J’ai vu le Périgord, et ça se mérite.

C’est Waze qui nous a guidés : erreur fatale.

Waze, c’est bien pour éviter les bouchons dans les agglomérations, mais beaucoup moins bien sur les routes de campagne.

Il nous a conduits sur des routes qui feraient passer les départementales, communales, et chemins vicinaux, pour l’autoroute du soleil.

Des chemins improbables au milieu desquels l’herbe pousse et sur lesquels il vaut mieux ne croiser personne, et d’ailleurs, ça tombait bien, il n’y avait personne.

Pour les paysages, à la végétation près, ça ressemble au Luberon : routes ridiculement sinueuses et étroites, à flanc de coteaux pierreux, où la prudence nécessaire rend inutiles les limitations de vitesses.

Pas pour les autochtones qui ont été nombreux à me doubler.

On m’avait dit « on mange bien dans le Périgord ».

C’est vrai, à condition de casser sa tirelire.

Parce que dans la restauration standard pour touriste, c’est assez moyen : 20 balles pour une cuisse de canard confite sortie de sa boîte, réchauffée (1), parsemée d’herbes de Provence (qui doivent se demander ce qu’elles font là), et accompagnée de frites surgelées premier prix, ce n’est pas donné.

Par contre, dans un bon restaurant, canard frais IGP cuisiné maison, c’est autre chose, et c’est un autre prix, d’où la tirelire cassée.

Après ça, une bonne bière, en ville et en terrasse, c’est 5 euros le demi, j’ai pris le temps de le siroter.

Ça doit être à cause des nombreux anglais, les prix sont directement convertis en livres sterling.

Il y a aussi l’effet Covid : beaucoup trop de monde dans les villes, les villages, les jardins, les châteaux.

A refaire, mais en Juin ou en Septembre.


(1) Forcément réchauffée, je ne vais pas attendre les 12 heures de passage au sel et les 2 heures de cuisson, les autres touristes non plus.


C’est un sujet très à la mode en ce moment chez les politiques, dirigeants, journalistes et doux rêveurs : l’avion vert (ou zéro carbone, ça dépend des goûts).

D’après un de ces brillants esprits (1) il sera même possible d’ici 15 ans de faire voler des avions à l’hydrogène.

Un autre, tout aussi brillant, vous le promet même d’ici 2022, mais avec un « peut-être », ce qui permet de dire n’importe quoi en pensant garder sa crédibilité (2).

Il y a juste un problème : l’expression « avion vert » ne correspond à aucune définition, aucun cahier des charges, c’est juste un slogan.

C’est pratique un slogan : facile à retenir, mais suffisamment flou pour pouvoir lui faire dire ce qu’on veut et le réinterpréter quand il sera devenu ridicule.

Si un avion vert est un avion écologique, c’est qu’il ne vole pas, ne bouge même pas.

Pour d’autres, l’avenir est l’avion à hydrogène.

Bien sûr ! Comment ne pas y avoir pensé avant, l’hydrogène est l’élément simple le plus abondant de l’univers, à un détail près : sur terre il n’existe qu’à l’état de trace, et à ce jour aucune méthode avec un rendement acceptable n’existe pour le récupérer (sans parler du stockage).

Bien sûr, tous ces guignols vont vanter l’avion « zéro émission », ce qui serait vrai, mais uniquement pendant le vol. L’énergie dépensée pour récolter et stocker l’hydrogène, avec les rendements d’aujourd’hui, sera supérieure à celle qu’aurait utilisé un avion classique.

Au fait, un moteur à hydrogène, ça existe déjà, on l’appelle Vulcain sur Ariane 5, par contre, tous les billets sont des allers simples.

Il me faut aussi évoquer une évidence : l’aviation, et surtout le transport de passagers en masse ne sert à rien. Transporter des milliers de personnes à l’autre bout du monde pour dépenser leur argent chez des plus pauvres qu’eux, quelle utilité ?

D’autant qu’il n’y a que les « riches » qui prennent en avion (4).

Sur les derniers mois, presqu’aucun avion n’a volé, et qu’est-ce qui a changé ? Rien, il faut pourtant sauver d’urgence ce secteur, au détriment d’autres beaucoup plus utiles, comme la santé ou l’agriculture.

Le lecteur pourra aussi jeter un oeil à cet article brillant de compétence (3), qui parle d’avion électrique dont les réservoirs d’hydrogène (« hautement robustes ») seraient comme ceux de la Toyota « Mia ». Visiblement le journaliste a confondu une danse marseillaise avec la Toyota Mirai.

Quand je vois le niveau de réflexion et de compétence de ceux qui nous promettent un « avion vert », je me dis qu’il n’est pas près de voler.

Et aussi que les années à venir nous rapprocheront plus du soleil vert que de l’avion vert.


(1) https://www.marianne.net/politique/extension-de-roissy-charles-de-gaulle-pollution-de-total-sur-ces-dossiers-borne-ne-se

(2) https://www.fredzone.org/les-avions-a-hydrogene-vont-peut-etre-envahir-nos-ciels-dici-2022-441

(3) https://www.bfmtv.com/economie/une-start-up-americaine-parie-sur-un-avion-propulse-a-l-hydrogene-1758339.html

(4) les 2 déciles des revenus les plus élevés représentent l’essentiel des voyageurs


France 2 a adapté ses programmes pour nous aider à rester à la maison en diffusant des films en début d’après-midi.

Ce dimanche, nous avons eu droit à une énième diffusion du Corniaud, et j’ai eu la surprise de voir ça au générique:




Les théoriciens du complot y verront la preuve que tout était préparé, et resteront des cons finis.

Les autres peuvent rester confinés.

Avant, se masquer le visage dans l’espace public était interdit et mal vu, aujourd’hui, ne pas se masquer le visage est mal vu, et peut-être bientôt interdit.

Avant, changer de trottoir pour éviter de passer près de quelqu’un était très mal venu, aujourd’hui, c’est un signe de politesse qui peut rapporter un sourire.

Avant, il il y a avait des files d’attente aux caisses des supermarchés, aujourd’hui, la file d’attente commence sur le parking du supermarché.

Avant les médias nous montraient des pays lointains en crise dans lesquels les rayons des magasins étaient vides, maintenant plus besoin d’aller au bout du monde pour trouver les mêmes images.

Avant il fallait être prudent avant de traverser la rue, maintenant on entend les voitures arriver de loin.

Avant, je sortais les mains dans les poches, maintenant, si la main dans ma poche ne trouve pas mon attestation, je rentre chez moi.

Avant tout le monde se serrait la main et se faisait des bises, ça ne se fera plus, du moins au travail, et c’est tant mieux.

Avant mon employeur refusait quasi-systématiquement le télétravail, maintenant il se réjouit que nous puissions tous le faire afin de continuer à facturer les clients, et sans avoir à nous fournir aucun équipement.