Les mails automatiquement envoyés depuis les sites de recrutement sont une source inépuisable de consternation.

Le dernier en date me propose une réunion d'information dans un hôtel bas de gamme, au cours de laquelle me seront proposées diverses offres de partenariat, et qui sera suivie d'entretiens individuels.

Les propositions sont si variées qu'elles se limitent à une seule : un achat de franchise (1).

Le secteur d'activité est aux antipodes de mon parcours et de mes compétences : la menuiserie aluminium.

Mais qu'est-ce qui a pu pousser ces guignols à m'inviter ? D'autant qu'après une rapide recherche, le montant nécessaire pour démarrer l'activité est de 90 000 euros (sans oublier les 4% sur le chiffre d'affaires à reverser).

C'est finalement leur mail qui manque de franchise : ils ne recherchent que des pigeons.


(1) Le texte du mail est : « différentes possibilités de partenariat qui peuvent vous être offertes dans ce cadre (franchise) »

Dans l'aéroport d'Amsterdam, je n'ai pas vu des marins qui chantent les rêves qui les hantent, mais des petits malins qui mentent.

Ils utilisent une technique éculée, autrefois utilisée (peut-être encore) par des vendeurs de toutes sortes, dans le but inavoué d'extorquer quelques euros.

Cette technique (1) consiste à faire dire 3 fois « oui » à son interlocuteur dans le but d'en obtenir le consentement futur (et lui vendre un aspirateur, une voiture, des actions, un abonnement à « J'achète n'importe quoi », etc.).

Les questions qui m'ont été posées sont :

- « Vous parlez français ? »
- « Vous êtes français ? »
- « Pouvez-vous me rendre un service ? »

Évidemment, c'est la dernière question qui a posé un problème, je ne vais quand même pas répondre « oui » à n'importe quoi, le demandeur d'emploi n'est pas si naïf; « ça dépend du service » m'a paru plus approprié.

Ça n'a pas empêché mon interlocuteur de continuer son discours qu'il croit original (2) et efficace, en m'expliquant sa situation désespérée : il lui manque 28 euros pour payer son billet d'avion et rentrer en France.

Les gages de confiance qu'il me propose sont d'une crédibilité en béton armé : une adresse email et un numéro de téléphone portable.

C'est d'autant plus ridicule qu'il y a une gare dans l'aéroport, et que si l'avion est trop cher, ce petit con n'a qu'à y aller en train, voire, à coups de pompes dans le train.

Il reste 2 inexplicables mystères : y a-t-il vraiment des gens qui tombent dans le panneau ? Et pourquoi 28 euros ?


(1) Pour une description détaillée de cette technique de vente, et des autres, voir le livre « petit traité de manipulation à l'usage des honnêtes gens » de Joule et Beauvois.

(2) Un autre m'a déjà raconté ses malheurs en janvier, au même endroit, avec les mêmes questions, et pour le même montant.

Un mail me propose une voyance « 100% gratuite ».

Le voyant se présente, avec un pseudo ridicule, comme « expert en télépathie », auteur de nombreux livres, et fondateur de « l'académie des sciences divinatoir » (il est tellement clairvoyant qu'il n'a pas vu la faute dans son mail).

Malheureusement, un expert en télépathie n'a que peu de chance de me révéler quoi que ce soit que je ne sache déjà.

Mais surtout, il prétend m'apprendre ce que me réserve le mois de septembre, mais son mail date du 19 : le temps de souscrire à son offre et il m'apprendra donc ce qui est déjà arrivé.

Je vais me passer de ses services, même gratuits.

Quelques heures avant le passage de la tempête tropicale.