Il y a longtemps que je n'avais pas envoyé de candidature, l'évidente inutilité de la démarche ne m'incitant pas à cet effort.

L'insistance de collègues prêts à me coopter pour une offre d'emploi correspondant à mon profil m'a néanmoins amené à postuler.

C'est sans surprise aucune que j'ai illico prestissimo reçu une fin de non-recevoir : quelques heures ont suffi, durant lesquelles a eu lieu un « examen attentif » de mon parcours (1).

Comme ils savent que j'ai du temps à perdre, ils m'incitent (et même « m'encouragent ») à postuler sur d'autres offres de leur société.

Fort heureusement, cet encouragement et leurs distinguées salutations de fin de mail m'ont, et le lecteur s'en doute, redonné un moral d'acier inoxydable propre à entretenir l'espoir de trouver un emploi stable.

La lecture de la presse a fini de me faire gravir des sommets jusque là ignorés de la félicité suprême en me rappelant que « l'informatique recrute à nouveau » (2).

Certes, elle recrute, mais des moins de 25 ans, diplômés d'un école à concours éminemment sélectif, avec 10 ans d'une expérience qu'on ne peut acquérir que sur le poste convoité, poste qui n'a pas grand intérêt ni perspectives d'évolution, et qui acceptent le SMIC informatique.

Autrement dit des gens qui de toutes façons trouveront mieux, et vite, ailleurs.

Et dire que tous ces recruteurs se demandent encore quel mystérieux mécanisme entraîne un taux de turn-over à 2 chiffres.

Il est vrai qu'on manque cruellement de candidats : le vivier potentiel contient seulement 2,784 millions de personnes indemnisées par le pôle-emploi.


(1) Examen attentif qui consiste à vérifier que le candidat n'aurait pas osé, l'effronté, postuler passé 40 ans.
(2) http://www.lexpansion.com/carriere/l-informatique-embauche-a-nouveau-des-cadres_242255.html?xtor=EPR-175
(3) http://www.pole-emploi.org/communication/septembre-2010-personnes-indemnisees-@/communication/cocommunique.jspz?id=11157

« Notre capital chance », par Richard Wiseman, docteur en psychologie et directeur de recherche à l'université du Hertfordshire.

Avec ce titre et une couverture décorée de trèfles à quatre feuilles, ce livre fait penser à ces ouvrages tendance new-age qui vous promettent un avenir radieux, souvent avec force pattes de lapins, cristaux, ou autres gris-gris.

C'est tout le contraire ici : une enquête minutieuse et scientifique sur ce qui fait que certains pensent être nés sous une bonne étoile, alors que d'autres ont la certitude d'être maudits.

Bien entendu, il n'est pas question de la chance aux jeux de hasard (loto, cartes, etc.), puisque, précisément, ils dépendent du hasard et n'ont rien à faire dans cette étude.

Il s'agit ici de déterminer pourquoi certains semblent avoir plus d'opportunités que d'autres, dans la vie au sens large : famille, situation financière, santé, etc.

Les résultats des recherches effectuées aboutissent à 4 grands principes qui permettraient d'avoir une vie plus chanceuse : tirer partie des occasions fortuites, écouter son intuition, attendre la bonne fortune, et transformer le mauvais sort en bonne fortune.

En résumé : ceux qui sont à l'écoute (« aware » comme dirait l'autre), et savent avoir un angle de vue suffisamment positif, sont globalement plus chanceux que les autres.

Le livre est riche en témoignages et résultats d'enquêtes, il propose dans le dernier chapitre une « école de la chance », avec exercices pratiques, et vérification des résultats.

A tester sur le marché de l'emploi.

Lassée des virus et autres failles de sécurité de Windows, l'Inde a décidé de créer son propre système d'exploitation.

Ce ne sera pas un système « ouvert » comme Linux, mais un système « propriétaire », comme Windows; ce projet devrait aboutir d'ici un an.

C'est toute la différence avec l'Europe : ici, on s'est félicité d'avoir fait payer une amende record à Microsoft (1), et de les avoir obligés à laisser le choix du navigateur Internet à l'installation.

Alors que l'Europe avait déjà Linux (2), sur lequel il aurait été opportun d'investir pour en faire une alternative crédible à l'hégémonie si souvent dénoncée de Microsoft.

Des discours plutôt que des actes concrets, des actions judiciaires plutôt que des investissements audacieux, une vieille habitude française devenue européenne : sur ce point au moins, l'Europe mérite vraiment son surnom de « vieux continent ».

Peut-être même de « continent de vieux ».

(1) http://pro.clubic.com/actualite-127568-europe-amende-record-microsoft.html
(2) Projet démarré en 1991 par un étudiant Finlandais, Linus Torvalds

A la télévision, les journalistes aiment simplifier, et comme je l'ai entendu lors d'une conférence : « le spécialiste, c'est quelqu'un qui sait tout, sur rien; le journal de 20h, il dit rien, sur tout »

Ce soir encore, un reportage débordant de complaisance expliquait (ou plutôt essayait d'expliquer) le rachat de crédit immobilier.

A la fin du reportage, une animation graphique « montrait », avec force commentaires, qu'on ne paye des intérêts que les premières années (avec précision ; pendant 8 ans sur un crédit de 20 ans pour un taux à 5,75%).

Là, on n'est plus dans la simplification , mais dans la bêtise, ou l'incompétence absolue, au choix, le « ou » n'étant pas exclusif.

S'il est vrai que les intérêts représentent une part plus importante de la mensualité en début de crédit (1) qu'à la fin, il y en a jusqu'à la dernière échéance.

J'imagine les banquiers qui, demain matin, verront débarquer une foule de clients passablement énervés, convaincus d'avoir été spoliés puisqu'ils auront constaté avec dépit que sur leur tableau d'amortissement, il y a des intérêts jusqu'à la fin.

Bon courage pour leur expliquer que c'est normal, quoi qu'ils aient vu « à la télé ».

(1) C'est le principe du crédit : les intérêts sont calculés sur la capital restant à rembourser...