Cette fois, la boucle est bouclée : non seulement la mission sur laquelle je suis vendu ne m’apportera rien et ne sera qu’un accident de plus sur mon CV, mais surtout, elle correspond très exactement au niveau de compétence que demandait mon premier stage en IUT en 1990.
Pour ceux qui pensent que le COBOL n’est plus utilisé ou est au musée : rassurez-vous, la plupart de vos opérations bancaires sont traitées à un moment ou un autre par un programme dans ce langage, lui même lancé par un JCL (aussi ancien que la COBOL) ou dans un CICS (bien plus récent : 1ère version en 1968).
Et oui, il y a encore des applications à maintenir ou à développer dans ce langage créé en 1959.
Comme les jeunes n’ont pas envie de s’investir sur cette technologie assez peu porteuse pour leur avenir, il faut faire appel à des presque quinquas, même s’ils n’ont pas écrit un programme dans ce langage depuis longtemps (presque 20 ans en ce qui me concerne).
Il serait malvenu de refuser une mission si engageante : la nouvelle direction locale de ma société a déjà commencé son grand ménage.
Celui-ci consiste pour l’essentiel à faire baisser les moyennes d’âge et de salaire, avec des méthodes parfaitement illégales mais à l’efficacité prouvée : « tu me signes cette rupture conventionnelle, sinon je te colle une faute grave et tu es viré ».
La faute en question n’existe pas, mais ça prendra des années aux prud’hommes pour obtenir gain de cause. Que choisiriez-vous ?
Je vais donc consciencieusement m’ennuyer les prochains mois : ce n’est pas trop grave, c’est près de chez moi.