C'est le titre du mail qui m'en informe : une excellente mission m'est proposée.

Malheureusement, la suite n'est pas à la hauteur : il s'agit d'un poste de « réalisateur mainframe ».

S'il ne s'agisssait pas d'informatique, on pourrait penser à un poste de cinéaste sur le film « mainframe » (1).

La réalité est sensiblement moins joyeuse : il s'agit tout simplement d'un poste de programmeur Cobol.

Mais aujourd'hui, on ne dit plus programmeur, mais réalisateur, ou concepteur-réalisateur, voire analyste-concepteur-réalisateur pour les missions les plus palpitantes.

Les nombreuses fautes de grammaire du mail ne laissent planer aucun doute quant à l'absence de sérieux et l'amateurisme de cette société, qui se présente comme un acteur majeur du recrutement au niveau européen.

Je classe pourtant en SPAM tous leurs mails, mais ils semblent recruter plus vite des nouveaux stagiaires rédacteurs d'emails que des candidats pour leurs missions, et c'est une avalanche quotidienne de propositions toutes aussi inintéressantes.

(1) Pour information, les « mainframes » sont les mastodontes informatiques qui existent depuis les années 70, et que continuent d'utiliser la plupart des banques, leur fiabilité et disponibilité n'ayant pas (encore ?) d'équivalent.

Les temps sont durs pour les recruteurs à la petite semaine : ils ressortent des archives les emails oubliés de candidats en d'autres temps indignes de leur intérêt.

Au point qu'une misérable officine d'incompétents encravatés, qui m'a pourtant déjà refusé une embauche, me rappelle son existence et m'invite à une soirée recrutement.

Il faut dire qu'une très sérieuse étude (1) montre une chute vertigineuse du nombre d'offres publiées : de -31% en région Paca à -87% en région centre.

C'est autant de CV qui n'arrivent plus, au grand désespoir des brasseurs de vent.

De plus, le CNISF (2) prévoie que le chômage des ingénieurs pourrait doubler, voire tripler, dans les mois qui viennent. Il ajoute « surtout chez les jeunes », ce qui sera vrai partout, sauf dans l'informatique, ou l'augmentation sera plus sensible chez les vieux (les plus de 30 ans donc).

Mais les incompétents de l'officine citée ne doutent de rien. Ils pensent certainement, ou espèrent, que j'ai oublié les propos du commercial à peine sevré, à l'incompétence technique encyclopédique, incapable de lire – ne parlons même pas de comprendre - un CV, mais qui a qualifié mes prétentions de « dignes du pays de Candy » (3).

Il a, sans le savoir, eu de la chance : ces mêmes propos lui vaudraient aujourd'hui de tester la plasticité de sa boîte crânienne sur le coin de son bureau, ou même sa capacité à planer vers un sol en béton depuis le 6ème étage après avoir traversé une baie vitrée.

Il y aura de toutes façons beaucoup de candidats à cette soirée : c'est la crise.

(1) http://www.01informatique.fr/carriere-emploi-119/huit-metropoles-resistent-crise-55386/?xtor=EPR-68

(2) Conseil National des Ingénieurs et Scientifiques de France, qui met en ligne une base de données des ingénieurs diplômés.

(3) Le commercial en question n'était pourtant pas né quand cette série a été diffusée : il a surement appris son existence en cours de culture générale pour futurs vendeurs à cours d'arguments.

Dès le 1er septembre 2009, les ampoules à incandescence de 100W et plus disparaîtront des rayonnages.

Pour les remplacer, l'alternative la plus souvent citée est l'ampoule « fluocompacte » qui n'aurait que des avantages, ou presque.

Pourtant, ces ampoules, après usage, sont considérées comme des déchets toxiques, puisqu'elles contiennent en moyenne 5mg de vapeurs de mercure : il est donc interdit de les jeter avec les autres déchets.

Les maladroits qui briseraient une de ces ampoules sont invités à procéder ainsi :

- Aérer immédiatement la pièce où a été brisée une telle ampoule, et la quitter un quart d'heure pour laisser le temps aux vapeurs de mercure de se déposer sur le sol
- Nettoyer à l'eau ou balayer

Pour les maladroits qui n'aiment pas faire le ménage, il reste 2 mois pour constituer un stock d'ampoules à incandescence.


(1) « Pour la science », juillet 2009

Via le pôle emploi, une entreprise de travail temporaire me propose une offre engageante : il suffit d'avoir un bac+2 et 3 ans d'expérience pour occuper le poste étonnant d' « ouvrier qualifié P1 » dans l'informatique.

Le travail nécessite de gérer le parc informatique existant, former les utilisateurs, analyser, maintenir, concevoir et réaliser les applications, leurs évolutions, mener des études de faisabilité, etc. (1)

Ce job palpitant est situé dans le charmant département de la Moselle, et donc à seulement 700 km de mon domicile, pour une mission d'intérim dont la durée n'est pas précisée, et pour un salaire horaire brut conséquent, démarrant à 8,85 euros.

J'hésite encore.

(1) Il s'agit donc apparemment plus d'un poste de responsable informatique que d'ouvrier