« The tipping point, how little things make a big difference » de Malcolm Gladwell, journaliste et écrivain.

Ce livre traite des phénomènes épidémiques et plus particulièrement du « point de bascule » (tipping point), le moment où une idée, une mode, une maladie, etc. se répand à grande échelle.

La théorie de l'auteur est que trois règles régissent ces phénomènes : les déclencheurs, le principe d'adhérence, et le pouvoir du contexte.

La première règle dit que le point de départ d'un phénomène de masse n'est du qu'à un petit nombre de personnes, les déclencheurs : un des exemples donnés est celui du début de la guerre d'indépendance américaine.

Deux personnes seulement ont suffi à soulever les milices américaines autour de Boston contre l'imminente offensive anglaise : Paul Revere et Joseph Waren.

Ce type d'individu, qui connaît beaucoup d'autres personnes, est appelé « connecteur » par l'auteur. Parmi les déclencheurs, il existe aussi les « mavens » (experts de leur domaine) et les vendeurs.

Le principe d'adhérence est illustré par le succès des séries pour enfants « Sesame Street » et « Blue's Clues » : comment faire en sorte qu'un programme soit non seulement regardé, mais aussi qu'il permette d'apprendre.

Le premier chapitre sur le pouvoir du contexte traite de la criminalité à New-York au début des années 90, dont l'explication du déclin par l'auteur est très différente de celle exposée dans « Freakonomics » (1).
Ce chapitre expose par ailleurs de façon claire la théorie du « carreau cassé » pour lutter contre la criminalité, mal interprétée et transformée en « tolérance zéro » de ce côté de l'Atlantique.

Dans la suite de l'étude du contexte, il est question du nombre maximum de personnes avec qui nous pouvons avoir une relation « sociale » : ce chiffre est d'environ 150 (plus précisément 147.8, il est donné par une équation reliant la taille du néo-cortex à celle du cerveau).

Ce chiffre a quelque chose de particulier puisqu'il se retrouve dans de nombreuses et diverses cultures (Groenland, terre de feu, Australie, etc.) dans lesquelles il correspond à la taille moyenne des villages.
Au delà de 150, une communauté devient moins efficace.

C'est ce principe qu'a appliqué la société « Gore » (pas le cinéma, mais les vêtements en Gore-Tex par exemple) pour la taille de ses sites : dès qu'un site dépasse ce chiffre, un nouveau est créé (2).
Il ne s'agit le plus souvent que d'un bâtiment différent, parfois assez proche pour être visible du premier, mais qui permet de conserver un même niveau d'efficacité (3).

Il est aussi question des couples et de leur capacité à avoir une mémoire commune, chacun ayant une partie de l'information, des vagues de suicide en Micronésie, ou liées à des accidents de la route, ou aux décès de stars, du tabac, de diverses expériences en psychologie, etc.


(1) http://affresdemploi.over-blog.com/article-12343014.html
(2) http://www.commonsenseadvice.com/human_cortex_dunbar.html
(3) Ici, on pourra sourire de la propension des grandes entreprises – ou administrations - à se regrouper dans des sites démesurés.