Il a suffit que les USA augmentent les taxes sur l'importation de Roquefort (*), répondant au refus de l'Europe de nous faire savourer les délices du bœuf aux hormones, pour déchaîner les passions journalistiques.

Plein la télé et la radio : les plus passionnés des interviewés en appellent à des aides de l'Europe, au soutien des consommateurs, des manifestations, des mesures de rétorsion, une plainte à l'OMC, etc.

La situation serait désastreuse, l'économie française en péril.

Pourtant, d'après les chiffres très officiels des douanes françaises, pour 2005, les exportations de roquefort étaient de 3500 tonnes, sur 18 830 produites.

Sur ces 3500 tonnes, 223 sont parties aux USA, soit 6,3% des exportations totales, 85% des exportations étant destinés à l'union européenne.

Les USA ont donc consommé en 2005 223/18 830, soit 1,18 % du roquefort produit (le chiffre serait aujourd'hui de 2%).

De plus, la région de collecte du lait destiné à la fabrication du roquefort étant très limitée, il est impossible d'augmenter sensiblement la production, et les arguments portant sur le développement des exportations ne tient pas.

Y a-t-il vraiment de quoi mettre en péril la filière et s'insurger de la sorte ?

N'y a-t-il rien de plus grave en France ou dans le monde qui justifierait un sujet au 20 heures ?

Il semble que non.

(*) C'est vrai qu'ils y sont allés fort, mais ça reste un symbole.

Sources :
http://www.office-elevage.fr/doctech-6/sia-06/chevr2908.pdf
http://www.agrobiosciences.org/article.php3?id_article=2187