ILIAD l'eau dans le gaz ! Tous SEB bruits de récession, SAFRAN le roussi ! Le bout de l'EUROTUNNEL est-il après le CARREFOUR ? NIKKEI le CAC40 ?

Il faudrait lire dans le ZODIAC ou être un MANITOU.

ALTEN un peu, ESSILOR montait encore ? AXA fait peur une TELEPERFORMANCE ! Un seuil MEETIC !

Ce serait LEGRAND CASINO, les guichets pris DASSAULT, un succès TOTAL, des bénéfices HI-MEDIA. Payés RUBIS sur l'ongle, les traders BOIRON du BOURBON.
SANOFI une belle jambe !

En attendant, IMERYS l'épiderme et me font SUEZ, pas un ALSTOM de bonne foi. ESSO autres de payer ? DEXIA une crise, ICADE tout pour eux, de quoi on EULER

D'ACCOR, HAVAS s'écrouler encore, ça AREVA chaque fois, FAURECIA attendre.

Mais il faut VALEO boulot, attaché à THALES, ERAMET pour s'en sortir.

Gardez votre NRJ : WENDEL vos actions, allez au CLUB MED, et tenez-vous PPR.

Depuis maintenant plusieurs mois, une liste de produits contenant du sésame traité à l’oxyde d’éthylène ne cesse de s’allonger (1).

Pour tenter de nous rassurer, il est dit sur le site de la DGCCRF  « Des investigations sont actuellement en cours en lien avec la Commission européenne pour identifier l’origine de cette contamination. »

Ça me rappelle l’histoire de l’huile de tournesol contaminée à l’huile moteur en 2008, pour laquelle on nous a dit qu’après tout, quelques grammes d’huile minérale ne sauraient nuire à la santé, même pas celle d’un enfant (2).

C’est au moins l’occasion de se rendre compte qu’il y a du sésame partout, qu’étrangement, la même contamination se retrouve dans des produits certifiés bio, et d’autres qui ne le sont pas.

C’est évidemment une marque d’attention des fabricants qui mettent du bio sans nous le dire, pour notre plaisir et notre santé.

J’ai lu dans un article que les industriels se sont défendus avec un argument si frappé au coin du bon sens qu’il m’a presque convaincu : s’ils n’ont pas testé la présence d’oxyde d’éthylène, c’est parce que celui-ci est interdit en Europe.

Quelle sincérité, quel pragmatisme, quelle efficacité, d’autres entreprises pourraient les prendre en exemple:
- Plus de vigile dans les supermarchés puisqu’il est interdit de voler
- Plus de coffres forts dans les banques puisqu’il est interdit de les braquer

Les services de l’état devraient aussi en prendre le la graine afin de réaliser de très substantielles économies:
- Suppression de tous les radars puisqu’il est interdit de rouler trop vite
- Plus de contrôles fiscaux puisque la fraude fiscale est interdite

Et bien entendu, disparition des policiers, gendarmes, juges, tribunaux, prisons : personne ne fait rien de mal puisque c’est interdit

Il faut quand même penser à garder l’armée : la guerre ce n’est pas bien, mais pas encore interdit.

Le week-end dernier, avec le journal du dimanche, il y avait un supplément sur les métiers d’avenir.

L’informatique y tenait une bonne place, et en particulier les développeurs, qui seraient très recherchés : il est question de 150 000 postes créés cette année (je soupçonne l’auteur de l’article de souffrir d'un sévère excès d'optimisme)

L’article précise aussi que le salaire des débutants est de 40K annuels.

L'emploi en chiffres

L’emploi informatique représentait en 2017 3,2% de l’emploi total en France (source Dares : https://dares.travail-emploi.gouv.fr/sites/default/files/pdf/dares_inseereferences_metiers_numerique_2019.pdf )

40% de ces emplois sont en île de France, 20% seulement des employés on plus de 50 ans (contre 32% en moyenne en France), les moins de 30 ans représentent 30%.

D’après le Syntec numérique, il y aurait 150 00 créations de postes par an : https://syntec-numerique.fr/actu-informatique/combien-secteur-numerique-cree-t-il-emplois

Et pourtant…

Il est prévu par la DARES 110000 créations de poste, mais de 2012 à 2022, soit 11 000 par an.

D’après France stratégie (rapport de 2015 : les métier en 2022):

https://www.strategie.gouv.fr/sites/strategie.gouv.fr/files/atoms/files/fs_rapport_metiers_en_2022_27042015_final.pdf


Pour les métiers de l’informatique : « un taux de création nette qui pourrait dépasser 1,7 % par an d’ici à 2022. »  , soir 13600 postes par an, on est loin des 150 000 du Syntec, mais proche de la DARES.

L’informatique n’est pas, et de loin, le secteur le mieux loti pour les créations d’emploi,  une bonne part n’y étant que des remplacements, pas des créations nettes

Le pôle emploi dit la même chose:

51000 projets de recrutement, mais il ne s’agit pas de créations : dans un secteur où le turn-over est d’environ 20%, le simple remplacement des salariés pourrait générer 150 000 offres d’emploi par an (beaucoup moins puisque beaucoup de recrutement se font par cooptation, connaissance, etc. et ne donnent pas lieu à la publication d’une offre)


Sachant qu’il y a environ 270 000 développeurs en France (https://www.lemondeinformatique.fr/actualites/lire-portrait-robot-du-developpeur-en-france-74809.html) , avec 58% ayant moins de 10 ans d’expérience, il est compréhensible de voir beaucoup d’offres pour des postes sur lesquels il n’est pas possible de rester longtemps.


Et les salaires


D’après l’enquête de l’usine nouvelle en 2017, le salaire moyen brut en sortie d’école d’ingénieur est de 39 722 euros
(c’est environ 5000 euros de moins par an pour les diplômés de l’université), soit sensiblement celui qui serait proposé pour des développeurs débutants.

Mais il ne s’agit pas spécifiquement d’informaticiens, même si les ESN (entreprises de service du numérique, ex-SSII) aiment beaucoup recruter des bac+5 pour des emplois de techniciens, qui, il y a 15 ans, étaient occupés par des bac+2.

https://emploi.developpez.com/actu/290185/Diplomes-de-Master-2016-plus-de-5000-dans-la-filiere-informatique-avec-un-taux-d-insertion-professionnelle-de-95-pourcent-a-18-mois-et-97-pourcent-a-30-mois-apres-l-obtention-de-leur-titre-universitaire/

Concernant le salaire des développeurs, les chiffres les plus fantaisistes circulent:

Si on regarde https://www.carriere-info.fr/salaire/metier-developpeur.html
la fourchette va de 17k à 35k

D’après https://www.salairemoyen.com/salaire-metier-1581-Developpeur_informatique_.html

La moyenne est de plus de 50k par an. (Sans rire ? En Province ? Je peux poster mon CV ?)

D’après https://fr.indeed.com/career/d%C3%A9veloppeur/salaries

Les développeurs de base sont à près de 40k.

Mais d’après https://www.cidj.com/metiers/developpeur-developpeuse-informatique#:~:text=Les%20salaires%2C%20plut%C3%B4t%20%C3%A9lev%C3%A9s%20dans,%C3%A0%20exclure%20par%20la%20suite.

Il faut compter sur 2100 euros bruts mensuels, soit environ 25k, ce qui me semble, de très loin, le plus réaliste, surtout en province.

Mais plutôt que de parler d’embellie, de recrutement massif, de pénurie, de salaires élevés, les « journalistes » qui publient ces fantasmes devraient aller voir ce qui se passe vraiment dans les ESN.

Celle dans laquelle je suis n’est pas une exception: il y a des gens qui n’ont pas été augmentés puis 15 ans, dans mon cas c’est 2% (en tout) en 10 ans (autant dire que j’ai perdu au moins 20% de pouvoir d’achat en tenant compte de l’inflation, des hausses de charges, d’impôts, etc.), pourtant mon salaire est proche de ceux de soi-disant développeurs débutants du premier article cité.

La vérité est qu’il y a trop de monde sur le marché, des donneurs d’ordre qui tirent les prix vers bas, et le jeunisme.

Le site munci.org était le seul, à ma connaissance, qui décrivait avec précision ce marché si particulier, mais il est fermé depuis des mois.

Il ne reste donc que des articles qui survolent le sujet en décrivant un eldorado qui n'existe plus depuis longtemps.

 Ce matin le débat économique hebdomadaire de 7h50 sur France inter portait sur les engagements du gouvernement sur le climat (1).

Le débat de chiffres, en plus d’être comme souvent centré sur l’électricité, a tourné au ridicule, avec par exemple « les éoliennes sont plus soutenables que le nucléaire ». 

On s’en fout: le problème est que 67% de l‘énergie utilisée en France est d’origine fossile (au niveau mondial c’est plus de 80%).

Pour une simple question d’échelle et de ressources, les énergies fossiles ne seront jamais remplacées, à leur niveau d’utilisation actuel, par des éoliennes, des panneaux solaires, des barrages, ou du nucléaire. (2)

C’est aussi oublier un peu vite qu’un parc éolien ou solaire doit être impérativement associé à un parc «  classique », en général des centrales à gaz, pour pallier l’intermittence, sans parler de la durée de vie de ces équipements (environ 25 ans) et de leur recyclage difficile.

Le sommet de l’incompétence a été atteint sur la question du pétrole (qui accessoirement représente 98% de l’énergie utilisée dans les transports): d’après l’un des intervenants (vers 10mn30) le pic pétrolier serait une théorie dont « on sait maintenant que ce n’est pas vrai ».

(Il parle aussi des réserves de gaz et pétrole qu’il ne faudrait pas utiliser, il oubli le charbon : double faute)

Dire que le pic pétrolier est une fausse théorie revient à dire dire que puiser de façon infinie dans un stock fini est possible, ce que seuls les prestidigitateurs et les économistes savent faire.

D’autant que l’agence internationale de l’énergie dit dans son rapport de 2018 : (3)

«  La production de pétrole brut conventionnel a atteint son maximum en 2008, à 69,5 Mb/j, et elle a depuis baissé d’environ 2,5 Mb/j. 

Dans le scénario « Nouvelles politiques », elle baisse de 3 Mb/j supplémentaires entre 2017 et 2040, et sa part dans l’offre mondiale de pétrole baisse régulièrement, passant de 72% aujourd’hui à 62% en 2040. 

Le niveau des ressources conventionnelles dont le développement a été approuvé ces dernières années est bien inférieur aux exigences de la demande du scénario Nouvelles politiques, ce qui créera un risque de tension sur le marché dans les années 2020. »

Et: 

« Le risque de resserrement de l’offre est particulièrement prégnant pour le pétrole. Ces trois dernières années, le nombre moyen de nouveaux projets approuvés de production de pétrole conventionnel ne représente que la moitié du volume nécessaire pour équilibrer le marché jusqu'en 2025, compte tenu des perspectives de demande du scénario « Nouvelles politiques ». Il est peu probable que le pétrole de schiste prenne le relais à lui seul. »

En bref, nous sommes mal barrés: entre les prévisions de l’AIE, les élucubrations des économistes, et l’incompréhension des enjeux par les dirigeants économiques, politiques, et souvent d’entreprises, l’avenir est plus que jamais compromis.

Pour plus d’information sur le pétrole : https://youtu.be/LeDzFEyICXI

Et pour en savoir un peu plus sur l’énergie en général et le climat, voir le cours (8 fois 2h) donné à l‘école des mines sur : https://slides.pimoid.fr/jancovici/mines_2019/


(1) Emission du 20 novembre: https://www.franceinter.fr/emissions/le-debat-economique

(2) Et encore moins par l’hydrogène comme des fantaisistes avides de subventions nous le promettent : faire de l’hydrogène nécessite de l’énergie, celle utilisable avec l’hydrogène produit sera forcément inférieure à celle utilisée pour le produire, donc autant utiliser directement l’énergie en entrée. Sans parler du stockage.

(3) Le site de l’AIE ne le propose pas en entier, mais des extraits sont disponibles ici: https://fr.wikipedia.org/wiki/World_Energy_Outlook