C'est le PDG de Total qui le dit, le prix de l'essence continuera à augmenter et atteindra « sans aucun doute » les deux euros.

L'essence à 2 euros le litre nous ramènerait à la fin des années 70, juste après le second choc pétrolier : le litre de super était à 3 francs (1), le SMIC horaire (brut) était à 13 francs, soit 4,3 litres.

En 2011, le SMIC horaire est à 9 euros, soit 4,5 litres.

Il a quelques nuances à apporter à la comparaison : les véhicules d'aujourd'hui consomment beaucoup moins, l'inflation de l'époque était autour de 11%, etc.

Ce que tout monde semble avoir oublié, c'est que dès 2006 , l'AIE (Agence Internationale de l'Énergie) nous informait que le pic de production de pétrole (2) avait été atteint, et que la production devrait commencer à chuter en 2010.

Heureusement (!), le ralentissement de l'économie qui suit la crise de 2007-2008 a permis de passer cette échéance sans trop de dégâts pour le prix du pétrole (pour le reste, c'est un peu moins vrai).

Mais voilà que partout la reprise s'amorce (ou plutôt : s'amorcerait), et que le prix du pétrole augmente : nous n'en sommes encore qu'au début.

C'est comme pour les déficits publics : chacun sait qu'il est impossible de continuer sur cette voie, mais tout le monde fait semblant de penser que ce n'est pas si grave, qu'on trouvera bien une solution, que d'autres ferons l'effort pour nous, ou qu'un miracle va survenir. Il n'y a d'ailleurs qu'à écouter les premières promesses qui arrivent pour 2012...

Ne nous inquiétons pas trop en avance : d'après certains économistes, le litre d'essence ne sera jamais à 2 euros, puisque l'euro aura disparu avant.


(2) le « peak oil »