Je suis très surpris par le débat autour de la disparition de l'histoire en terminale : tout le monde s'accorde sur le fait que les programmes sont trop chargés, mais personne ne veut supprimer la moindre heure de cours.
Lorsque j'ai passé le bac à la fin des années 80, nous avions plutôt pris comme une bonne nouvelle que, cette année-là, l'histoire ne serait pas au programme.
Il est vrai que le bac E (1) était déjà plutôt chargé : le programme scientifique d'un bac C (2), l'enseignement général, plus du dessin industriel, de la technologie, de l'automatisme, et quelques heures d'atelier par semaine.
C'est d'ailleurs peut-être le fait de revêtir 4 heures par semaine un bleu de travail derrière un tour ou une fraiseuse qui faisait que personne ne s'offusquait alors de ce que nous n'apprenions pas l'histoire.
Ce bac a aujourd'hui disparu, dissout dans des « bacs technologiques ».
Mais plutôt que de s'inquiéter de l'absence d'histoire au bac, peut-être faudrait-il remettre les choses dans l'ordre, et s'inquiéter des 15% d'élèves qui arrivent en 6ème sans maîtriser la lecture (3).
Ce problème réglé, ça leur ferait une bonne base pour apprendre l'histoire.
(1) Qui n'a rien, mais vraiment rien à voir, avec l'actuel bac « ES »
(2) Aujourd'hui bac « S »
(3) 15%, c'était en 1997, bien entendu, depuis, les choses n'ont pu que s'améliorer...
Un analyste programmeur bac+2 se verra qualifié d'« ingénieur études et développements ».
Il existe des formations « ingénieur système microsoft » d'une durée de 30 jours.
Ceci a valu à Microsoft une procédure au Québec leur demandant de ne pas utiliser cette dénomination (2).
En France, on continue d'utiliser à tort et à travers cette appellation, puisque seul le titre d' « ingénieur diplômé » est protégé.
(1) Sauf pour ceux qui ont un diplôme d'une école bien cotée, ça va de soi.
(2) http://www.microsoft.com/canada/fr/learning/QuebecMCSE/default.mspx
http://www.pcinpact.com/actu/news/Litige_sur_le_titre_dIngenieur_Certifie_Microsoft_.htm
Les intitulés des offres d'emploi dans l'informatique peuvent avoir pour les personnes d'autres domaines des dénominations mystérieuses : Expert BO, Ingénieur Java, Ingénieur d'application, etc.
Le tableau suivant devrait permettre d'y voir plus clair :
Son Métier | Ce qu'il semble faire | Ce qu'il fait |
Développeur Python | Agrandir les reptiles | Programmer en langage python |
Expert migration | Aider les clandestins | Aider au changement de système informatique |
Ingénieur Patrol | Réparer les 4x4 Nissan | Utiliser le logiciel Patrol |
Ingénieur d'application | Passer des couches de peinture | Analyste-programmeur |
Ingénieur support | Tenir les gobelets de café | Assurer le bon fonctionnement d'un logiciel (en tenant un café) |
Technicien support | Tenir des gobelets pour moins cher que l'ingénieur support | La même chose que l'ingénieur support, mais pour moins cher |
Ingénieur support réseau | Tenir les câbles | Assurer le fonctionnement du réseau |
Expert BO | Spécialiste de l'esthétique | Spécialiste du logiciel « Business Objects » |
Consultant Oracle | Prédire l'avenir | Gérer une base de données avec le logiciel « Oracle » |
Technicien AJAX | Aider à nettoyer les éviers | Programmer avec la technologie AJAX |
Spécialiste SIRH | Faire briller les chaussures | Spécialiste des Systèmes d'Information des Ressources Humaines |
Hotliner | Pas ce que vous croyez | Aider à résoudre les problèmes par téléphone |
Ingénieur Java | Être indonésien, ou aimer la danse et la fête | Programmer en langage JAVA |
Consultant MOE | Serveur à la taverne de Moe | Travaille sur la Maîtrise d'OEuvre |
Chargé de mission TIC | Étudier les manies des autres | TIC : Technologies de l'Information et de la Communication |
J'en parlais dans l'article précédent, le Cobol est la marotte des recruteurs qui m'écrivent.
Hier soir, j'ai reçu une proposition intéressante : « MISSION POUR UN DEVELOPPEUR COBOL SENIOR ».
S'il est précisé « sénior », ce n'est pas que la mission est en Espagne et qu'on me témoigne une marque de respect, c'est juste qu'ils sont prêts à accepter un vieux débris de plus de 30 ans.
D'autant qu'ils demandent une expérience exceptionnellement longue de 5 ans sur un poste similaire, et un niveau d'anglais « courant ».
Remarquons au passage que dans l'informatique on est « sénior » avec 5 ans d'expérience, et donc avant 30 ans...
Dommage que ce soit sur Paris, j'ai bien failli céder à la tentation : une mission de 6 mois comme indépendant, pour faire du Cobol, ça ne se refuse pas.
Finalement, si, ça se refuse.