Me promenant dans une foire de printemps, j’ai été interpellé par un camelot me promettant « une toiture achetée, une toiture offerte ! » .

Comme il m’a vu sourire, il a pensé m’avoir intéressé : « ah, voyez ! Ça vous parle ! ».

Je lui ai précisé qu’étant locataire, je devais décliner son offre.

Je l’aurai déclinée de toutes façons : pas besoin d’être expert comptable pour savoir que si la deuxième est gratuite, c’est que la première est vendue plus de deux fois son prix.

Il avait l’air content, tout le monde ne sait pas compter.

La nouvelle est tombée vendredi dernier, le sous-fifre devant me l’annoncer n’ayant pas le courage de le faire, il a envoyé un sous-sous-fifre.

La voici : pour la 7ème année consécutive et malgré de forts bons retours sur les missions que j’effectue, mon augmentation de salaire sera de 0% (zéro pour cent, que dalle, peanuts, nib, nada, voyez ?).

Pourtant, des collègues qui font le même travail que moi, mais qui ont 10 ans de moins, gagnent plus.

Dans le même temps mes chers leaders servent à qui veut l’entendre des « on a du mal à recruter ».

Sachez que les « difficultés de recrutement dans l’informatique », ce n’est pas une news, ce n’est pas non plus une fake-news, mais bien une défèque-news.

Comme son nom l’indique, cette dernière est généralement émise par un trou-du-cul.


Mon employeur, après m’avoir vendu pendant 1 mois pour presque 2 fois ce que je lui coûte (c’est à dire plus de 3 fois mon salaire net) sur une mission totalement en dehors de mes compétences, a retrouvé mon CV.

Il y a une bonne quinzaine d’années, j’ai développé pendant quelques mois en ABAP, le langage de SAP.

Selon les dires de mon manager à l’universelle incompétence technique : « c’est comme le vélo, ça ne s’oublie pas ».

Je ne sais pas si vous voyez le niveau de mépris pour la technique - et ceux qui en font - de ce guignol.

D’abord parce que je n’ai pas fait de vélo depuis plus de 30 ans, mais surtout parce qu’un environnement comme SAP et son langage, ça s’oublie d’autant mieux que je n’en ai jamais été un spécialiste.

Mais le pantin qui fera son chiffre sur mon dos s’en fout, d’autant plus que lors de mon prochain entretien annuel, il m’expliquera que cette mission technique de débutant ne m’ayant rien apporté, je n’aurai pas d’augmentation.

Pas de panique toutefois : plus de 25 ans d’expérience m’ont appris que ce n’est pas au travail que le cerveau s’use sur des problèmes ardus, et que google est l’ami du développeur.

De toutes façons, étant payé pour faire 37h30 par semaine, il est hors de question que j’en fasse plus.

Une nouvelle mission signifie souvent renoncer à ce qui m’aurait intéressé et remplir les poches d’un commercial qui me place sur une mission sans autre intérêt que la marge qu’il fera.

C’est encore le cas cette fois-ci, avec une nouveauté : le client ayant demandé un chef de projet sur un domaine très spécifique, je suis instantanément devenu « chef de projet ».

J’ai informé ma hiérarchie que je ne suis absolument pas chef de projet, mon salaire, tout comme mon absence de l’organigramme en sont la preuve, mais il a été décidé que je le serai pour cette mission.

Ca ne changera rien à mon salaire ni à mon travail qui, au final, n’est à nouveau qu’une mission de technicien de base devant exécuter avec attention des centaines de « fiches de test ».