Une radio a diffusé une interview du directeur général de l'APEC.

Et les nouvelles sont excellentes : l'informatique résisterait mieux que prévu, même si « mieux que prévu » n'est pas forcément très significatif. Il précise en effet que pour l'ensemble de l'économie « la dégradation est plus forte qu'il l'avait prévu initialement ». (1)

Des recruteurs se tourneraient (restons au conditionnel) vers des profils avec « plus de 10, voire de 20 ans d'expérience ».

Rien d'étonnant : en ces temps de disette, personne n'ose bouger, et la mobilité en prend un coup.

Heureusement, dans l'informatique, de nombreuses personnes sont effectivement disponibles, puisqu'au chômage et très (ou trop) expérimentées.

Reste à savoir à quel salaire, et quel type de contrat, on voudra bien embaucher ces vieillards de plus de 35 ans, surtout quand de nouvelles aides sont créées pour favoriser l'embauche des « jeunes ».

Pendant ce temps, une SSII que je ne citerai pas, demande cette année des efforts à ses employés : +10% de chiffre d'affaire, et +15% de marge. Bon courage.


(1) Et ce n'est peut-être que le début...

Le pôle emploi réalise tous les ans une enquête afin de connaître les « BMO » (Besoins en Main d'œuvre) des entreprises.

L'édition 2009 est surprenante de précision : il y a 36717 intentions d'embauche de cadres et ingénieurs dans l'informatique prévues en 2009, soit 2673 de moins qu'en 2008.

Il faut ajouter à ce chiffre déjà conséquent (environ 10% des effectifs de la profession) les postes de « programmeurs et autres non cadres », soit 7260, ainsi que 1538 opérateurs de saisie.

Le total des « intentions d'embauche » est donc de 45515.

Ces chiffres sont, comme le dit l'article (1), à prendre avec des pincettes : en 2008, les intentions d'embauche étaient 39390, pour finalement 26500 recrutements de cadres d'après l'APEC.

De plus, cette enquête a été faite fin 2008, et donc en début de crise.

Il nous faudra attendre l'automne pour être fixés : d'ici là, les stagiaires suffiront certainement à absorber l'hypothétique besoin de main d'œuvre.


(1) http://pro.01net.com/editorial/501104/36-717-intentions-dembauche-prevues-dans-linformatique-en-2009/

« Il n'existe pas de libre arbitre. Il n'existe pas de variables.

Il n'existe que l'inévitable. Il n'existe qu'un seul avenir. Vous n'avez pas le choix.

La mauvaise nouvelle, c'est que nous ne maîtrisons rien.

La bonne nouvelle, c'est que vous ne pouvez pas commettre d'erreurs. »

Chuck Palahniuk, « Survivant »

Le G20 s'est réuni pour tenter d'endiguer la crise. La mesure la plus courageuse qui a été annoncée est la publication de la liste des paradis fiscaux.
Il fallait oser : peux-être ne savent-ils pas, au G20, que les librairies regorgent depuis des années de « guides des paradis fiscaux »; mais c'est sûr, cette liste va tout changer (1).

Rappel des faits : l'économie était dans une voiture lancée à pleine vitesse et à contresens sur une autoroute encombrée, avec pour chauffeur des aveugles imbibés d'alcool, et pour passagers les seules personnes chargées de contrôler la vitesse et l'alcoolémie. Dans le coffre, bâillonné, le FMI.

La voiture s'est lamentablement encastrée dans le mur du çon qui a arrêté net sa course et vidé le réservoir : les airbags des banques centrales ont permis de sauver (presque) tous les passagers (2).

Il a fallu remplir un constat : environ 50 millions de chômeurs supplémentaires.

C'est là qu'intervient le plan de relance : afin de reprendre la route, on refait le plein.

On garde le chauffeur, les passagers, et on repart aussi vite qu'on était arrivé, avec le FMI à la place du mort.

Un détail a changé : il n'y a plus d'airbags.


(1) Depuis, la liste noire a disparu, tout est en liste grise
(2) Une nanoseconde de recueillement pour feu la banque Lehman Brothers