La semaine passée m'a permis de renouer avec les entretiens.

En l'occurrence, il s'agissait d'un premier entretien, dans une société de seconde zone, pour un poste de sous-traitant de troisième niveau.

Explication : cette société, dont je n'ai jamais entendu dire du bien (1), et qui ne souhaite pas perturber sa pyramide des âges en embauchant des débris quadragénaires, manque parfois de pantins pour aller faire le zozo chez ses clients (pour l'essentiel : banques et industries aéronautique et spatiale).

Pour pallier ces manques occasionnels de main d'œuvre, elle fait appel à des sociétés d'intérim, pour montrer sa réactivité tout en masquant son imprévoyance en matière de recrutement et sa pénurie de compétence.

L'avantage est double : pas de procédure compliquée de recrutement, de contrat contraignant et autres obligations légales : c'est la société d'intérim qui gère la paye.
Mais surtout, la possibilité pour le commercial de se sucrer sans effort  sur le tarif journalier auquel sera vendu le sous-traitant intérimaire.

Cerise sur ce gâteau moisi : si la mission se passe mal, c'est forcément la faute de ce précaire misérable à qui on a donné une ultime chance.

Le troisième niveau, c'est à dire l'entreprise qui a demandé la prestation n'y voit que du feu : le tarif est le même, et n'apparaît que le nom de la société de service.

Pour l'intérimaire il y a surtout des désavantages, notamment :
- Le salaire : forcément inférieur à celui qu'il aurait été en travaillant directement pour le client final, puisqu'il est basé sur celui de la SSII, et qu'il faut payer la marge...
- Aucun moyen de profiter des avantages habituellement liés à une mission d'intérim chez un client important (restaurant d'entreprise, congés plus nombreux, intéressement, primes, etc.)

Au final, une après-midi perdue, mais de bien belles « actions positives de recherche d'emploi » à raconter à mon conseiller pôle-emploi dès demain.


(1) Je ne me rappelle d'ailleurs pas avoir entendu du bien d'une SSII