L'efficacité de mon employeur est pour une fois surprenante : mon départ risque d’être précipité.

Une banale invitation à une réunion s’est transformé en une séance de chantage : on ne veut plus de toi, on va te faire une proposition, si tu n’acceptes pas, on t’enverra sur des missions à plusieurs centaines de kilomètres pour te rendre la vie impossible, et ensuite on te licenciera.

Les propos que j’évoque ont été tenus, bien entendu, dans des termes bien plus policés, mais ça ne change rien au fond.

Je dois donc m’attendre à des moments pénibles dont je ne manquerai pas de faire le compte rendu, si toutefois j’en ai l’énergie.

Finalement, j’avais bien affaire à des professionnels du licenciement.

Mon employeur est aux fraises : il y a tellement d’inter contrats que la situation devient ingérable.

A tel point que j’ai eu le déplaisir de recevoir un mail à 21h30 un vendredi, me demandant de fournir un CV à jour pour le lundi suivant…


C’est par hasard que j’ai consulté ma boîte mail professionnelle, ce qu’en général je ne fais  pas en dehors du travail : si mon employeur veut me joindre le week-end, il n’a qu’à me payer un téléphone de fonction, le PC et la connexion internet qui vont avec, ainsi que rémunérer cette astreinte.


J’ai néanmoins répondu avant le lundi (en ces temps difficiles, n’importe quel prétexte se transforme en un pas de plus vers la porte), joignant un CV à jour, et précisant que je l’avais déjà transmis il y a plusieurs semaines aux responsables commerciaux.


Admirez au passage la parfaite communication au sein de cette entreprise, de taille pourtant modeste.


Méfions-nous quand même : je pense que j’ai affaire à des professionnels.

« Ubu loi » de Philippe Sassier et Dominique Lansoy.

Nul n’est censé  ignorer la loi, mais ce principe est impossible à respecter : plus de 10000 lois, 120000 décrets, 7400 traités, 17000 textes communautaires, le tout dans 62 codes différents et leurs dizaines de milliers de pages.


« Trop de loi tue la loi » avait déclaré un ancien président, et ce livre fourmille d’exemples.

Un des premiers donnés concerne les droits des personnes handicapés : il y a tellement de textes différents que la loi qui prévoit une aide financière pour favoriser leur travail ne peut s’appliquer qu’à ceux dont le handicap est tel qu'il exclut tout travail.


Le code du travail, lui, n’en finit pas d’épaissir : de 1984 à 2004, il est passé de 1800 à 2664 pages.

Plus loin on apprend qu’en 1997, un rapport de l’IGF pointait un sureffectif global de 500000 agents dans les 3 fonctions publiques. Ce rapport précisait que les 35h devraient s’y appliquer au cas par cas, et sans création de poste : on connaît la suite.


A Bruxelles aussi, on cogite sérieusement pour nous compliquer la vie : d’après les auteurs, il s’en est fallu de peu que ne soit règlementée l’exposition au soleil. Ce qui aurait amené à interdire des métiers comme moniteur de ski ou marin-pêcheur.


D’après la cours des comptes (rapport de 2005), même la recherche pâtit de son modèle de gestion.

Ce livre date de 2007, d’autres ont été écrits avant sur le même thème, et je ne doute pas que d’autres l’ont été depuis.

Le plus paradoxal est finalement d’avoir un système législatif si compliqué dans un pays où le budget de la justice est un des plus faibles (1).

(1)    http://www.coe.int/t/dghl/cooperation/cepej/evaluation/2010/2010_pays_comparables.pdf

Bonne année !

Manigong bagong taon !

Happy new year !

新年快乐 !


Dans la vie d'un prestataire, il y a toujours un moment où le client vous rappelle votre misérable condition.

C'était ce matin, un des directeurs du site sur lequel je suis très temporairement affecté passait dans les couloirs présenter une nouvelle dirigeante à tout l'étage.

Lorsqu'il est arrivé devant moi, il a dit d'un air entendu, pointant son index : "ça, c'est un prestataire", puis il a continué sa tournée.

"ça" ne mérite pas qu'on en parle, "ça" a-t-il un nom ou un prénom, a-t-il une âme ?

On s'en fout : c'est du jetable, du kleenex, de l'éjectable à l'envi, de la chair à missions sans intérêt, presque rien.

Ce n'est pas la première fois que je suis ainsi ramené à la réalité : il y a longtemps déjà, un directeur informatique avait dit à tous ceux qui étaient avec moi dans le bureau : "ici, vous êtes du bétail".

C'est beau la vie de presta.


« La fin du pétrole, histoire de la pénurie sous l’occupation » de Mathieu Flonneau.

Il y avait en 1940 en France, environ 1,7 millions de véhicules automobiles, soit 20 fois moins qu’aujourd’hui, mais la pénurie de carburant, dès le début du conflit, a mis en lumière la dépendance au pétrole, et surtout l’impossibilité de trouver des solutions alternatives viables à grande échelle.

Les alternatives de l’époque étaient le gazogène, l’acétylène, le gaz de ville et les véhicules électriques (déjà !).

Chacune de ces technologies nécessite des apports en matière première ou des processus de fabrication incompatibles avec une utilisation de masse rapide, surtout en période de pénurie.

C’est pourquoi de nombreux règlements, lois et décrets sont apparus pour limiter l’utilisation de chaque technologie : la méthode est toujours appliquée aujourd’hui, légiférer afin de freiner tout changement.

La conclusion du livre est qu’il n’y a pas de solution simple, durable, et applicable à grande échelle. 


Pas plus qu’il n’existerait une hypothétique solution alternative « cachée » qui nous sauverait tous.

Le croirez-vous ? Je suis invité par une société de service, et via un réseau social professionnel, à une soirée « conférence et recrutement », dont le titre est « exploitation et mitigation » : je n’ai presque aucune idée de ce qui se cache derrière ce titre.

Si j’en crois la consonance et mon envie d’y réfléchir avec sérieux, ça doit être une soirée esclavagisme et robinetterie.

Le contenu de l’invitation est heureusement plus explicite, l’annonce s’adresse à des jeunes experts en sécurité. 


Il leur est proposé de rejoindre les « Warriors » de la « cyber sécurité », ça ne plaisante pas, d’autant qu’il y a des ninjas en arrière-plan. (1)

Je suis quand même très étonné que malgré les compétences en sécurité de la société, qui affiche des guerriers japonais dans ses emails, personne n’a pensé à cibler les destinataires : je n’ai aucune compétence dans le domaine demandé, puisque d’après la liste des profils recherchés, il me faudrait être expert dans n’importe quoi, pourvu que ça se termine par « sécurité ». ( et accessoirement, être
« jeune »)

De toute façon, je n’ai aucune envie de travailler pour cette entreprise qui m’a déjà montré son mépris pour mon CV.




 (1) Je vous jure qu’il y a vraiment des ninjas sur l’invitation, ils sont comme ça :




C’était hier, au journal télévisé, la bonne nouvelle de l’année : le pôle emploi prévoit en 2014 une hausse de 5% des intentions d’embauche.

Il faut souligner qu’il ne s’agit que d’intentions, et surtout que je ne connais personne à qui pôle emploi ait trouvé un travail. Sans compter que ce n’est pas une hausse des intentions, même de plusieurs  % qui permettra  de faire baisser le chômage. 

La suite du reportage coule de source : la journaliste a jugé bon de poser à l’expert du marché de l’emploi la question bête qui appelle une réponse inepte. Elle lui a demandé si par un hasard curieux il n’y aurait pas des secteurs « en tension » qui auraient beaucoup, mais alors vraiment beaucoup, de mal à recruter malgré 5 millions d’inscrits chez Pôle.

Qui l’eut cru ? Le premier secteur cité est l’informatique : il serait difficile de recruter des « ingénieurs en informatique ».  Allez donc demander aux 77 000 inscrits dans ce secteur (1) ce qu’ils en pensent : il est vrai qu’ils ont sûrement trop d’expérience, ou plus de 35 ans, ce qui revient au même dans un secteur où on est sénior après 5 ans d’expérience.

Autre secteur cité : la restauration. Rassurez-vous, il n’auront pas besoin de recruter bien longtemps : les tickets restaurants qui jusque-là étaient surtout cumulés pour se payer un bon restaurant le week-end ou les courses de la semaine ne deviendront bientôt utilisables que dans des restaurants, en semaine, le midi. (C’était déjà le cas, en théorie, mais le laxisme était de mise).

Si cette règle est strictement appliquée, nombreux seront ceux qui comme moi, diront clairement à leur employeur ce qu’il peut faire de ses tickets (il est tout à fait possible d’y renoncer), puisqu’il est hors de question que je sois obligé de manger dans des restaurants où on me servira du réchauffé le midi (2) : je peux le faire pour moins cher à la maison. Les intentions d’embauche devraient s’en ressentir.

Mais voilà, il faut bien remplir le journal télévisé avec des bonnes nouvelles, quitte à passer pour définitivement incompétent, pour faire croire qu’il reste une lumière au bout du tunnel, alors qu’elle a été éteinte pour des raisons budgétaires.

(1)    Les (vrais) chiffres sont là : http://munci.org/emploi-informatique.pdf
(2)    Selon l’Umih, le principal syndicat des métiers de l’hôtellerie, "aujourd’hui, près de 80 % des 150 000 établissements répertoriés dans l’Hexagone travaillent avec des produits industriels semi-élaborés ou finis". source : http://www.ufc-quechoisir-tours.org/acturestosplats.html

L’intercontrat est la période pendant laquelle un salarié de SSII est sans mission, c’est mon cas en ce moment.

Il ne faut pas en conclure que c’est une période reposante durant laquelle on peut rester tranquillement à l’agence en passant ses courtes journées de « travail » à surfer sur internet : être sans mission peut être risqué.


Dans les périodes fastes, l’intercontrat ne dure pas longtemps, et il se trouve rapidement n’importe quelle mission sur laquelle un commercial est prêt à vous vendre au plus offrant : il est là pour construire sa carrière (c’est-à-dire faire le plus de marge possible sur le dos des autres), et certainement pas celle de ceux qu’il vend.


Dans les périodes difficiles, comme en ce moment, l’intercontrat est souvent le premier pas vers le pôle-emploi, les départs plus ou moins arrangés sont de mise.


La société qui a racheté celle dans laquelle j’étais (depuis 3 mois) voit d’un très mauvais œil que des quadras qu’elle estime surpayés soient en intercontrat., et nous sommes déjà nombreux dans la ligne de mire.


Déjà en 2009, le site cadremploi (1) rappelait que « « Les entreprises se retrouvent avec des stocks d'informaticiens dont elles ne savent pas quoi faire », et la situation est loin de s’être améliorée.


Ce n’est pourtant que le début, il n’est pas prévu d’embellie, ou autre « inversion de courbe », dans les mois à venir pour la prestation de service, il suffit de voir ce qu’il en est :
http://www.lemondeinformatique.fr/actualites/lire-chomage-plus-d-informaticiens-a-pole-emploi-en-janvier-2014-56706.html

(1) http://www.cadremploi.fr/editorial/conseils/droit-du-travail/detail/article/salaries-en-intercontrat-de-ssii-quels-sont-vos-droits.html

Bonne année !

Manigong bagong taon !

Happy new year !

新年快乐 !

Daniel a de l’humour, mais il ne fait pas exprès, il me voudrait disponible « rapidement pour une opportunité », afin de me proposer un « nouveau challenge ».

En clair : il n’a personne pour une mission qui commence demain et qui demandera des efforts démesurés.


Il s’agit d’un projet de « build » qui démarre, mais je ne sais pas ce qu’est un projet de « build ».


Il me faudrait être « consultant LE », mais je n’y connais rien.


Seule qualité que je possède : je suis sénior (1), et il demande un consultant sénior ; par contre, il veut un consultant avec du « drive ». Est-ce que ça veut dire qu’il faut savoir jouer au golf ?


Le lieu de travail est particulièrement bien situé, surtout d’après ma localisation actuelle, puisqu’il est entre Paris et Dunkerque, ce qui doit le situer vers Amiens d’après googlemaps, soit une petite dizaine d’heures de route pour l’aller, et autant pour le retour. 


Enfin, il paraît que ma réactivité fera la différence, alors voilà : cher Daniel, sais-tu ce que tu peux faire de ton opportunité ?


Ca, c’est fait.


(1)    Un simple rappel : dans l’informatique, on est sénior dès 30 ou 35 ans, et il faut alors se dépêcher de trouver un vrai travail, parce que vers 40 ans, on passe sans préavis de sénior à obsolète.

Les jours passent et le message reste dans les médias : c’est maintenant l’aéronautique qui aurait du mal à recruter (un effet secondaire du salon du Bourget).

Les mêmes poncifs débités par les mêmes journalistes : il serait difficile de trouver des ingénieurs, techniciens, et ouvriers pour l’aéronautique.


Evidemment, puisque peu d’écoles forment à ces métiers, et qu’il y a la fuite vers d’autres domaines d’activité pour les ingénieurs. 


Les premiers de promotion des meilleures écoles vont dans la finance : il faut des têtes bien faites pour fabriquer les produits financiers qui provoqueront la prochaine crise en prétendant la prévenir.


Ensuite il y a l’informatique, les ESN bien sûr, qui recrutent à tour des bras des ingénieurs (obligatoirement jeunes et débutants), en leur promettant là aussi des carrières.


Ils y déchantent ensuite, mais trop tard, en voyant qu’il est très difficile de faire carrière quand tous les autres sont aussi compétents et diplômés que vous, et surtout se demandent  à quoi peut bien servir un bac+5 quand leur activité consiste souvent à faire des réunions et envoyer des mails (je me demande encore pourquoi ils ont tant scruté mon CV pour ma mission en cours, qui consiste à faire du secrétariat et du support téléphonique).


Au final, les employeurs pleurnichent parce qu’ils ne trouvent pas à vil prix un jeune surdiplômé possédant par avance toutes les compétences du poste visé.


Il me paraît pourtant évident que des spécialistes d’un domaine ne peuvent se former que dans le domaine en question, en particulier dans l’aéronautique, où l’on peut difficilement parler de pléthore de constructeurs concurrents chez qui il serait possible de dégotter la perle rare.


Il faut bien commencer par embaucher des débutants pour un jour avoir des spécialistes. Mais allez expliquer ça à un brillant responsable RH, qui croit dur comme fer que le candidat parfait existe quelque part, ce qui est plus facile que de prendre le risque d’en choisir un sur son potentiel.

Le Syntec numérique (1), qui se présente comme « le 1er syndicat professionnel de l’écosystème numérique français », a beaucoup travaillé.

Tellement qu’il en est arrivé à la conclusion qu’il fallait renommer les SSII (Sociétés de Services en Ingénierie Informatique).


Il faudra désormais les appeler des ESN : Entreprise de Services du Numérique.


Ça ne change rien, et c’est sûrement ce qui change tout.


Le chômage, qui lui n’a pas encore changé de nom, a augmenté de presque 16% dans l’informatique en 2012 (2).


Après ça, on pourra rire ou pleurer devant les "économistes" qui dissertent dans les médias sur la difficulté à recruter dans l’informatique , ou plutôt, dans les ESN …


(1)    http://www.syntec-numerique.fr/content/qui-sommes-nous
(2)    http://munci.org/Bilan-de-l-emploi-informatique-en-2012-et-previsions-2013

Il y a longtemps que Cindy ne m’avait pas écrit, et ses emails ne me manquaient pas.
Mais la revoilà, et c’est un plaisir de commenter sa prose.


Sa carrière a fait un bond, elle se présente maintenant comme « chasseur de tète », ou avait-elle la « tête », et m’apprend que mon profil a été sélectionné « par mots clés ».


Je le sais déjà : personne ne lit les CV, des recherches en base de données ont depuis longtemps remplacé cette pratique ancestrale, et c’est compréhensible, étant donnée la quantité que les « recruteurs » doivent avoir  en stock.


D’après son offre alléchante, ce serait un atout pour moi d’avoir travaillé dans « l’informatique industriel », et sans faute ?


Ou encore d’avoir travaillé dans le domaine de l’énergie, ou les domaines proches comme l’électronique. C’est bien connu, les centrales nucléaires, les raffineries, et la fabrication de processeurs : c’est la même chose !


Quant au niveau d’anglais, il doit être « correct », ce qui n’est pas trop demandé.


Dire que je vais devoir décliner cette offre alléchante, alors qu’il m’est proposé un salaire sur 13 mois, des RTT, et même, c’est vraiment le luxe, des tickets restaurants, dont le montant n’est cependant pas précisé.


En effet, ce poste est situé près d’une célèbre capitale française, ce qui fait un peu loin pour un trajet quotidien.

« Le livre noir de l'agriculture », d'Isabelle Saporta, journaliste.

En ces temps de lasagnes de bœuf au cheval (que nous allons failli manger avec une cuillère de bois) et de tarte au caca, la lecture de ce livre ne peut que légitimer nos inquiétudes.


D’autant que tout ce qui y est décrit obéit aux règlementations françaises et européennes, il ne s’agit pas  de tromperie. 


Le premier chapitre nous dit tout sur le cochon : pauvre bête ! Gavé de mélanges les plus improbables de produits achetés aux quatre coins du monde, et dopé aux antibiotiques, ça ne donne pas très envie de manger du jambon.
 

Du maïs peut-être ? Mais c'est bien sûr : comment faire pousser une plante tropicale dans des régions où on manque d'eau quand il fait chaud ? Facile, il suffit d'irriguer, et même, de donner des primes pour irriguer.
Ensuite, il suffit de donner d'autres primes pour dépolluer l'eau contaminée par les pesticides diffusés par l'irrigation...
 

Mangez des pommes ! Et bon courage à ceux qui le font : c'est un des fruits les plus traités (26 à 27 traitements chimiques différents, mais d’autres sources en indiquent plus).
 

Inutile d'espérer éviter cette pollution en pelant les pommes avant de les manger nous dit l’auteur  (il faudrait enlever 8mm d'épaisseur), d'autant que de plus en plus de produits sont dits "systémiques", et qu'ils se diffusent jusqu'au cœur du fruit.
 

Du pain peut-être ? Alors évitez le pain complet s’il n’est pas bio : il serait truffé d’additifs chimiques dont plus de 200 sont autorisés au niveau européen.
Je m’arrête là, il y aurait trop à dire tant les exemples cités sont nombreux.
 

Tout au long du livre, il est triste de constater que des solutions simples et peu coûteuses permettraient de passer rapidement à une agriculture « raisonnée », beaucoup moins polluante et presque aussi productive. Mais il faudrait pour ça changer les mentalités, et plus difficile encore, faire plier les lobbys.

En conclusion : bon appétit bien sûr !

D’après une enquête du site cadremploi.fr (1), les salaires dans l’informatique continuent d’augmenter.

Je suis ravi d’apprendre qu’un développeur ayant 5 à 10 ans d’expérience gagne déjà plus que moi (2), comme d’ailleurs presque n’importe quel profil d’après cette étude.


Et encore, en restant dans le domaine « études et développement » (3), si je regarde du côté « conseil et MOA », c’est avant 5 ans d’expérience que tout le monde gagne plus que moi.


C’est à se demander ce que j’ai bien pu foutre pendant toutes ces années pour en arriver à un poste et un salaire aussi misérables.


A moins que ces chiffres ne soient un tantinet bidonnés, ou strictement parisiens, parce qu’en fait, la plupart des gens que je connais sont dans ma situation.

(1) http://www.cadremploi.fr/editorial/actualites/actu-metiers-regions/detail/article/informatique-et-telecoms-les-grilles-des-salaires-2013.html
(2) Ceux qui me connaissent savent que mon âge avancé m'a donné une expérience bien plus consistante

(3) Un nom bien ronflant pour tout ce qui concerne la programmation


Une annonce a attiré mon attention, personne ne sera surpris d'apprendre que ce n'est pas pour ses qualités.
 

Le début est toujours le même : les 2/3 de l'annonce servent à présenter l'entreprise, comme s’il était encore nécessaire de présenter une SSII.
 

Le contenu qui décrit le poste est une succession de banalités et de fautes de grammaire, d'orthographe, ou de syntaxe.

Il faut par exemple "bien sûre assurer la qualité de livraison".  Bon sang, mais c’est « bien sûre » !

Il faut aussi posséder un "anglais technique développé », c’est "un plus". C'est quoi donc qu'est-ce dont il s'agit ?
A Croire qu'il existe de l'anglais "sous-développé", qui serait donc un "moins".


La plus grande partie de l'annonce décrit, non pas un poste particulier, mais ce que tout manuel de gestion de projet racontera, et je me demande à qui ce genre d'annonce s'adresse : en quoi est-il nécessaire de répéter ces lieux communs ? D’autant plus que ceux à qui il faut les rappeler n’ont pas les compétences pour répondre à l’annonce.

Sans compter qu'il faut "Une certaine aisance relationnelle" pour gérer un projet.
Quelle surprise ! D'habitude ils recrutent des dictateurs ou des mercenaires pour gérer les projets ?

Peut-être viennent-ils  de trouver la pierre philosophale de l'informatique de gestion : pour gérer un projet, il faut des qualités, notamment relationnelles, et pas seulement une grande gueule pour harceler son équipe en pensant que les décibels valent tous les arguments, et qu’une langue bien baveuse peut suffire à satisfaire sa hiérarchie.

Ce poste n'est, on s’en doutait, accessible qu'avec un bac+5, sans que ne soit précisée l'expérience, alors qu'elle est évidemment nécessaire pour ce type de poste.

La conclusion de tout ça : à force de recruter n'importe comment, ils n'y a même plus de recruteurs capables de recruter, la boucle est bouclée.

Bonne année !

Manigong bagong taon !

Happy new year !

新年快乐 !