L'Apec m'écrit : je suis invité au « salon européen de l'ingénieur ».

Il y aura 4000 postes à pourvoir : ça tombe bien puisque dans moins de trois mois, plus de 25000 ingénieurs fraîchement diplômés arrivent sur le marché.(1)

Le mail d'invitation me promet des ateliers sur l'entretien de recrutement : apprendre à faire semblant de gober des sornettes ?

Il y a aussi des conseils personnalisés, distillés par des « consultants », pour répondre à mes problématiques de « gestion de carrière ».

En fait, j'ai surtout un problème pour la démarrer, pas tellement pour la gérer.

Il me restera l'atelier « bilan de compétences », où je pourrai le déposer.

Le tout étant à Paris, c'est un déplacement inutile que je ne ferai pas cette année non plus.


(1) Et viendront s'ajouter aux 700 000 déjà diplômés, voir le site www.cnisf.org

Une radio a diffusé une interview du directeur général de l'APEC.

Et les nouvelles sont excellentes : l'informatique résisterait mieux que prévu, même si « mieux que prévu » n'est pas forcément très significatif. Il précise en effet que pour l'ensemble de l'économie « la dégradation est plus forte qu'il l'avait prévu initialement ». (1)

Des recruteurs se tourneraient (restons au conditionnel) vers des profils avec « plus de 10, voire de 20 ans d'expérience ».

Rien d'étonnant : en ces temps de disette, personne n'ose bouger, et la mobilité en prend un coup.

Heureusement, dans l'informatique, de nombreuses personnes sont effectivement disponibles, puisqu'au chômage et très (ou trop) expérimentées.

Reste à savoir à quel salaire, et quel type de contrat, on voudra bien embaucher ces vieillards de plus de 35 ans, surtout quand de nouvelles aides sont créées pour favoriser l'embauche des « jeunes ».

Pendant ce temps, une SSII que je ne citerai pas, demande cette année des efforts à ses employés : +10% de chiffre d'affaire, et +15% de marge. Bon courage.


(1) Et ce n'est peut-être que le début...

Le pôle emploi réalise tous les ans une enquête afin de connaître les « BMO » (Besoins en Main d'œuvre) des entreprises.

L'édition 2009 est surprenante de précision : il y a 36717 intentions d'embauche de cadres et ingénieurs dans l'informatique prévues en 2009, soit 2673 de moins qu'en 2008.

Il faut ajouter à ce chiffre déjà conséquent (environ 10% des effectifs de la profession) les postes de « programmeurs et autres non cadres », soit 7260, ainsi que 1538 opérateurs de saisie.

Le total des « intentions d'embauche » est donc de 45515.

Ces chiffres sont, comme le dit l'article (1), à prendre avec des pincettes : en 2008, les intentions d'embauche étaient 39390, pour finalement 26500 recrutements de cadres d'après l'APEC.

De plus, cette enquête a été faite fin 2008, et donc en début de crise.

Il nous faudra attendre l'automne pour être fixés : d'ici là, les stagiaires suffiront certainement à absorber l'hypothétique besoin de main d'œuvre.


(1) http://pro.01net.com/editorial/501104/36-717-intentions-dembauche-prevues-dans-linformatique-en-2009/

« Il n'existe pas de libre arbitre. Il n'existe pas de variables.

Il n'existe que l'inévitable. Il n'existe qu'un seul avenir. Vous n'avez pas le choix.

La mauvaise nouvelle, c'est que nous ne maîtrisons rien.

La bonne nouvelle, c'est que vous ne pouvez pas commettre d'erreurs. »

Chuck Palahniuk, « Survivant »