Voilà que ça les reprend ! Il serait difficile de recruter des cadres, en particulier dans l'informatique : c'est forcément vrai, même la télé le dit.

Il faut tout d'abord préciser que dans les sociétés de services informatiques, on n'embauche (presque) que des bac+5, et (presque) tout le monde a donc le statut « cadre ».

Au détail près que 90% de ces « cadres » n'ont jamais encadré ni n'encadreront jamais personne : les postes occupés par des bac+2 il y a 15 ans, et donc non cadres, sont aujourd'hui occupés par des bac+5, et donc « cadres ».

Les prévisions de recrutement seraient d'environ 30 000 « cadres » cette année.

Ce chiffre représente à peine le nombre d'ingénieurs diplômés par an en France, et moins de la moitié des bac+5 de l'université.

Autrement dit, cette embellie soudaine (1) du marché du travail suffirait à peine à recruter le tiers des bac+5 de l'année.

Et les 2 autres tiers ? Ils peuvent se consoler avec les diplômés de 2008 et 2009 qui n'ont pas eu la chance de profiter d'une aussi idéale conjoncture.

Ils pourront en discuter au pôle emploi avec les informaticiens séniors de 40 ans qui, eux non plus, ne trouvent pas de poste.

(1) Et éphémère ?

Les revoilà ! La saison des guignols reprend.

Cette fois, un stagiaire en ressources humaines se présente comme mon « interlocuteur privilégié »

Il est spécialiste des technologies Microsoft.

Ça tombe bien : je n'y connais absolument RIEN.

Il sera donc l'interlocuteur privilégié de cet article, puisqu'il semble en tenir une sacrée couche : d'après lui, je serais « un acteur du paysage informatique ».

C'est quoi ce délire ? Paysagiste informatique ? Il existait déjà des urbanistes et des architectes .

Pourquoi pas un acteur « majeur » (bien tendu le majeur).

Mais il n'est pas seul : le pôle emploi me donne de ses nouvelles, avec en exergue l'article L5412-1 du code du travail, celui-là même qui mentionne une « offre d'emploi raisonnable ».

Un agence « pôle emploi » du centre de la France, qui n'est donc située qu'à 400km de mon domicile, me propose une offre.

Celle-ci nécessite des compétences qui me sont totalement étrangères, et aucun salaire ni localisation ne sont précisés (à part « France »).

J'espère qu'elle n'est pas trop raisonnable, sinon, je risque la radiation.

Le professeur Frank Fenner était surtout connu jusqu'à aujourd'hui pour avoir contribué à la mise au point du vaccin contre la variole.

Il revient dans l'actualité pour des propos qui nous concernent tous : « la race humaine aura disparu dans 100 ans ». Il ajoute que ça arrivera quoi que nous fassions, et qu'il est désormais trop tard.

Ce n'est pas sans rappeler le titre du livre d'Yves Paccalet « l'humanité disparaîtra, bon débarras ».

C'est surtout une bonne raison d'oublier toutes les bonnes résolutions que les tenants de la verditude voudraient nous imposer.

On va donc pouvoir se lâcher : s'empiffrer de hamburgers, continuer de rouler au gasoil, se chauffer l'hiver à 28°, installer la clim pour l'été, s'éclairer à l'halogène, ne rien recycler, consommer plus pour pouvoir jeter plus, etc.

Il faudra aussi penser à fumer et boire de façon déraisonnable, afin de mieux vivre le désastre annoncé.

(1) http://www.nydailynews.com/news/world/2010/06/18/2010-06-18_human_race_will_be_extinct_in_100_years_scientist_frank_fenner_says_blaming_clim.html

La semaine dernière, un agent immobilier est venu évaluer l'appartement que je loue, le propriétaire souhaitant le vendre.

Cet agent a évidemment constaté que le prix demandé ne pourrait être celui du marché pour diverses raisons : des fissures, sur un mur porteur et au plafond, l'intégralité des murs à refaire, des problèmes d'humidité, un jardin inutilisable puisque donnant sur une route au trafic important (accessoirement, servant de cendrier et de poubelle aux demeurés qui vivent à l'étage), et surtout, un appartement très bruyant puisque toute la résidence est, selon lui, « de mauvaise qualité ».

Mais aujourd'hui, une « conseillère clientèle », à la solde du gestionnaire de l'immeuble, m'a appelé.

Elle semble faire partie de ces cohortes d'analphabètes, imbues de leurs bavardages, qui pensent qu'enfiler les lieux communs et les fautes de syntaxe donne un ton professionnel et de l'efficacité à leur discours.

Le flot de paroles sous lequel j'ai été noyé n'était qu'une litanie de platitudes et de fautes de français visant à – tenter de – me convaincre de la qualité de mon logement, et de l'opportunité d'un placement fructueux.

En plus, elle veut visiter : peut-être espère-t-elle me montrer qu'avec un casque antibruit, les yeux fermés, le cerveau débranché, et des montagnes de mauvaise foi, je pourrais moi aussi constater avec émerveillement que l'achat au prix du marché de ce palace serait l'affaire du siècle.

Évidemment, l'agent immobilier, dont je lui ai parlé, a aussi eu droit à quelques compliments : il serait un dangereux récidiviste de la baisse de prix systématique, et serait de mèche avec d'aussi avides que détestables acheteurs à vil prix.

Elle ne serait, à l'entendre, qu'un modèle de probité, d'intégrité et de conscience professionnelle, la preuve : elle connaît bien la résidence.

Si elle connaissait si bien la résidence, elle saurait pourtant que la VMC tombe en panne régulièrement, et chaque fois pendant plusieurs semaines, que le syndic facture sans sourciller 80 euros un changement d'ampoule (c'est vrai que c'est sur le parking, le prix des intempéries certainement), que la plupart des logements ont connu des avaries diverses, et que beaucoup de locataires n'ont visiblement pas lu le règlement, et trouvent donc normal de garer leurs motos sur le carrelage du hall, juste devant les portes des appartements, afin que tous profitent du bruit et des émanations d'essence.

J'attends sa visite avec impatience.