Les temps sont durs pour les recruteurs à la petite semaine : ils ressortent des archives les emails oubliés de candidats en d'autres temps indignes de leur intérêt.

Au point qu'une misérable officine d'incompétents encravatés, qui m'a pourtant déjà refusé une embauche, me rappelle son existence et m'invite à une soirée recrutement.

Il faut dire qu'une très sérieuse étude (1) montre une chute vertigineuse du nombre d'offres publiées : de -31% en région Paca à -87% en région centre.

C'est autant de CV qui n'arrivent plus, au grand désespoir des brasseurs de vent.

De plus, le CNISF (2) prévoie que le chômage des ingénieurs pourrait doubler, voire tripler, dans les mois qui viennent. Il ajoute « surtout chez les jeunes », ce qui sera vrai partout, sauf dans l'informatique, ou l'augmentation sera plus sensible chez les vieux (les plus de 30 ans donc).

Mais les incompétents de l'officine citée ne doutent de rien. Ils pensent certainement, ou espèrent, que j'ai oublié les propos du commercial à peine sevré, à l'incompétence technique encyclopédique, incapable de lire – ne parlons même pas de comprendre - un CV, mais qui a qualifié mes prétentions de « dignes du pays de Candy » (3).

Il a, sans le savoir, eu de la chance : ces mêmes propos lui vaudraient aujourd'hui de tester la plasticité de sa boîte crânienne sur le coin de son bureau, ou même sa capacité à planer vers un sol en béton depuis le 6ème étage après avoir traversé une baie vitrée.

Il y aura de toutes façons beaucoup de candidats à cette soirée : c'est la crise.

(1) http://www.01informatique.fr/carriere-emploi-119/huit-metropoles-resistent-crise-55386/?xtor=EPR-68

(2) Conseil National des Ingénieurs et Scientifiques de France, qui met en ligne une base de données des ingénieurs diplômés.

(3) Le commercial en question n'était pourtant pas né quand cette série a été diffusée : il a surement appris son existence en cours de culture générale pour futurs vendeurs à cours d'arguments.