La « carte musique jeune » a été lancée : il s'agit d'une carte prépayée permettant d'acheter de la musique sur des sites labellisés « HADOPI ».

Le prétexte est de lutter contre le téléchargement illégal, alors qu'une étude a montré que ceux qui téléchargent le plus achètent le plus (1) .

D'autant que le budget qui ne passe plus en musique passe ailleurs, s'imaginer qu'il serait extensible à l'infini laisse perplexe quant au sens des réalités des décideurs économiques.

Cette carte permet aux 12-25 ans d'acheter, sur 14 plateformes dûment accréditées, 50 euros de musique en n'en payant que la moitié.

Vous voyez l'astuce ?

Ceux qui achèteront de la musique avec cette carte en payeront la moitié de leur poche, tout de suite, ensuite, les impôts et taxes de tous payeront le reste.

Cette dépense ne faisant pas partie des priorités de l'état, elle sera financée – comme une bonne partie du budget - par l'emprunt.

La même mécanique a été à l'œuvre avec les « primes à la casse », qui ne sont que de futurs impôts : payez demain les voitures que vous achetez - ou pas - aujourd'hui.

Une drôle d'idée qui fait penser, à une autre échelle, aux causes de la crise actuelle : faire croire, par le crédit, que tout le monde peut avoir accès à tout, tout de suite.

Comme le rappelle Umberto Eco (dans « à reculons, comme une écrevisse ») : l'industrie du superflu est l'ossature de notre système économique.

Une preuve de plus, à quand le réveil ?

(1) http://www.guardian.co.uk/music/2009/apr/21/study-finds-pirates-buy-more-music