La prochaine fois que vous entendrez une personne parler de "difficulté de recrutement" ou de "pénurie de main d’œuvre" dans l'informatique, veuillez s'il vous plaît lui envoyer le lien suivant :

http://www.lemondeinformatique.fr/actualites/lire-le-chomage-dans-l-informatique-en-hausse-de-9-8-en-juillet-2015-62161.html


Le chômage dans l’informatique aurait connu une hausse de 9,8% sur un an, ce qui fait beaucoup pour un secteur constamment cité comme "en tension".

Peut-être cela ne suffira-t-il pas à convaincre les plus incompétents de vos interlocuteurs, mais au moins vous aurez essayé.

L'article que je cite semble immédiatement contredit par celui-ci, publié le lendemain :

http://www.lemondeinformatique.fr/actualites/lire-apec-les-offres-d-emploi-it-en-hausse-de-9-en-juillet-62173.html

La contradiction n'est qu'apparente, les explications se trouvent en partie dans les commentaires : trop de gens formés, des salaires en berne, des RH qui recherchent des moutons à 5 pattes en solde, etc.

Bref, j'en ai assez de radoter.

« Salaires 2016 : vers des hausses... modérées » titre « la tribune ».

Me concernant, c’est depuis la signature de mon dernier contrat (dernier au sens du dernier en date, il y en aura d’autres, je ne me fais pas d’illusions), que je suis très précisément augmenté de 0% par an, ce qui est effectivement assez modéré.

Heureusement que les taxes, impôts, mutuelles et autres prélèvements ont tant baissé depuis lors que mon pouvoir d’achat s’en est trouvé boosté au point, n’en doutez pas, de mener un train de vie de nabab.

Une nouvelle annoncée l’année dernière est curieusement passée inaperçue, alors qu’elle serait de nature à changer le monde et régler tous nos problèmes de production d’énergie : rien que ça.

Il s’agit de l’annonce par Lockheed Martin de la mise sur le marché d’ici 10 ans d’un réacteur à fusion nucléaire (1).

Ce réacteur aurait une capacité de 100 mégawatts et serait suffisamment compact pour être emporté sur un camion.


Sa capacité permettrait de faire voler un avion de la taille d’un C5 Galaxy pendant un an, avec « quelques bouteilles d’hydrogène » (sans plus de détail).

Dans le même temps, le projet ITER (2) vise lui aussi à utiliser la fusion nucléaire. Il y a cependant une différence de taille : ITER n’est qu’un prototype, et nécessite  90 hectares pour la totalité de son installation.


L’exploitation ITER doit commencer  en 2020 pour une durée de 21 ans, mais il ne s’agit que d’un réacteur expérimental visant à valider sa technologie.

Conclusion : soit Lockeed Martin a fait une avancée majeure qui pourrait nous changer la vie, soit c’est juste annonce, mais pourquoi ? 


(1) http://lockheedmartin.com/us/products/compact-fusion.html
(2) https://www.iter.org/

Ce moi-ci, à la une du magazine "science et vie" : "On peut vivre sans cerveau !".

Rien de neuf sous le soleil.

Une semaine a suffi à mon employeur pour me convoquer  à nouveau.

J’étais cette fois un peu mieux préparé, mais ça reste pénible.


Il faut quand même noter à quel point la présence à mes côtés d’un délégué du personnel peut lisser le vocabulaire des RH : tout n’est plus qu’allusions et périphrases.


Finis les « tu as pensé à postuler ailleurs ? » et « on va t’envoyer sur des missions à l’autre bout du pays ».


Juste un blabla qui traîne en longueur : puisqu’il n’est plus possible de dire la vérité parce qu’il y a un témoin, on contourne, on adoucit, on édulcore, tout est dans l’euphémisme.


Le fond, lui, n’a pas changé : je suis dans la ligne de mire, et je peux me préparer à des moments pénibles.


Sans surprise, j'ai appris que ce type d'entretien se multiplie dans les SSII de la région.

L'efficacité de mon employeur est pour une fois surprenante : mon départ risque d’être précipité.

Une banale invitation à une réunion s’est transformé en une séance de chantage : on ne veut plus de toi, on va te faire une proposition, si tu n’acceptes pas, on t’enverra sur des missions à plusieurs centaines de kilomètres pour te rendre la vie impossible, et ensuite on te licenciera.

Les propos que j’évoque ont été tenus, bien entendu, dans des termes bien plus policés, mais ça ne change rien au fond.

Je dois donc m’attendre à des moments pénibles dont je ne manquerai pas de faire le compte rendu, si toutefois j’en ai l’énergie.

Finalement, j’avais bien affaire à des professionnels du licenciement.

Mon employeur est aux fraises : il y a tellement d’inter contrats que la situation devient ingérable.

A tel point que j’ai eu le déplaisir de recevoir un mail à 21h30 un vendredi, me demandant de fournir un CV à jour pour le lundi suivant…


C’est par hasard que j’ai consulté ma boîte mail professionnelle, ce qu’en général je ne fais  pas en dehors du travail : si mon employeur veut me joindre le week-end, il n’a qu’à me payer un téléphone de fonction, le PC et la connexion internet qui vont avec, ainsi que rémunérer cette astreinte.


J’ai néanmoins répondu avant le lundi (en ces temps difficiles, n’importe quel prétexte se transforme en un pas de plus vers la porte), joignant un CV à jour, et précisant que je l’avais déjà transmis il y a plusieurs semaines aux responsables commerciaux.


Admirez au passage la parfaite communication au sein de cette entreprise, de taille pourtant modeste.


Méfions-nous quand même : je pense que j’ai affaire à des professionnels.