'agit d'un poste de « réalisateur mainframe ».

S'il ne s'agisssait pas d'informatique, on pourrait penser à un poste de cinéaste sur le film « mainframe » (1).

La réalité est sensiblement moins joyeuse : il s'agit tout simplement d'un poste de programmeur Cobol.

Mais aujourd'hui, on ne dit plus programmeur, mais réalisateur, ou concepteur-réalisateur, voire analyste-concepteur-réalisateur pour les missions les plus palpitantes.

Les nombreuses fautes de grammaire du mail ne laissent planer aucun doute quant à l'absence de sérieux et l'amateurisme de cette société, qui se présente comme un acteur majeur du recrutement au niveau européen.

Je classe pourtant en SPAM tous leurs mails, mais ils semblent recruter plus vite des nouveaux stagiaires rédacteurs d'emails que des candidats pour leurs missions, et c'est une avalanche quotidienne de propositions toutes aussi inintéressantes.

(1) Pour information, les « mainframes » sont les mastodontes informatiques qui existent depuis les années 70, et que continuent d'utiliser la plupart des banques, leur fiabilité et disponibilité n'ayant pas (encore ?) d'équivalent.

Les temps sont durs pour les recruteurs à la petite semaine : ils ressortent des archives les emails oubliés de candidats en d'autres temps indignes de leur intérêt.

Au point qu'une misérable officine d'incompétents encravatés, qui m'a pourtant déjà refusé une embauche, me rappelle son existence et m'invite à une soirée recrutement.

Il faut dire qu'une très sérieuse étude (1) montre une chute vertigineuse du nombre d'offres publiées : de -31% en région Paca à -87% en région centre.

C'est autant de CV qui n'arrivent plus, au grand désespoir des brasseurs de vent.

De plus, le CNISF (2) prévoie que le chômage des ingénieurs pourrait doubler, voire tripler, dans les mois qui viennent. Il ajoute « surtout chez les jeunes », ce qui sera vrai partout, sauf dans l'informatique, ou l'augmentation sera plus sensible chez les vieux (les plus de 30 ans donc).

Mais les incompétents de l'officine citée ne doutent de rien. Ils pensent certainement, ou espèrent, que j'ai oublié les propos du commercial à peine sevré, à l'incompétence technique encyclopédique, incapable de lire – ne parlons même pas de comprendre - un CV, mais qui a qualifié mes prétentions de « dignes du pays de Candy » (3).

Il a, sans le savoir, eu de la chance : ces mêmes propos lui vaudraient aujourd'hui de tester la plasticité de sa boîte crânienne sur le coin de son bureau, ou même sa capacité à planer vers un sol en béton depuis le 6ème étage après avoir traversé une baie vitrée.

Il y aura de toutes façons beaucoup de candidats à cette soirée : c'est la crise.

(1) http://www.01informatique.fr/carriere-emploi-119/huit-metropoles-resistent-crise-55386/?xtor=EPR-68

(2) Conseil National des Ingénieurs et Scientifiques de France, qui met en ligne une base de données des ingénieurs diplômés.

(3) Le commercial en question n'était pourtant pas né quand cette série a été diffusée : il a surement appris son existence en cours de culture générale pour futurs vendeurs à cours d'arguments.

Dès le 1er septembre 2009, les ampoules à incandescence de 100W et plus disparaîtront des rayonnages.

Pour les remplacer, l'alternative la plus souvent citée est l'ampoule « fluocompacte » qui n'aurait que des avantages, ou presque.

Pourtant, ces ampoules, après usage, sont considérées comme des déchets toxiques, puisqu'elles contiennent en moyenne 5mg de vapeurs de mercure : il est donc interdit de les jeter avec les autres déchets.

Les maladroits qui briseraient une de ces ampoules sont invités à procéder ainsi :

- Aérer immédiatement la pièce où a été brisée une telle ampoule, et la quitter un quart d'heure pour laisser le temps aux vapeurs de mercure de se déposer sur le sol
- Nettoyer à l'eau ou balayer

Pour les maladroits qui n'aiment pas faire le ménage, il reste 2 mois pour constituer un stock d'ampoules à incandescence.


(1) « Pour la science », juillet 2009

Via le pôle emploi, une entreprise de travail temporaire me propose une offre engageante : il suffit d'avoir un bac+2 et 3 ans d'expérience pour occuper le poste étonnant d' « ouvrier qualifié P1 » dans l'informatique.

Le travail nécessite de gérer le parc informatique existant, former les utilisateurs, analyser, maintenir, concevoir et réaliser les applications, leurs évolutions, mener des études de faisabilité, etc. (1)

Ce job palpitant est situé dans le charmant département de la Moselle, et donc à seulement 700 km de mon domicile, pour une mission d'intérim dont la durée n'est pas précisée, et pour un salaire horaire brut conséquent, démarrant à 8,85 euros.

J'hésite encore.

(1) Il s'agit donc apparemment plus d'un poste de responsable informatique que d'ouvrier

Le président de la BCE, interviewé sur Europe 1, a déclaré (1) : « Nous assistons en ce moment à un ralentissement dans la baisse de l'activité ».

Il a ajouté que « nous devrions enregistrer la reprise de l'activité pour le courant de l'année prochaine ».

De son côté, l'analyste Harry Dent prévoit que (2) : « l'économie mondiale va connaître dans les deux prochaines années une crise plus grave encore que celle qu'elle traverse actuellement ».

Il prévoit une nouvelle débâcle bancaire qui culminera en 2011.

Nous voilà rassurés : ils nous expliqueront tous les deux vers 2012 pourquoi ce qu'ils ont prévu est, ou n'est pas, arrivé.


(1) http://fr.news.yahoo.com/3/20090621/tbs-economie-crise-bce-trichet-f8250da.html

(2) http://fr.news.yahoo.com/76/20090622/tbs-et-si-le-pire-de-la-crise-tait-immin-27ce910.html

Le pôle emploi me signale une nouvelle offre qui m'est personnellement destinée.

Je me précipite donc sur son site afin de m'émerveiller de la proposition qui m'est faite.

Le poste est en île-de-France, alors que j'ai précisé une toute autre région dans mes critères, c'est une offre de formation à la conception de sites webs, domaine dans lequel il y a déjà trop de monde, et le salaire est particulièrement alléchant : la bas de la fourchette est à 726,56 euros (le haut de la fourchette culmine à 1321 euros : le SMIC 35 heures).

C'est curieux, puisqu'on peut lire ici (1) que le salaire pour les plus de 26 ans sur un contrat de professionnalisation doit être d'au moins 85% du SMIC, soit 1122 euros; et l'annonce précise que c'est bien ce type de contrat à temps plein.

Je vais néanmoins devoir décliner cette offre : je pense en effet avoir quelques difficultés pour trouver un logement décent en région parisienne avec un contrat à durée déterminée et un salaire brut de 726 euros.

Et puis, ça fera un peu d'eau pour le moulin à pipeau des offres « non pourvues », dont cette offre qui m'est faite permet de mieux comprendre l'existence.


(1) http://www.travail-solidarite.gouv.fr/informations-pratiques/fiches-pratiques/contrats-travail/contrat-professionnalisation.html

« 4, 5, 6 entretiens avant embauche ! Certains recruteurs profitent de leur position et abusent... Hugues Pariot, dg d'Expectra, les met en garde face au risque de démotivation des candidats. Y compris des meilleurs... ».

Sans faire partie des meilleurs, ça a déjà eu son effet sur moi.

(1) http://www.newzy.fr/videos/biz/les-exces-de-zeles-des-recruteurs.html?xtor=EPR-68

Depuis longtemps et dans de nombreux domaines, ce qui vient des USA est appliqué à contre-temps en Europe.

Le recrutement n'échappe plus à cette règle.

La nouveauté du moment consiste à consulter les proches d'un candidat. Un directeur de cabinet de recrutement cité dans un article (1) précise même : « aujourd’hui, c’est devenu presque systématique. ».

Avouer si ouvertement sa totale absence de discernement est particulièrement édifiant : le CV, les entretiens, les tests de personnalité, de connaissances, ça ne suffit plus, il faut maintenant à sonder la vie privée du candidat.

L'envie de leur répondre « ce que je fais en dehors du travail ne vous regarde pas » doit certainement traverser l'esprit de bien des candidats à qui on demande les coordonnées de ses proches.

Surtout quand on lit plus loin « Je ne vois pas pourquoi un candidat refuserait, à moins qu’il n’ait quelque chose à cacher. ».

La lubie habituelle « il a quelque chose à cacher », il faut lui faire avouer : bien sûr, il cherche du travail, c'est suspect, surtout en cette période économique si faste.

Il va maintenant falloir se justifier sur tout : nombre de sorties par semaine ? Sports pratiqués ? Fréquentations ? Bière ou soda ? Programme télé préféré ? Aimez-vous les films avec des gladiateurs ?

Et la prochaine étape ? Test ADN pour détecter les tares héréditaires ? IRM ? Scanner ? Coloscopie ?

Il y a une première contradiction inhérente à ce procédé : quel candidat donnera des coordonnées sans en avertir au préalable les personnes concernées ? Et quel candidat prendrait le risque de donner le nom d'une personne qui ne « cadrerait » pas avec le poste visé ?

Deuxième contradiction : il faut, d'après l'article, chercher des candidats qui mènent « une vie épanouie en dehors du bureau ». Si un candidat a une vie si épanouie en dehors du travail, c'est qu'il n'a pas besoin du travail pour s'épanouir, et sera d'autant moins enclin à s'y investir, pour mieux profiter de sa vie si « épanouie ».

Mais qu'importe, tant qu'il y aura 3 millions de demandeurs d'emploi (2), on pourra à loisir inventer de nouvelles méthodes de recrutement, plutôt que de s'avouer qu'elles ne marchent pas : ça permet de justifier sa facturation.


(1) http://www.cadremploi.fr/edito/actu-et-conseils/actualites/revue-de-presse/d/dr/3/semaine-du-23-au-29-mai-2009/4/recrutement-la-consultation-des-proches-du-candidat.html

(2) En fait, c'est (déjà, mais ça change tous les jours) presque 4 toutes catégories confondues.

En janvier, j'ai envoyé ma candidature pour un poste qui me semblait intéressant.

Aujourd'hui, je reçois une réponse, évidemment négative.

Heureusement que je ne les ai pas attendu pour chercher ailleurs.

Des professionnels certainement : réactifs, respectueux, et pleins d'empathie pour les candidats envers lesquels ils manifestent une évidente considération.

D'autant que la localisation et le salaire ne laissent aucun doute quant au fait qu'ils n'aient pas eu beaucoup de candidatures.

Une citation de la présidente du collège national des gynécologues et obstétriciens français, publiée dans science et vie de mai : « A force d'attendre l'homme idéal, la maison idéale, le boulot idéal, les femmes courent le risque de ne plus pouvoir avoir d'enfant ».

Quand on connaît le français moyen, quand on voit la crise immobilière et l'état du marché de l'emploi : c'est pas gagné.

Un article paru dans « alternatives économiques » complète les informations que j'ai récemment données sur les emplois « non pourvus » et autres « offres non satisfaites ».

En 2007, il y a eu, à l'ANPE, 3,74 millions d'offres déposées, dont 3,27 millions satisfaites et 391 000 annulées.

Il en restait 22000 « non satisfaites », soit 0,6%.

Si on rapproche ce pourcentage (*) du chiffre « estimé » le plus bas donné sur la même période, soit 300 000, on obtient par une simple division le chiffre de 50 millions d'offres déposées.

Et en toute logique 49,7 millions d'offres satisfaites.

Etonnant non ? Et si réaliste dans un pays qui a environ 25 millions de salariés.

Vous saurez maintenant quoi penser de ceux qui voient tant d'offres « non satisfaites »

(*) Ce rapprochement est possible grâce à l'objectivité sans faille de ce blog

Un déplorable cabinet de recrutement me relance : j'ai pourtant classé en SPAM toutes leurs adresses mail.

Mais il y a toutes les semaines un nouveau stagiaire qui m'écrit.

Cette fois c'est pour un poste à Antwerp.

Où ça ? Il a tellement bien lu mon CV qu'il a oublié de me donner le nom de la ville en français : Anvers.

C'est pour un « 6 months contract », pour lequel le candidat doit être « autonomous » et « flexible ».

En clair : un contrat précaire chez un client difficile.

Il faut aussi parler couramment « English, French, and Dutch (*) »

Si j'étais trilingue et aussi expérimenté que demandé, je ne chercherais pas du travail.

(*) Pour les non anglophones, Dutch n'est ni le collègue de starsky, ni un vieux modèle de Citroën, encore moins un acteur français : c'est du néerlandais.

Pendant des années, nous avons été bercés par la litanie : il y a des centaines de milliers d'emplois vacants, ceux qui n'en trouvent pas ne cherchent pas.

Heureusement, un article (1) de Cadremploi.fr remet les pendules de l'objectivité à l'heure en citant l'étude réalisée par Yannick Fondeur et de Jean-Louis Zanda.

Le chiffre des emplois vacants variait, de 2003 à 2008, de 300 000 à 600 000 (!), il semble qu'il soit à revoir sérieusement à la baisse.

Un règlement européen récent demande d'ailleurs aux états membres de produire dès 2010 des données trimestrielles sur ce sujet.

Mais en 2010, on le sait déjà, il y aura surtout un manque d'employeurs, plus probablement qu'un excès d'offres non pourvues.


(1) http://www.cadremploi.fr/edito/actu-et-conseils/actualites/l-edito/d/1/la-fabuleuse-legende-des-emplois-vacants.html

(2) http://www.cee-recherche.fr/fr/connaissance_emploi/64-Emplois_vacants.pdf

Le site www.letudiant.fr (1) présente une étude sur les métiers qui recruteront en 2015.

Cette étude place bien entendu l'informatique en bonne place, la 3ème, avec un effectif prévu de 604000 personnes.

Il est dit que sur la période 2005-2015, 58000 départs (fin de carrière) viendront s'ajouter à 149000 créations nettes d'emplois, pour un total à pourvoir de 207000 postes.

Ce chiffre est à rapprocher d'une autre étude, quelque peu contradictoire (2) : Il y aurait déjà plus de 700000 emplois dans l'informatique (3).

Autre chiffre : chaque année, 33 000 diplômés en informatique arrivent sur le marché du travail.

Sur la période 2009-2015, ce sont donc 231 000 candidats qui arriveront sur un marché, théorique, de 208 000 postes.

Mais surtout, cette arrivée en masse de diplômés, qui s'ajoutent aux nombreux diplômés d'autres spécialités qui viennent travailler dans l'informatique, permettra à coup sûr d'améliorer la pyramide des âges.

Cette pyramide a été stable de 1990 à 2002 (l'étude ne donne pas de chiffres plus récents), avec un âge moyen de 36 ans.

La raison en serait, d'après une étude conjointe INSEE – DARES, que l'informatique est un métier dans lequel on ne reste pas : 49000 départs par an, pour 50000 arrivées (dont 15000 d'autres filières que l'informatique).

Seule certitude : l'informatique est un métier dans lequel je ne veux pas rester, mais aucune entreprise n'a à ce jour accepté de me faire travailler dans un autre secteur.


(1) http://www.letudiant.fr/metiers/le-palmares-des-metiers-qui-recruteront-en-2015-14753.html?xtor=EPR-68
(2) Étude de Microsoft France trouvée sur www.anif.fr
(3) Tout dépend de la définition de « salarié dans l'informatique », que bien entendu aucune des deux études ne donne.

Une nouvelle société (de services, bien sûr) recherche des ingénieurs expérimentés.

Comme il est demandé plus de 5 ans d'expérience, j'ai lu l'annonce.

Le salaire est dans les prix du marché, mais la localisation est légèrement imprécise : Paris et Toulouse.

Une qualité essentielle me fait aussi défaut : il faut être « exigent »...

Il est vrai qu'ils ne cherchent pas un littéraire, mais ils veulent aussi quelqu'un de « rigoureux », qui pourra par exemple corriger les fautes dans leurs annonces.

Pour retrouver cette offre, cherchez "êtes exigent" sur le site de l'Apec (avec les guillemets, pour accéder directement à l'annonce).

L'Apec m'écrit : je suis invité au « salon européen de l'ingénieur ».

Il y aura 4000 postes à pourvoir : ça tombe bien puisque dans moins de trois mois, plus de 25000 ingénieurs fraîchement diplômés arrivent sur le marché.(1)

Le mail d'invitation me promet des ateliers sur l'entretien de recrutement : apprendre à faire semblant de gober des sornettes ?

Il y a aussi des conseils personnalisés, distillés par des « consultants », pour répondre à mes problématiques de « gestion de carrière ».

En fait, j'ai surtout un problème pour la démarrer, pas tellement pour la gérer.

Il me restera l'atelier « bilan de compétences », où je pourrai le déposer.

Le tout étant à Paris, c'est un déplacement inutile que je ne ferai pas cette année non plus.


(1) Et viendront s'ajouter aux 700 000 déjà diplômés, voir le site www.cnisf.org

Une radio a diffusé une interview du directeur général de l'APEC.

Et les nouvelles sont excellentes : l'informatique résisterait mieux que prévu, même si « mieux que prévu » n'est pas forcément très significatif. Il précise en effet que pour l'ensemble de l'économie « la dégradation est plus forte qu'il l'avait prévu initialement ». (1)

Des recruteurs se tourneraient (restons au conditionnel) vers des profils avec « plus de 10, voire de 20 ans d'expérience ».

Rien d'étonnant : en ces temps de disette, personne n'ose bouger, et la mobilité en prend un coup.

Heureusement, dans l'informatique, de nombreuses personnes sont effectivement disponibles, puisqu'au chômage et très (ou trop) expérimentées.

Reste à savoir à quel salaire, et quel type de contrat, on voudra bien embaucher ces vieillards de plus de 35 ans, surtout quand de nouvelles aides sont créées pour favoriser l'embauche des « jeunes ».

Pendant ce temps, une SSII que je ne citerai pas, demande cette année des efforts à ses employés : +10% de chiffre d'affaire, et +15% de marge. Bon courage.


(1) Et ce n'est peut-être que le début...

Le pôle emploi réalise tous les ans une enquête afin de connaître les « BMO » (Besoins en Main d'œuvre) des entreprises.

L'édition 2009 est surprenante de précision : il y a 36717 intentions d'embauche de cadres et ingénieurs dans l'informatique prévues en 2009, soit 2673 de moins qu'en 2008.

Il faut ajouter à ce chiffre déjà conséquent (environ 10% des effectifs de la profession) les postes de « programmeurs et autres non cadres », soit 7260, ainsi que 1538 opérateurs de saisie.

Le total des « intentions d'embauche » est donc de 45515.

Ces chiffres sont, comme le dit l'article (1), à prendre avec des pincettes : en 2008, les intentions d'embauche étaient 39390, pour finalement 26500 recrutements de cadres d'après l'APEC.

De plus, cette enquête a été faite fin 2008, et donc en début de crise.

Il nous faudra attendre l'automne pour être fixés : d'ici là, les stagiaires suffiront certainement à absorber l'hypothétique besoin de main d'œuvre.


(1) http://pro.01net.com/editorial/501104/36-717-intentions-dembauche-prevues-dans-linformatique-en-2009/

« Il n'existe pas de libre arbitre. Il n'existe pas de variables.

Il n'existe que l'inévitable. Il n'existe qu'un seul avenir. Vous n'avez pas le choix.

La mauvaise nouvelle, c'est que nous ne maîtrisons rien.

La bonne nouvelle, c'est que vous ne pouvez pas commettre d'erreurs. »

Chuck Palahniuk, « Survivant »

Le G20 s'est réuni pour tenter d'endiguer la crise. La mesure la plus courageuse qui a été annoncée est la publication de la liste des paradis fiscaux.
Il fallait oser : peux-être ne savent-ils pas, au G20, que les librairies regorgent depuis des années de « guides des paradis fiscaux »; mais c'est sûr, cette liste va tout changer (1).

Rappel des faits : l'économie était dans une voiture lancée à pleine vitesse et à contresens sur une autoroute encombrée, avec pour chauffeur des aveugles imbibés d'alcool, et pour passagers les seules personnes chargées de contrôler la vitesse et l'alcoolémie. Dans le coffre, bâillonné, le FMI.

La voiture s'est lamentablement encastrée dans le mur du çon qui a arrêté net sa course et vidé le réservoir : les airbags des banques centrales ont permis de sauver (presque) tous les passagers (2).

Il a fallu remplir un constat : environ 50 millions de chômeurs supplémentaires.

C'est là qu'intervient le plan de relance : afin de reprendre la route, on refait le plein.

On garde le chauffeur, les passagers, et on repart aussi vite qu'on était arrivé, avec le FMI à la place du mort.

Un détail a changé : il n'y a plus d'airbags.


(1) Depuis, la liste noire a disparu, tout est en liste grise
(2) Une nanoseconde de recueillement pour feu la banque Lehman Brothers

En réponse au commentaire posté sur l'article précédent, quelques compléments semblent nécessaires dans le domaine du travail.

Tout d'abord : 65% de l'information passe par le visuel, 55% pour le visage; dans le meilleur des cas, 45% du message sera perçu par la voix et les mots, dont 7% pour les mots.

La photo sur le CV : les personnes au visage agréable ou attirant sont considérées comme plus qualifiées pour occuper un poste que des personnes de compétences égales mais au physique moins avantageux. Même les recruteurs expérimentés sont sensibles à ce critère.
Dans le cas où un candidat au physique peu avantageux est recruté, il sera recruté à un salaire moindre.

Le port de lunettes est associé à des stéréotypes positifs (intelligent, travailleur et performant), mais aussi négatifs (peu sociable, peu séduisant, austère, peu sportif, moins actif). L'auteur du livre conseille, « par sécurité », de porter des lentilles pour les entretiens d'embauche.

Concernant le poids, toutes les études réalisées depuis les années 50 convergent pour montrer la perception « extrêmement négative » de la surcharge pondérale. Bien qu'aucune « norme » ne soit donnée qui permettrait de définir à partir de quand ce critère devient prépondérant.

Je passe sur les « ravages du jeunisme » et autres études qui finiraient par définitivement nous saper le moral.

De toutes façons, il devrait y avoir plus de 3 millions de chômeurs d'ici la fin de l'année.

« Le poids des apparences, Beauté, amour et gloire » de Jean-François Amadieu, professeur à l'université de Paris-I en sociologie et gestion des ressources humaines.

Dès l'introduction, le ton est donné : « Le moment est peut-être venu de dire clairement la vérité sur l'un des facteurs les plus obscurs de discrimination sociale. Par cet ouvrage, nous voudrions pouvoir contribuer à cette prise de conscience dans un pays qui se plaît à ignorer et minimiser le poids des apparences »

Le livre commence par une (tentative de) définition des « standards de la beauté », et se poursuit par les préjugés liés à l'apparence, notamment dans le vocabulaire, et les paradoxes des proverbes. Des études,près de 200, montrent que de nombreuses qualités sont associés aux belles personnes.

Et tout commence très tôt : de l'école au lycée, le physique d'un élève prédit entre 20 et 40% de la variance (1) des résultats scolaires. Le titre du chapitre le résume : « une clef du succès scolaire ».

Le chapitre 3 tombe sous le sens, puisqu'il traite des conquêtes et du mariage. La corrélation entre la beauté des conjoints est un bon moyen de déterminer la stabilité d'un couple.

Après les études, c'est la vie professionnelle et « l'inavouable réalité ». Il est connu de longue date que le non-verbal peut compter jusqu'à 90% dans la transmission d'information (2).

Au cours d'un entretien cette proportion peut tomber à 45%. Il reste alors à éviter, entre autres pièges, la « dissociation cognitive » du recruteur, qui n'admet pas que les aptitudes réelles du candidat soient en contradiction avec celles qu'il supposait.
Il y a aussi l'effet de « halo » : la première impression empêche d'apprécier de façon objective les caractéristiques réelles d'un individu.

Le salaire pâtit aussi de l'apparence : une étude menée en Angleterre a montré que s'il n'y a pas de bénéfice salarial à être beau, il y a en revanche un préjudice de 15% à être laid.
Aux états-unis, l'écart a été mesuré à 15% pour les employés.
Les écarts de salaires dépendent aussi du secteur : un beau vendeur gagne 13% de plus, un vendeur de grande taille gagne 25% de plus.

Parmi les nombreux exemples donnés, et les études citées, la plus marquante concerne l'académie militaire de West Point aux USA : le meilleur prédicteur de carrière des cadets est leur tête.
Sur la base de cette photo, il est possible de prévoir la carrière qu'ils auront : le rang de sortie de l'école n'a aucun lien avec la suite.

L'avant dernier chapitre s'intitule « délit de sale gueule » : les études montrent que pour un même délit, le montant de la sanction financière est inversement proportionnel à la beauté du coupable; l'écart est de 1 à 3.
Il ne faut pourtant pas (qui en doutait ?) se fier aux apparences : les délinquants au visage d'enfant commettent plus de délits que ceux au visage mature.

Le dernier chapitre traite de « politique et séduction », où il est plus question de notoriété que d'apparence.

Une remarque pour finir : si la réussite est grandement liée à l'apparence physique, il est aussi remarquable que tous les parents pensent avoir enfants très beaux. Une étude a révélé que le cerveau trouve beau ce qu'il est habitué à voir; il ne faut donc pas tirer de conclusions trop hâtives de ses propres observations.

(1) Pour faire court, la variance est la moyenne des carrés des écarts à la moyenne. L'écart type, qui est la racine carrée de la variance, lui est général préféré pour mesurer la dispersion d'un échantillon.
(2) Mehrabian et Wiener, 1967

Reçu ce matin :

« Monsieur,

Suite à la lecture de votre CV, ses nombreuses qualités, votre parcours exemplaire, vos expériences exceptionnelles, en particulier votre maîtrise du langage Cobol, et les études brillantes que vous avez menées, nous amènent à vous proposer un emploi digne de vous.

Ce poste est basé aux Bahamas, et consiste à surfer sur internet 2 heures par jour, aux horaires qui vous conviennent, et sur les sites qui vous intéressent.

Le salaire envisagé est de 15 000 euros nets par mois, mais reste négociable.

Nous vous proposons 2 CDI : le premier est un classique contrat à durée indéterminée, s'accompagne de 40 semaines de congés payés, d'un golden hello, d'un golden parachute, de 100 millions de stock-options, et d'une retraite à 42 ans.

Le deuxième est un Mercedes ML 420 CDI (toutes options) de fonction, si toutefois ce modèle d'entrée de gamme vous satisfait.

L'hébergement est prévu à l'hôtel « The Cove Atlantis » sur Paradise Island (*), en espérant que ce modeste établissement 5 étoiles au confort spartiate vous convienne; il est prévu un aller-retour par mois vers la France en business class.

Si cette offre vous intéresse, une limousine vous amènera à l'aéroport où un jet privé vous attend pour une prise de fonction immédiate.

Veuillez agréer, Monsieur, notre sincère reconnaissance si vous acceptez cette offre.

(*) http://www.fivestaralliance.com/luxury_hotel/nassau/the_cove_atlantis »

Pour notre santé, il est déjà recommandé de ne pas fumer, de modérer sa consommation d'alcool, de ne pas manger trop gras, ni trop sucré, ni trop salé, d'ingurgiter 5 fruits et légumes par jour, et certainement bientôt de ne pas respirer pour éviter les effets de la pollution.

D'ici peu, il sera probablement recommandé d'éviter l'eau chaude : le British Medical journal (1) rapporte qu'une équipe internationale de chercheurs a étudié les effets répétés des brûlures de l'œsophage.

Ils ont étudié une population du nord de l'Iran qui a un des plus hauts taux de cancer de l'œsophage dans le monde.

Et en cherchant, ils ont trouvé : les personnes qui boivent leur thé dans les 2 minutes qui suivent sa préparation ont 5 fois plus de risques de cancer que ceux qui attendent 4 minutes. L'étude n'est pas allé jusqu'à vérifier les effets du thé glacé.

D'après le Dr Whiteman, ce résultat pourrait ouvrir une nouvelle piste de recherche sur les causes du cancer.

Peut-être bientôt nous conseillera-t-on de prendre des douches froides pour éviter le cancer de la peau.

Ayons une pensée reconnaissante envers ceux, qui, dans leur grande bonté, n'ont pas inventé l'eau chaude, et remercier ceux qui ont inventé l'eau tiède; mais l'un va-t-il sans l'autre ?


(1) http://www.canberratimes.com.au/news/local/news/general/tea-drinkers-urged-to-cool-it-to-reduce-risk-of-cancer/1472155.aspx

Une récente étude (1) semble montrer que les premiers effets de l'âge sur les performances du cerveau se font sentir avant 30 ans.

D'après l'université de Virginie, les capacités mentales déclinent à partir de 27 ans, après avoir atteint un pic à 22 ans.

L'étude portait sur 2000 personnes de 18 à 60 ans, et a duré 7 ans.

Le déclin s'amorce vers 27 ans pour la vitesse, le raisonnement, et la visualisation spatiale. Quant à la mémoire, ça commence à 37 ans.

Pour les autres tests, c'est à 42 ans que tout s'effondre.

Ces résultats vont permettre aux recruteurs de fonder leur préférence pour les moins de 30 ans sur des critères scientifiques.

Mais ces résultats sont aussi un sujet d'inquiétude quand on voit l'âge moyen des dirigeants, quels que soient le pays et le domaine.

Doit-on conclure que cette étude permet d'expliquer l'état actuel de la planète ?

(1) http://www.foxnews.com/story/0,2933,509362,00.html

« How would you move mount Fuji, microsoft cult of puzzles, how the smartest companies select the most creative thinkers » de William Poundstone.

Ce livre traite des méthodes de recrutement, plus particulièrement dans le domaine high-tech.

S’il se focalise sur Microsoft, c’est que cette société a certainement été la première a utiliser à grande échelle des méthodes de recrutement basées sur la résolution d’énigmes et autres devinettes (puzzles and riddles).

Ce type de test était utilisé dès 1957 par Shockley-Semiconductors, ou par Hewlett-Packard en 1979, et il semble que cette méthode ait été courante à Silicon Valley.

Le plus probable est que Microsoft se soit inspiré des méthodes des autres, comme dans de nombreux domaines.

Cette façon particulière de recruter est liée à la rapide évolution des technologies – et donc leur aussi rapide obsolescence - qui ne permet pas de baser la sélection uniquement sur des compétences techniques. Il est nécessaire de sélectionner des personnes qui savent penser différemment. D’autant plus lorsqu’on embauche des jeunes diplômés, pour lesquels les questions habituelles sur le parcours professionnel n’ont aucun sens.

Microsoft a, dès ses débuts, utilisé ce type d'entretien pour recruter. Au fil des années et de la croissance de l’entreprise, certains candidats – heureux ou pas - ont commencé à collecter les questions posées lors des entretiens d’embauche.

Des sites Internet (1) ont été dédiés à ces énigmes, au point d’interpeller les dirigeants d’autres entreprises du secteur. Le webmaster d’un de ces sites raconte qu’un de ces recruteurs, intéressé par ces énigmes et souhaitant les utiliser, lui a demandé les réponses qui vont avec. Il lui a été poliment répondu que, s’il n’est pas capable de trouver les réponses, il ne devrait pas poser les questions.

Une point reste en suspens: en quoi cette façon de recruter est-elle pertinente? Elle ne permet en effet que de mesurer la capacité des candidats à résoudre des énigmes, pas à s’intégrer dans une entreprise.

Des études ont par ailleurs montré qu’on ne sait résoudre un problème, qu’après l’avoir résolu, et qu’il n’y a pas de méthode générale ; la façon de procéder étant toujours la même : par élimination des pistes menant à des impasses.

De nombreuses énigmes sont soumises au lecteur, et le dernier tiers du livre est consacré aux réponses, leurs explications, et les méthodes de résolution.

En voici une, pour les autres, lisez le livre :

« Vous avez 2 mèches, chacune brûle en exactement une heure. Mais les 2 mèches ne sont pas identiques et ne brûlent pas à vitesse constante. Certaines sections d'une même mèche brûlent plus vite que d'autres.
Comment mesurez-vous 45 minutes avec seulement ces 2 mèches et un briquet ? »

(1) ici par exemple : http://techinterview.org/

Le retour : une deuxième société m'a donc appelé. Ils sont un peu longs à la détente, puisqu'ils ont mon CV, suite à une tentative de cooptation, depuis plus d'un an.

Eux aussi voudraient me voir accepter le poste si enviable qu'ils me proposent : mais ont-ils retiré les oursins du fond de leurs poches ?

Et puis, je connais leurs pratiques : en fin de mission, les quadragénaires sont poliment invités à réfléchir à une transaction pour quitter l'entreprise.

C'est sans importance, puisque j'ai appris que le poste est maintenant occupé, et curieusement, je n'ai pas eu de nouvelles de leur part.

Ils ne sont pas les seuls à avoir retrouvé mon CV dans leurs archives, puisqu'une autre société, qui m'avait reçu en entretien il y a deux ans, tente désespérément de me joindre sur un réseau professionnel au motif que : « mon profil l'intéresse ».

Sans rire ? Après 2 ans de lecture et de réflexion, mon profil apparaît subitement comme intéressant ?

L'alternative est simple : soit ils sont très lents et méticuleux, soit ils ont encore embauché un(e) stagiaire pour trier les CV et relancer les candidats; puisqu'en temps de crise, les CV se font rares, il faut donc se rabattre sur du second choix, celui qu'on a en stock.

Je penche pour la deuxième solution, d'autant qu'en ces temps difficiles, le manque de missions est plus problématique que le manque de candidats.

Un internaute de Corée du Sud a été emprisonné pour avoir publié, sur son blog, des articles traitant d'économie. Il a été accusé, entre autres, « d'atteinte à la crédibilité de la nation » (1)

Je vais donc, pour éviter tout malentendu fâcheux, préciser ma pensée sur la situation actuelle.

En France : les offres d'emploi affluent, les entreprises se portent bien, l'état n'est pas endetté ni en déficit chronique, l'immobilier est en pleine forme, pas de grève à l'horizon, les délocalisations font place aux relocalisations, le chômage est à 1% (2), le régime ASSEDIC est bénéficiaire, la caisse de sécurité sociale déborde, les caisses de retraite sont pleines, la croissance sera de 25% cette année, les voitures se vendent comme des petits pains, l'A400M est en avance, l'EPR est une solution d'avenir, les particules émises par les moteurs diesel ne sont pas cancérigènes, l'eau des rivières est potable sans traitement, les pesticides ne sont qu'un souvenir, [liste à compléter]

Dans le monde : il y a du pétrole pour 3000 ans, le climat ne changera pas, la banquise ne fond plus, la famine est vaincue, le paludisme a disparu, les cyclones, typhons et autres calamités climatiques sont maîtrisés, la forêt d'Amazonie gagne du terrain, les océans regorgent de poissons, la démocratie est partout, le FMI fait des merveilles, [liste à compléter]

Dans l'informatique, c'est l'euphorie : des recruteurs respectueux lisent les CV avec attention, surtout ceux des séniors, qui sont très recherchés, et proposent des missions en parfaite adéquation avec les diplômes, l'expérience, les désirs d'évolution de carrière, la ville, un salaire au delà des prétentions les plus élevées, ainsi que 35 semaines de congés payés, une Aston Martin de fonction et une villa avec piscine.[rien à ajouter ici : tout est dit]

Dormons sur nos deux oreilles : tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes,


(1) http://tempsreel.nouvelobs.com/speciales/societe/20090312.OBS8433/reporters_sans_frontieres_epingle_douze_pays_ennemis_di.html
(2) Et prochainement en dessous de 0%, n'en doutons pas

Mon CV est subitement (re?)devenu intéressant pour les recruteurs (*) : il était pourtant, hier encore, bon pour la corbeille.

Compétences obsolètes, âge canonique, diplôme obtenu sur le tard : autant de tares rédhibitoires.

Las ! Tout a changé, les opportunistes sont de retour.

Ils me proposent une mission sur un site moribond, duquel on m'a récemment éjecté, utilisant une technologie obsolète, en me la présentant comme la chance de ma vie.

Ce même CV se pare maintenant de qualités insoupçonnées : expérience valorisante dans des domaines porteurs, maîtrise d'un environnement technique apprécié par les clients, etc.

Tout ça parce que des commerciaux ont senti la marge venir, espérant obtenir du demandeur d'emploi qu'il accepte un salaire de débutant, le vendre à vil prix, et empocher la différence sans effort.

Mais voilà : je suis plus difficile à convaincre que si j'étais aux abois, en fin de droits, l'échine courbée, et quelques huissiers aux trousses.

Le discours qui consiste à me présenter des mirages comme une réalité tangible : je le connais par coeur, il m'a été servi depuis toute l'Europe, pendant des mois, par toutes sortes de guignols se présentant comme des « spécialistes du recrutement ».

De toutes façons, jamais il ne me proposeront un salaire à la hauteur du mépris que j'ai pour eux.


(*) « les » ne sont que 2, les seuls à se positionner sur ce contrat

L'ANPE, ou plutôt le « pôle emploi » (*), m'écrit presque tous les jours.

Les offres de plus en plus alléchantes mettent à rude épreuve ma fidélité à mon agence d'intérim, pourtant très efficace.

Heureusement, d'ailleurs, qu'elle est efficace, puisque j'attends toujours, depuis janvier, que me soit versée l'allocation qui m'est due. Comment font ceux qui n'ont qu'un SMIC ? Ils « oublient » de payer leur loyer ? Ils arrêtent de manger ?

Revenons à une première offre : Bac+2, anglais courant, et 2 à 5 ans d'expérience (version politiquement correcte de « moins de 30 ans »), comme d'habitude; seule la localisation est originale : en Ardèche.

Le salaire est quant à lui dans les prix actuels du marché : 1400 euros (bruts, bien entendu). La fourchette haute est à 2000, mais chacun sait qu'elle n'est là que parce qu'il y a deux cases à remplir.

Une seconde offre, le même jour : j'ai précisé que je recherche en midi-Pyrénées, c'est pourquoi on me propose un travail sur Colmar, dans un domaine que je ne connais pas.

Le salaire est néanmoins plus attractif que dans l'offre précédente : on atteint ici les 1450 euros bruts.

Un nouveau slogan devrait bientôt voir le jour : « travailler plus loin pour gagner moins ».

(*) Pour les futurs, et nombreux, concernés, le site www.anpe.fr fonctionne toujours.

Après maintes hésitations, en annonçant d'abord une croissance faible, puis une croissance « négative », les médias ne parlent plus que de la récession qui va nous frapper.

Les chiffres du chômage ont aussi profité de ce sursaut de réalisme : l'augmentation prévue est de 300 000 cette année (+20 000 depuis la dernière annonce).

Pourquoi ne pas directement aller à l'essentiel ? Dire que cette année la récession sera d'au moins 5%; et qu'au rythme du mois de janvier, il faudrait compter plus de 3 millions de chômeurs en décembre : nous serions fixé.

Dire aussi qu'il y a une surcapacité de production automobile dans le monde, et que, quoi que fassent les gouvernements, des usines fermeront, à moins d'envoyer directement les voitures neuves à la casse.

Et enfin, que l'état des finances publiques ne permettra pas de faire grand-chose : la France devrait emprunter près de 100 milliards d'euros cette année, plus quelques autres pour la sécurité sociale.

Étant donnée la difficulté qu'ont les états à se financer sur les marchés ces temps-ci, c'est peut-être dans la fonction publique qu'on a le plus à s'inquiéter.

La NASA va prochainement lancer la sonde Kepler (1), du nom de l'astronome allemand du 17ème siècle, afin de rechercher des exoplanètes.

La particularité de cette sonde est de rechercher des planètes similaires à la terre, par leur taille, et situées dans la « zone habitable » de leur étoile, c'est à dire : « ni trop près, ni trop loin », avec une période de révolution d'environ un an.

Cette zone est supposée permettre l'existence d'eau liquide en surface, et être « propice à la vie », comme si la vie ne pouvait exister que sous cette forme aussi approximative qu'aquatique que nous lui connaissons.

La sonde embarque un capteur à faire pâlir les photographes les plus exigeants, de 95 méga-pixels, avec lequel elle observera pendant plus de 3 ans 100 000 étoiles similaires au soleil.

Il n'est bien entendu pas question de « voir » ces planètes, mais de les détecter par la différence de luminosité de leur étoile lorsqu'elles passent devant (ou derrière, ça dépend où on se place). La sonde peut détecter des changements de luminosité de 0,002%.

Peut-être verrons-vous bientôt des extraterrestres médusés par notre faculté à envoyer une sonde à 591 millions de dollars en ces temps de famine (2); à moins qu'ils ne soient eux aussi en proie aux mêmes désagréments.

(1) http://science.nasa.gov/headlines/y2009/20feb_kepler.htm
(2) http://www.lexpress.fr/actualite/monde/500-millions-de-dollars-pour-nourrir-le-monde_471991.html et http://go.worldbank.org/XDTCKZJO40

Il y a quelques mois, en 2008, quelques semaines avant l'effondrement de septembre, on avait pu entendre et lire : « Je pense qu'on a le gros de la crise derrière nous ». (1)

Cette même personne a déclaré dernièrement : « Je ne crois pas que la déflation soit un risque significatif dans les mois qui viennent ». (2)

Si ces propos sont aussi prophétiques que les précédents, un passage à Lourdes va bientôt devenir la seule issue à la crise.


(1) http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/economie/20070820.OBS1150/christine_lagarde_estime_quele_gros_de_la_crise_est_der.html

(2) http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2009/02/20/01011-20090220FILWWW00470-lagarde-pas-de-risque-de-deflation.php

« plus fort que les dieux, la remarquable histoire du risque » par Peter L.Bernstein, président d'une société de consultants en économie pour les investisseurs.

L'histoire de la gestion du risque commence avec les premiers échanges commerciaux. Les premières formes d'assurance maritime datent de l'empire romain avant d'apparaître plus formellement sous le nom de « chambre d'assurance » en 1310 à Bruges, mais c'est à la renaissance que se font les premières tentatives d'étude et de formalisation.

Notamment avec Cardan qui rédige un traité de mathématiques « le grand art » en 1545, puis « le livre des jeux de hasard », dans lequel apparaît pour la première fois la notion de probabilité.

Au 17ème siècle, c'est en France que se poursuit cette étude, avec Pascal, Fermat, et le chevalier de Méré : pour la première fois on mesure la probabilité d'un évènement.

A la même époque, en 1696, Edward Lloyd crée en Angleterre la « Lloyd's List », périodique dressant le calendrier des mouvements de navires. La « Society of Lloy's » est créée en 1771, et devient une des premières compagnies d'assurance du monde.
Francis Bacon avait dès 1601 présenté un projet de loi pour règlementer les polices d'assurance qui « sont en usage depuis un temps immémorial ».
Aux états-unis, Benjamin Franklin a crée la « First American » en 1752.

Plus proche de nous, et surtout de nos préoccupations actuelles, la gestion du risque s'est intéressée aux marchés financiers, dès le 19ème siècle, avec une phrase qui aurait gagné à être gravée sur la façade du palais Brognard : « l'espérance mathématique du spéculateur est égale à zéro ».
Elle est de Louis Bachelier; sa thèse, intitulée « théorie de la spéculation », ne fut pas suffisamment bien notée par Poincaré pour lui permettre d'enseigner à l'université.

L'avant dernier chapitre est consacré aux produits dérivés, qu'on nous présente dans les médias comme une des causes de la crise actuelle.

C'est oublier ce qu'ils sont vraiment : la couverture d'un risque. L'exemple type est celui de l'agriculteur qui vend se récolte au moment des semailles pour un montant fixé par contrat : il peut rater un petit bénéfice si le prix des céréales augmente, mais s'assure un revenu si sa récolte est mauvaise. Le risque est transféré sur celui qui a acheté la récolte.

De tels produits existaient déjà en Europe au moyen âge, dans les foires, sous le nom de « lettres de faire », au 17ème siècle au Japon pour la récolte de riz, et depuis 1865 pour le blé à la bourse de Chicago : le but est de se protéger du risque de volatilité des prix (*).

Les problèmes surviennent quand les produits dérivés deviennent trop complexes (produits « structurés »), au point que personne ne sait plus ce qui est assuré ni le risque encouru. Tout le monde faisant mine d'oublier la simple devise : « on ne peut espérer gagner de l'argent sans prendre le risque d'en perdre ».

Le dernier chapitre, prémonitoire, s'intitule « En attendant les barbares... », et nous met en garde contre les dérives que pourrait entraîner un système financier trop complexe, mondialisé, utilisant abusivement l'effet de levier, et automatisé.

Il est regrettable que ce livre n'ait pas été lu par les traders : il date de 1998.


(*) Avec un effet exactement inverse ces dernières années, à cause des « hedge funds » ?

Un français a été nommé à la tête de la bourse de Londres (1).

L'article dit qu'il a été choisi parce qu'il aurait une « connaissance approfondie de la bourse et du secteur, plus sa vision stratégique ».

L'information devient plus intéressante quand on lit qu'il s'agit d'un des anciens dirigeants de Lehman brothers, banque qui a effectivement prouvé au monde entier sa connaissance approfondie du mécanisme des faillites et sa vision stratégique de l'effondrement.

Lire ici (2) les objectifs de Lheman Brothers en France début 2008 : « notre objectif est d’être parmi les cinq premiers d'ici à 2010. ». Dans les 5 premiers à faire faillite ?

Cette nomination me rappelle les propos des dirigeants de banques en pleine débâcle aux états-unis qui défendaient les bonus, pour, disaient-ils, « garder les meilleurs ».

C'est oublier un peu vite, que s'ils avaient eu les meilleurs, on n'aurait pas eu cette débâcle.


(1) http://fr.news.yahoo.com/3/20090213/tbs-gb-bourse-patron-5630fea.html
(2) http://www.agefi.fr/search/default2.aspx?search=Xavier%20Rolet&id_article=1041889&page=&themes=&societes=&personnes=&publications=&tri=

La nouvelle est tombée : le nombre de chômeur va augmenter, au moins jusqu'à fin 2010. Qui l'eut cru ?

D'après l'UNEDIC, +280 000 en 2009 et +120 000 en 2010, soit +400 000 sur 2 ans, si toutefois les prévisions de croissance (ou plutôt de récession) se vérifient, ce qui serait étonnant, à moins d'avoir une bonne mutuelle pour les frais dentaires, puisqu'on devait aller chercher la croissance « avec les dents ».

Au rythme de novembre 2008, ce serait une augmentation de 600 000 à prévoir en 2009.

Quant à l'emploi des cadres, il n'est prévu d'amélioration qu'en 2013.

Chacun doit donc faire un effort pour relancer l'économie, pour cela :

- Endettons nous sur 45 ans à taux variable en acquérant des maisons ou appartements à 2 fois leur valeur

- Achetons des berlines diesel de plus d'une tonne et demie alors que nous ne faisons que 5000 km par an en ville et sans passager

- Fermons nos livrets A et investissons dans des produits financiers incompréhensibles en disant « merci Bernard »

- Achetons des CD à 20 euros et des DVD à 30, puisque l'industrie du disque se porterait mal (plus quelques blu-rays pour sauver Sony)

- Allons en vacance au ski cet hiver (*) et à la plage cet été grâce au crédit consommation

Ça devrait suffire pour surmonter la crise.

(*) On pensera à se casser une jambe ou deux pour aider le secteur médical et les assurances

Le site internet d'une société basée en Asie et sur lequel je ne me suis jamais inscrit me propose ses services, payants, afin d'optimiser mon CV.

Ce dernier serait réécrit par une équipe de « professionnal headhunters »de Singapour.

Les « professionnal headhunters », (« chasseurs de têtes » pour les allergiques à l'anglais), j'en connais, ils m'écrivent tous les jours : un ramassis de stagiaires analphabètes incapables de discerner l'essentiel d'un CV ou de comprendre une quelconque compétence technique.

Les prix dépendent de la prestation demandée : 12 SGD (*) pour un guide de l'entretien avec les questions mystères et leurs non moins mystérieuses réponses types, ou encore un indispensable « recession survival guide », ce qui est assez bon marché pour survivre à la crise actuelle.

Il me faudra débourser 98 SGD pour l'écriture d'un CV qui mettra en lumière mes incroyables accomplissements professionnels, et me permettra de faire, disent-ils, une « powerful impression » durant les entretiens.

Ajouter ensuite 98 SGD pour une lettre de motivation, qui me serait bien utile : je n'en ai plus aucune (motivation, il me reste encore quelques lettres) .

Puis 98 SGD pour diffuser mon CV, et enfin, la prestation suprême à 180 SGD pour la diffusion sur 2 pays, avec remise de 10%.

Ils précisent que leurs conseils me permettront d'accélérer ma recherche d'emploi, et d'obtenir plus de réponses à mes candidatures. Mon problème n'est pas de chercher, mais de trouver, et des réponses, j'en ai beaucoup, seule leur teneur me laisse perplexe.

Si avec leur aide je ne fais pas carrière en Asie, c'est à n'y rien comprendre.

(*) Dollar de Singapour, environ 0,5 €

C'est la fin des soldes, et le pôle emploi me le fait savoir avec une nouvelle offre (forcément raisonnable) qui m'est destinée.

Le candidat doit avoir au minimum un bac+2, connaître l'informatique industrielle (que je ne connais toujours pas), un logiciel totalement inconnu, et un environnement technique dont je n'ai jamais entendu parler.

Le poste est près de Montpellier, l'expérience demandée de 5 à 20 ans, ce qui laisse de la marge.

Aucun de ces critères ne me correspond, hormis la durée de l'expérience, et ce n'est pas la rémunération qui va me motiver à voyager : 8,72 euros bruts l'heure, soit le SMIC, mais avec les trajets et l'hébergement à ma charge.

Le tout, vous l'aurez deviné, pour une mission d'intérim de 3 mois.

D'après un article de 01 informatique : « Des constructeurs aux éditeurs, toute la chaîne des fournisseurs procède à des licenciements massifs. Jusqu’alors épargnées, les grandes SSII commencent à geler les embauches. » (1)

Curieusement, un reportage de France 3 le 5 février nous informe qu'une SSII se prépare à embaucher 250 ingénieurs fraîchement diplômés.

Pour remplacer ceux qui seront licenciés ?

(1) http://www.01informatique.fr/carriere-emploi-119/emploi-informatique-crise-44921/page/

Un cabinet de recrutement de cadres, qui serait « leader mondial », et aurait des dizaines d'années d'expérience m'a écrit.

Du classique, mais un détail m'a interpellé : ils sont spécialisés dans l'immobilier et la construction.

Il faudra un jour qu'ils arrêtent d'embaucher des stagiaires à la compétence très relative pour envoyer leurs emails, puisque rien dans mon CV ne laisse supposer que je sois spécialiste des structures en béton ou de la gestion immobilière.

C'est certainement la précision « maîtrise d'ouvrage » dans le CV qui les aura induits en erreur : une simple lecture des compétences et missions aurait éclairé leur lanterne.

A moins que SAP ne soit un fabricant de béton, Cobol une norme de construction, Airbus une agence immobilière, et DB2 une marque de parpaings.




Au premier plan des photos, le siège de la société San Miguel, à l'arrière plan, un bâtiment porte l'enseigne « MEGAMALL ».

Il s'agit d'un des plus grands centres commerciaux des Philippines, et du 8ème dans le monde, avec une surface de 332 000 mètres carrés.

Il y aurait 600 magasins et plus de 100 restaurants, mais je n'ai pas eu le temps de tout compter.

De retour après de courtes mais excellentes vacances, qui m'ont permis de (dé)tester mon niveau d'anglais : je n'ai aucun mal à me faire comprendre, mais beaucoup à comprendre les autres.

Un exemple, à l'aéroport d'Amsterdam, à peine entré dans un magasin, on me dit : « Nin Seu, Eunep iou ? ».

Ce qui après réflexion, s'est avéré signifier : « Good morning Sir, Can I help you ? », avec accent et vitesse flamands.

Ayant suivi de près la campagne d'Obama, la réponse est venue d'elle-même : « Yes you can ».

On m'a finalement aidé à me délester de quelques euros correspondant au prix exorbitant des batteries pour appareil photo qui m'étaient nécessaires (dont j'ai appris depuis que je les ai payées environ 5 fois leur valeur).

Quant à l'accent anglais des philippins, tout dépend de l'interlocuteur : ça va du parfait anglais scolaire entendu au collège, jusqu'à l'incompréhensible.

Il est vrai qu'ils ont l'habitude de mélanger dans une même phrase des mots des deux langues officielles, anglais et filipino (ou tagalog), ce qui s'appelle le "Taglish".

J'ai été bien conseillé afin d'éviter les pièges pour touristes, et j'ai bénéficié du confort de l'éminent « Linden Suites » (1), que je vous recommande.


(1) http://www.swiss-belhotel.com/properties/manila1/tls_home.htmla

Après avoir lu ça :

http://fr.news.yahoo.com/4/20090122/tts-france-obama-royal-ca02f96.html

Je peux moi aussi faire quelques confidences sur les conseils que j'ai donnés.

Il y a très longtemps, un vieillard à barbe blanche s'ennuyait dans le ciel, je lui ai fait un planning de 7 jours pour l'occuper. Il a malheureusement choisi de se reposer le 7ème, d'où l'aspect approximatif de sa création.

Vers l'an 30, j'ai appris à un nazaréen à marcher sur l'eau, changer l'eau en vin, guérir les aveugles, faire marcher des paralytiques, et multiplier les pains. Sa carrière a pris fin suite à une dénonciation pour exercice illégal de la médecine.

En 1905, le jeune Albert E. voulait publier un article intitulé « la relativitude », je lui ai conseillé de changer ce titre par « théorie de la relativité », et ce fut un succès.

Dans les années 1930, le président Franklin R. cherchait un plan de relance, que j'ai fait en 10 minutes : il a été réélu 3 fois.

Le 17 juin 1940, j'ai écrit un discours que j'ai proposé à un général, il l'a lu le 18 en direct sur la BBC.

Plus récemment, un pilote, suivant mes conseils, a réussi à poser un Airbus sur l'eau, il a sauvé tous les passagers.

Ce ne sont là que quelques exemples.

Un journal australien (1) nous informe que le virus de la grippe qui sévit dans l'hémisphère nord est devenu résistant au « Tamiflu ».

Ce traitement avait pourtant été présenté comme la panacée face à une éventuelle pandémie de grippe aviaire.

Au point que le gouvernement français en avait acheté 13,8 millions de traitements en 2005, et prévoyait d'en acheter 10 millions supplémentaires en 2006 (2).

Le journal indique que le « Relenza » pourrait dorénavant être plus approprié contre la grippe.

Le plan du gouvernement français prévoyait, en 2006, d'en acheter 10 millions de doses, pour compléter les 200 000 déjà en stock.

Quant au gouvernement australien, il a décidé de garder son stock de Tamiflu, acheté 250 millions de dollars, parce qu'il n'y a « pas de preuve que le H5N1 lui est résistant »

On peut supposer qu'à l'arrivée de la grande méchante épidémie, le virus aura suffisamment évolué pour ne plus être sensible à rien.

(1) http://www.smh.com.au/news/national/flu-strains-prove-too-tough-for-prized-drug/2009/01/22/1232471495742.html
(2) La page ne semble plus accessible autrement que depuis le « cache » de google :
http://209.85.129.132/search?q=cache:TsjcMJVVtu4J:www.grippe-aviaire.gouv.fr/rubrique.php3%3Fid_rubrique%3D21+achat+tamiflu+inurl:gouv.fr&hl=fr&ct=clnk&cd=5&gl=fr

Une lettre du pôle emploi, portant cachet de la poste du 13 janvier, m'invite à un entretien.

Cet entretien aura lieu le 13 janvier dans l'après-midi.

Difficile d'être dans les temps, puisque la nouvelle ne m'est parvenue que le 17 janvier.

Lucide quand à l'efficacité de son service courrier, le pôle emploi m'a heureusement prévenu par un message téléphonique le 12 janvier.

Mais alors, pourquoi cette lettre ?

Certainement pour réduire les coûts et optimiser le fonctionnement de cette nouvelle institution, ce qui était le but de la fusion ANPE / ASSEDIC.

Il a suffit que les USA augmentent les taxes sur l'importation de Roquefort (*), répondant au refus de l'Europe de nous faire savourer les délices du bœuf aux hormones, pour déchaîner les passions journalistiques.

Plein la télé et la radio : les plus passionnés des interviewés en appellent à des aides de l'Europe, au soutien des consommateurs, des manifestations, des mesures de rétorsion, une plainte à l'OMC, etc.

La situation serait désastreuse, l'économie française en péril.

Pourtant, d'après les chiffres très officiels des douanes françaises, pour 2005, les exportations de roquefort étaient de 3500 tonnes, sur 18 830 produites.

Sur ces 3500 tonnes, 223 sont parties aux USA, soit 6,3% des exportations totales, 85% des exportations étant destinés à l'union européenne.

Les USA ont donc consommé en 2005 223/18 830, soit 1,18 % du roquefort produit (le chiffre serait aujourd'hui de 2%).

De plus, la région de collecte du lait destiné à la fabrication du roquefort étant très limitée, il est impossible d'augmenter sensiblement la production, et les arguments portant sur le développement des exportations ne tient pas.

Y a-t-il vraiment de quoi mettre en péril la filière et s'insurger de la sorte ?

N'y a-t-il rien de plus grave en France ou dans le monde qui justifierait un sujet au 20 heures ?

Il semble que non.

(*) C'est vrai qu'ils y sont allés fort, mais ça reste un symbole.

Sources :
http://www.office-elevage.fr/doctech-6/sia-06/chevr2908.pdf
http://www.agrobiosciences.org/article.php3?id_article=2187

Un nouveau travail, voilà ce que me propose un Spam reçu aujourd'hui, pour une fois en français.

« La nouvelle compagnie perspective » serait une société « globale » qui livre partout dans le monde des produits tout à fait surprenants : des fourgonnettes, des absorbers (?), du coupling (??), des conseils de bois, le parquet es meubles, mais aussi des parties automotrices et le produit de base automoteur.

Une précision sur la durée du travail : « Il n'a pas d'importance si vous travaillez a plein temps ou non. »

La rémunération proposée est de 40 euros par paquet, ce qui me semble assez peu pour une fourgonnette, mais raisonnable pour des conseils de bois.

C'était particulièrement alléchant, jusqu'à la faute de goût du traducteur automatique, qui me demande pour mon adresse une « fermeture à glissière codée » :

« Vous pouvez remplir la forme d'emploi de notre directeur, vous pouvez aussi envoyer votre CV avec l'instruction de votre:
NOM:
PRENOM:
PAYS:
ADRESSE:
LA FERMETURE A GLISSIERE CODEE / POSTALE CODE:
VILLE:
TEL:
TEL MOBILE:
E-mail: »

La fermeture à glissière codée étant la traduction malheureuse du « Zip code ».

C'est ce qui m'a décidé à refuser cette proposition : je ne vais quand même pas diffuser sur le web ma fermeture à glissière, surtout codée.

Quel dommage, le travail avait l'air facile :

« Votre emploi comme notre representant inclut:
1. La reception de la correspondance de notre compagnie
2. Les reportages a notre directeur.
3. L'expedition des articles recus selon les instructions
4. En remplissant dans les formes et les papiers comme indique dans les instructions
5. Le fait d'expedier des paquets. »

Foin de la joie de faire des reportages et remplir des formes avec ma fermeture à glissière, je vais attendre une proposition plus tangible.

Le site www.cadremploi.fr propose un « baromètre des salaires » basé sur les chiffres déclarés par les entreprises et par les internautes.

Pour la fonction informatique en Midi-Pyrénées, le résultat est édifiant.

D'après les internautes ayant déposé un CV sur ce site, leur rémunération annuelle brute est inférieure à 35 keuros pour la moitié d'entre eux (et même pour près de 60% d'entre eux), et inférieure à 30 keuros pour près de 40%.

D'après les entreprises ayant déposé une offre sur le site, il n'y a que 25% des salaires proposés qui soient inférieurs à 35 keuros, et seulement 8% inférieurs à 30 keuros.

Étonnant non ?

Ici : http://www.cadremploi.fr/emploi/resultat_comparer_salaire?fonction=20500§eur=70000®ion=16&experience=5&niveau_formation=13

Hier, des salariés de Cap Gémini étaient en grève (*) sur un des sites toulousains qui emploie 60 personnes, au motif que leur activité doit être délocalisée en Inde.

C'est ennuyeux, la plupart d'entre eux s'étant installés sur Toulouse depuis 2003, à la création de cette activité, et tout allait bien jusque là.

Pour 20 des salariés, une proposition de reclassement a été faite, sur Grenoble.

La direction est à leur écoute, sans langue de bois, comme il se doit : « 25 personnes ont été vues pour une mobilité géographique dans le cadre de la gestion prévisionnelle de l'emploi et des compétences ». Et les 35 qui n'ont pas été vues ?

Que ces salariés se rassurent, ils se sentiront bien moins seuls dans au cours des mois qui viennent : ils vont être rejoints par beaucoup d'autres.

En attendant, ils prévoient un comité d'accueil pour leurs collègues indiens la semaine prochaine.


(*) http://www.ladepeche.fr/article/2009/01/14/523906-Delocalisation-de-Capgemini-les-salaries-veulent-rester-a-Toulouse.html

L'Inde avance à grands pas vers la modernité et vient de franchir une étape décisive de son développement économique.

La presse annonce aujourd'hui que la 4ème SSII indienne, 53 000 employés, a vu le cours de son action perdre 77% à Bombay, et 90% à New-York.

Cette très légère baisse de capitalisation boursière est due à l'annonce par son PDG d'une fraude comptable d'importance, qui, d'après l'Express, aurait « gonflé ses bénéfices de plus d'un milliard de dollars au cours des dernières années » (1), ce qui ne semble pourtant pas inquiéter ses clients, parmi lesquels Bombardier ou la banque Scotia (2).

Les plus mauvaises langues du Web parlent même d'un « Enron indien » (3).

Il faut noter que le 16 décembre dernier, on apprenait que cette même SSII recevait le prix de « partenaire de l'innovation », et qu'en 2007, son PDG avait été nommé « entrepreneur de l'année » (4) par les consultants visionnaires de chez Ernst et Young.

Tout ce bruit ne surprendra pas tout le monde, puisque la banque mondiale avait exclu Satyam de ses appels d'offre depuis février 2008 (5).

En France, jusque là, tout va bien dans les SSII.


(1) http://www.lexpress.fr/actualite/economie/l-inde-frappee-par-un-scandale-comptable-sans-precedent_730185.html

(2) http://lapresseaffaires.cyberpresse.ca/article/20090108/LAINFORMER/901080760/5939/LAINFORMER

(3) http://www.easybourse.com/bourse-actualite/marches/accounting-scandal-at-satyam-could-be-india-s-enron-592079

(4) http://www.ey.com/global/Content.nsf/India/EOY_2007_Winners
et http://initialm.wordpress.com/2007/11/21/satyam-chief-bags-ey-entrepreneur-of-the-year-award/

(5) http://www.worldbank.org.in/WBSITE/EXTERNAL/COUNTRIES/SOUTHASIAEXT/INDIAEXTN/0,,contentMDK:22019975~pagePK:141137~piPK:141127~theSitePK:295584,00.html

Décidément, c'est l'euphorie au pôle emploi, qui m'envoie à nouveau une proposition.

Ça se passe dans le Haut-Rhin, un poste de technicien à 1640 euros bruts.

L'annonce étant peu explicite sur le site de l'ANPE, le site de l'entreprise donne plus de précisions : il faut un bac+2 en génie électrique, que je n'ai pas, et connaître l'informatique industrielle, que je ne connais pas.

Plus loin dans la description, on peut lire qu'il s'agit en fait d'un poste d'administrateur réseau et de chef de projet, sans aucun rapport avec les compétences demandées.

Ce mail comporte une précision supplémentaire : « Nous vous recommandons de conserver ce message », en caractères rouges, comme à l'école.

Ce que j'ai fait, dans ma corbeille.

Le pôle emploi, à peine créé, m'écrit déjà.

Il me propose un poste (raisonnable ?) : comme je suis en région midi-Pyrénées, celui-ci est en Ile-de-France; comme j'ai assez peu d'expérience, c'est un contrat de professionnalisation (et donc un CDD); comme j'ai perdu mon temps pour passer un bac+5, on demande un bac+2.

Le salaire est à la hauteur de mes rêves les plus fous, et met ma vénalité à rude épreuve, puisqu'il peut aller de 1100 à 1400 euros bruts par mois (sur 12 mois, bien entendu).

1100 euros, c'est 221 euros de moins que le SMIC 35h au 1er juillet 2008, mais ce salaire me semble parfaitement correspondre au coût de la vie en région parisienne.

Ce « salaire », nettement inférieur au SMIC, est néanmoins parfaitement légal, puisque d'après le site officiel http://www.ffp.org/alterna/contratpro.asp , le salaire pour un demandeur d'emploi sur ce type de contrat doit être de 1030 euros minimum.

On peut trouver mieux, avec des offres à 1000 euros par mois a Nogent-sur-marne (offre 755638M ), ou à Paris (offre 691343L).

Il y a même du 800 euros mensuels (offre 701524L), paris 11ème : il est vrai que le contrat n'est que de 24 mois, qu'on ne demande qu'un bac+2 informatique, diverses compétences techniques, et de parler un anglais courant.

Voilà ce qu'a apporté la « pénurie » : une explosion des salaires, et des emplois près de chez vous.

Jusqu'à quand pourrais-je refuser ces d'alléchantes propositions ?

Le site Internet du « pôle emploi », regroupant ANPE et ASSEDIC, semblait saturé : un commentaire sur ce blog m'a informé d'une éventuelle incompatibilité avec les navigateurs autres qu'Internet Explorer.

En toute logique, puisque la part de marché de Firefox en France n'est que de 30%.

Aujourd'hui c'est le téléphones qui semble perturbé : le 3949 ne me répond que par un bruit indescriptible, mais il est probable que l'appel sera bien facturé.

Sans doute est-ce du à mon téléphone Siemens, le centre d'appel des ASSEDIC n'étant compatible qu'avec les téléphones Alcatel.

Après de multiples essais, l'appel a enfin abouti, mais après quelques minutes, on m'a invité à rappeler ultérieurement puisque « tous nos conseillers sont en ligne »...

Un bon moyen de faire baisser les chiffres du chômage : impossible de s'inscrire par Internet et personne n'est disponible par téléphone.

Après une tentative d'inscription ratée sur le site www.assedic.fr, j'ai obtenu le message suivant :

« Nos services sont actuellement indisponibles du fait d’une forte sollicitation »

Tu m'étonnes.

Il va falloir investir rapidement dans de nouveaux serveurs : il est probable, et presque certain, qu'il ne s'agisse pas d'un simple pic d'activité, mais bien d'une habitude à prendre.

Et pour longtemps.