Le pôle emploi m'écrit beaucoup ces jours-ci : une fois encore, il me réclame avec insistance le remboursement d'un « trop-perçu ».

J'ai pourtant scrupuleusement déclaré mes heures travaillées sur internet, ce qui ne semble pas avoir perturbé la logique implacable du pôle : reprendre ce qu'il m'a donné avec 3 mois de retard (sans intérêts ni frais : le pôle emploi est ferme mais sait rester magnanime).

Il est vrai que l'informatique est une science inexacte et encore balbutiante, si bien qu'une amélioration simple relève de la science-fiction : par exemple une case à cocher avec la saisie des dates de début et fin de mission pour les intérimaires...

Voilà que ça les reprend ! Il serait difficile de recruter des cadres, en particulier dans l'informatique : c'est forcément vrai, même la télé le dit.

Il faut tout d'abord préciser que dans les sociétés de services informatiques, on n'embauche (presque) que des bac+5, et (presque) tout le monde a donc le statut « cadre ».

Au détail près que 90% de ces « cadres » n'ont jamais encadré ni n'encadreront jamais personne : les postes occupés par des bac+2 il y a 15 ans, et donc non cadres, sont aujourd'hui occupés par des bac+5, et donc « cadres ».

Les prévisions de recrutement seraient d'environ 30 000 « cadres » cette année.

Ce chiffre représente à peine le nombre d'ingénieurs diplômés par an en France, et moins de la moitié des bac+5 de l'université.

Autrement dit, cette embellie soudaine (1) du marché du travail suffirait à peine à recruter le tiers des bac+5 de l'année.

Et les 2 autres tiers ? Ils peuvent se consoler avec les diplômés de 2008 et 2009 qui n'ont pas eu la chance de profiter d'une aussi idéale conjoncture.

Ils pourront en discuter au pôle emploi avec les informaticiens séniors de 40 ans qui, eux non plus, ne trouvent pas de poste.

(1) Et éphémère ?

Les revoilà ! La saison des guignols reprend.

Cette fois, un stagiaire en ressources humaines se présente comme mon « interlocuteur privilégié »

Il est spécialiste des technologies Microsoft.

Ça tombe bien : je n'y connais absolument RIEN.

Il sera donc l'interlocuteur privilégié de cet article, puisqu'il semble en tenir une sacrée couche : d'après lui, je serais « un acteur du paysage informatique ».

C'est quoi ce délire ? Paysagiste informatique ? Il existait déjà des urbanistes et des architectes .

Pourquoi pas un acteur « majeur » (bien tendu le majeur).

Mais il n'est pas seul : le pôle emploi me donne de ses nouvelles, avec en exergue l'article L5412-1 du code du travail, celui-là même qui mentionne une « offre d'emploi raisonnable ».

Un agence « pôle emploi » du centre de la France, qui n'est donc située qu'à 400km de mon domicile, me propose une offre.

Celle-ci nécessite des compétences qui me sont totalement étrangères, et aucun salaire ni localisation ne sont précisés (à part « France »).

J'espère qu'elle n'est pas trop raisonnable, sinon, je risque la radiation.

Le professeur Frank Fenner était surtout connu jusqu'à aujourd'hui pour avoir contribué à la mise au point du vaccin contre la variole.

Il revient dans l'actualité pour des propos qui nous concernent tous : « la race humaine aura disparu dans 100 ans ». Il ajoute que ça arrivera quoi que nous fassions, et qu'il est désormais trop tard.

Ce n'est pas sans rappeler le titre du livre d'Yves Paccalet « l'humanité disparaîtra, bon débarras ».

C'est surtout une bonne raison d'oublier toutes les bonnes résolutions que les tenants de la verditude voudraient nous imposer.

On va donc pouvoir se lâcher : s'empiffrer de hamburgers, continuer de rouler au gasoil, se chauffer l'hiver à 28°, installer la clim pour l'été, s'éclairer à l'halogène, ne rien recycler, consommer plus pour pouvoir jeter plus, etc.

Il faudra aussi penser à fumer et boire de façon déraisonnable, afin de mieux vivre le désastre annoncé.

(1) http://www.nydailynews.com/news/world/2010/06/18/2010-06-18_human_race_will_be_extinct_in_100_years_scientist_frank_fenner_says_blaming_clim.html