L’intercontrat est la période pendant laquelle un salarié de SSII est sans mission, c’est mon cas en ce moment.

Il ne faut pas en conclure que c’est une période reposante durant laquelle on peut rester tranquillement à l’agence en passant ses courtes journées de « travail » à surfer sur internet : être sans mission peut être risqué.


Dans les périodes fastes, l’intercontrat ne dure pas longtemps, et il se trouve rapidement n’importe quelle mission sur laquelle un commercial est prêt à vous vendre au plus offrant : il est là pour construire sa carrière (c’est-à-dire faire le plus de marge possible sur le dos des autres), et certainement pas celle de ceux qu’il vend.


Dans les périodes difficiles, comme en ce moment, l’intercontrat est souvent le premier pas vers le pôle-emploi, les départs plus ou moins arrangés sont de mise.


La société qui a racheté celle dans laquelle j’étais (depuis 3 mois) voit d’un très mauvais œil que des quadras qu’elle estime surpayés soient en intercontrat., et nous sommes déjà nombreux dans la ligne de mire.


Déjà en 2009, le site cadremploi (1) rappelait que « « Les entreprises se retrouvent avec des stocks d'informaticiens dont elles ne savent pas quoi faire », et la situation est loin de s’être améliorée.


Ce n’est pourtant que le début, il n’est pas prévu d’embellie, ou autre « inversion de courbe », dans les mois à venir pour la prestation de service, il suffit de voir ce qu’il en est :
http://www.lemondeinformatique.fr/actualites/lire-chomage-plus-d-informaticiens-a-pole-emploi-en-janvier-2014-56706.html

(1) http://www.cadremploi.fr/editorial/conseils/droit-du-travail/detail/article/salaries-en-intercontrat-de-ssii-quels-sont-vos-droits.html

Bonne année !

Manigong bagong taon !

Happy new year !

新年快乐 !

Daniel a de l’humour, mais il ne fait pas exprès, il me voudrait disponible « rapidement pour une opportunité », afin de me proposer un « nouveau challenge ».

En clair : il n’a personne pour une mission qui commence demain et qui demandera des efforts démesurés.


Il s’agit d’un projet de « build » qui démarre, mais je ne sais pas ce qu’est un projet de « build ».


Il me faudrait être « consultant LE », mais je n’y connais rien.


Seule qualité que je possède : je suis sénior (1), et il demande un consultant sénior ; par contre, il veut un consultant avec du « drive ». Est-ce que ça veut dire qu’il faut savoir jouer au golf ?


Le lieu de travail est particulièrement bien situé, surtout d’après ma localisation actuelle, puisqu’il est entre Paris et Dunkerque, ce qui doit le situer vers Amiens d’après googlemaps, soit une petite dizaine d’heures de route pour l’aller, et autant pour le retour. 


Enfin, il paraît que ma réactivité fera la différence, alors voilà : cher Daniel, sais-tu ce que tu peux faire de ton opportunité ?


Ca, c’est fait.


(1)    Un simple rappel : dans l’informatique, on est sénior dès 30 ou 35 ans, et il faut alors se dépêcher de trouver un vrai travail, parce que vers 40 ans, on passe sans préavis de sénior à obsolète.

Les jours passent et le message reste dans les médias : c’est maintenant l’aéronautique qui aurait du mal à recruter (un effet secondaire du salon du Bourget).

Les mêmes poncifs débités par les mêmes journalistes : il serait difficile de trouver des ingénieurs, techniciens, et ouvriers pour l’aéronautique.


Evidemment, puisque peu d’écoles forment à ces métiers, et qu’il y a la fuite vers d’autres domaines d’activité pour les ingénieurs. 


Les premiers de promotion des meilleures écoles vont dans la finance : il faut des têtes bien faites pour fabriquer les produits financiers qui provoqueront la prochaine crise en prétendant la prévenir.


Ensuite il y a l’informatique, les ESN bien sûr, qui recrutent à tour des bras des ingénieurs (obligatoirement jeunes et débutants), en leur promettant là aussi des carrières.


Ils y déchantent ensuite, mais trop tard, en voyant qu’il est très difficile de faire carrière quand tous les autres sont aussi compétents et diplômés que vous, et surtout se demandent  à quoi peut bien servir un bac+5 quand leur activité consiste souvent à faire des réunions et envoyer des mails (je me demande encore pourquoi ils ont tant scruté mon CV pour ma mission en cours, qui consiste à faire du secrétariat et du support téléphonique).


Au final, les employeurs pleurnichent parce qu’ils ne trouvent pas à vil prix un jeune surdiplômé possédant par avance toutes les compétences du poste visé.


Il me paraît pourtant évident que des spécialistes d’un domaine ne peuvent se former que dans le domaine en question, en particulier dans l’aéronautique, où l’on peut difficilement parler de pléthore de constructeurs concurrents chez qui il serait possible de dégotter la perle rare.


Il faut bien commencer par embaucher des débutants pour un jour avoir des spécialistes. Mais allez expliquer ça à un brillant responsable RH, qui croit dur comme fer que le candidat parfait existe quelque part, ce qui est plus facile que de prendre le risque d’en choisir un sur son potentiel.