Subitement très concerné par mon avenir, mon cher employeur m’a trouvé une mission. 

C’est précisément la mission sur laquelle j’ai fait un très beau burnout il y a 3 ans.

Il m’avait été promis, juré, que jamais je ne retournerai chez ce client où les managers ont de parfaits profils de psychopathes, où la pression est insupportable, où les locaux dédiés aux prestataires sont éloignés de tout, en très mauvais état, et aussi sales que malodorants.

Mais je vais devoir y retourner quand même, pour 3 mois m’a-t-on dit. 

C’est sur l’ordre de mission que j’ai pu voir que les 3 mois en font 5 dans un premier temps, avec une prolongation tacite…


L’honnêteté des mes managers me fascine, ainsi que leur capacité à renier tout ce qui peut ressembler à un semblant d’éthique ou de respect, cette facilité à traiter les gens comme du mobilier jetable.

Une récente découverte scientifique (1)  pourrait redonner de l'espoir à de nombreuses personnes : il serait possible d’apprendre sans cerveau.

Il ne s’agit évidemment pas d’animaux ou d’êtres humains, mais d’organismes unicellulaires.

Je pense qu'il serait opportun que je transmette cette information à ma responsable RH qui m'a clairement dit que je ne peux plus rien apprendre : je ne sais toutefois pas si elle considère que mes capacités intellectuelles arrivent au niveau de celles d’un être unicellulaire.



Une étude rapportée par le Telegraph (1) montre que les personnes intelligentes sont plus facilement distraites au travail.

L’article ajoute que les travailleurs qui ont le plus de mal à se concentrer seraient  « intellectuellement supérieurs » à leurs collègues.

D’après cette publication, ce serait le grand nombre d’idées qui jaillissent dans leur cerveau qui dérange la concentration de ces génies.

Ne nous emballons pas : d’abord parce que le Telegraph est plus connu comme tabloïd que pour sa rigueur scientifique.

Mais surtout parce que je vois au moins deux autres raisons d’avoir du mal à se concentrer.

L’une est  l’absence totale d’intérêt du travail qui vous est confié, croyez-moi, ça joue vraiment beaucoup, je m’en rends compte tous les jours : merci la sous-traitance en cascade des ESN. Et pas besoin d’un cerveau de compétition.

L’autre, bien plus évidente, est le contraire de la raison invoquée : les gros abrutis aussi ont plus de mal à se concentrer que leurs collègues qui sont eux normalement équipés avec la lumière à tous les étages.

(1)    http://www.telegraph.co.uk/news/newstopics/howaboutthat/12107840/IQ-Intelligent-people-are-more-easily-distracted-at-work.html

La Fontaine présentait les fourmis comme des modèles de sérieux et des bourreaux de travail, la culture populaire a perpétué cette image.

Pourtant, une étude sur une espèce de fourmis d’Amérique du nord, réalisée pendant 2 semaines, montre qu’il n’en est rien, et que beaucoup d’entre elles ont pour spécialité de ne rien faire.

Cette étude a montré que seulement 3% des fourmis de cette espèce travaillent tout le temps.

25% ne travaillent jamais, et 72% travaillent moins de la moitié du temps.

A croire que le chômage de masse est aussi une invention de la nature.

http://news.sciencemag.org/plants-animals/2015/10/most-worker-ants-are-slackers