Un nouveau travail, voilà ce que me propose un Spam reçu aujourd'hui, pour une fois en français.

« La nouvelle compagnie perspective » serait une société « globale » qui livre partout dans le monde des produits tout à fait surprenants : des fourgonnettes, des absorbers (?), du coupling (??), des conseils de bois, le parquet es meubles, mais aussi des parties automotrices et le produit de base automoteur.

Une précision sur la durée du travail : « Il n'a pas d'importance si vous travaillez a plein temps ou non. »

La rémunération proposée est de 40 euros par paquet, ce qui me semble assez peu pour une fourgonnette, mais raisonnable pour des conseils de bois.

C'était particulièrement alléchant, jusqu'à la faute de goût du traducteur automatique, qui me demande pour mon adresse une « fermeture à glissière codée » :

« Vous pouvez remplir la forme d'emploi de notre directeur, vous pouvez aussi envoyer votre CV avec l'instruction de votre:
NOM:
PRENOM:
PAYS:
ADRESSE:
LA FERMETURE A GLISSIERE CODEE / POSTALE CODE:
VILLE:
TEL:
TEL MOBILE:
E-mail: »

La fermeture à glissière codée étant la traduction malheureuse du « Zip code ».

C'est ce qui m'a décidé à refuser cette proposition : je ne vais quand même pas diffuser sur le web ma fermeture à glissière, surtout codée.

Quel dommage, le travail avait l'air facile :

« Votre emploi comme notre representant inclut:
1. La reception de la correspondance de notre compagnie
2. Les reportages a notre directeur.
3. L'expedition des articles recus selon les instructions
4. En remplissant dans les formes et les papiers comme indique dans les instructions
5. Le fait d'expedier des paquets. »

Foin de la joie de faire des reportages et remplir des formes avec ma fermeture à glissière, je vais attendre une proposition plus tangible.

Le site www.cadremploi.fr propose un « baromètre des salaires » basé sur les chiffres déclarés par les entreprises et par les internautes.

Pour la fonction informatique en Midi-Pyrénées, le résultat est édifiant.

D'après les internautes ayant déposé un CV sur ce site, leur rémunération annuelle brute est inférieure à 35 keuros pour la moitié d'entre eux (et même pour près de 60% d'entre eux), et inférieure à 30 keuros pour près de 40%.

D'après les entreprises ayant déposé une offre sur le site, il n'y a que 25% des salaires proposés qui soient inférieurs à 35 keuros, et seulement 8% inférieurs à 30 keuros.

Étonnant non ?

Ici : http://www.cadremploi.fr/emploi/resultat_comparer_salaire?fonction=20500§eur=70000®ion=16&experience=5&niveau_formation=13

Hier, des salariés de Cap Gémini étaient en grève (*) sur un des sites toulousains qui emploie 60 personnes, au motif que leur activité doit être délocalisée en Inde.

C'est ennuyeux, la plupart d'entre eux s'étant installés sur Toulouse depuis 2003, à la création de cette activité, et tout allait bien jusque là.

Pour 20 des salariés, une proposition de reclassement a été faite, sur Grenoble.

La direction est à leur écoute, sans langue de bois, comme il se doit : « 25 personnes ont été vues pour une mobilité géographique dans le cadre de la gestion prévisionnelle de l'emploi et des compétences ». Et les 35 qui n'ont pas été vues ?

Que ces salariés se rassurent, ils se sentiront bien moins seuls dans au cours des mois qui viennent : ils vont être rejoints par beaucoup d'autres.

En attendant, ils prévoient un comité d'accueil pour leurs collègues indiens la semaine prochaine.


(*) http://www.ladepeche.fr/article/2009/01/14/523906-Delocalisation-de-Capgemini-les-salaries-veulent-rester-a-Toulouse.html

L'Inde avance à grands pas vers la modernité et vient de franchir une étape décisive de son développement économique.

La presse annonce aujourd'hui que la 4ème SSII indienne, 53 000 employés, a vu le cours de son action perdre 77% à Bombay, et 90% à New-York.

Cette très légère baisse de capitalisation boursière est due à l'annonce par son PDG d'une fraude comptable d'importance, qui, d'après l'Express, aurait « gonflé ses bénéfices de plus d'un milliard de dollars au cours des dernières années » (1), ce qui ne semble pourtant pas inquiéter ses clients, parmi lesquels Bombardier ou la banque Scotia (2).

Les plus mauvaises langues du Web parlent même d'un « Enron indien » (3).

Il faut noter que le 16 décembre dernier, on apprenait que cette même SSII recevait le prix de « partenaire de l'innovation », et qu'en 2007, son PDG avait été nommé « entrepreneur de l'année » (4) par les consultants visionnaires de chez Ernst et Young.

Tout ce bruit ne surprendra pas tout le monde, puisque la banque mondiale avait exclu Satyam de ses appels d'offre depuis février 2008 (5).

En France, jusque là, tout va bien dans les SSII.


(1) http://www.lexpress.fr/actualite/economie/l-inde-frappee-par-un-scandale-comptable-sans-precedent_730185.html

(2) http://lapresseaffaires.cyberpresse.ca/article/20090108/LAINFORMER/901080760/5939/LAINFORMER

(3) http://www.easybourse.com/bourse-actualite/marches/accounting-scandal-at-satyam-could-be-india-s-enron-592079

(4) http://www.ey.com/global/Content.nsf/India/EOY_2007_Winners
et http://initialm.wordpress.com/2007/11/21/satyam-chief-bags-ey-entrepreneur-of-the-year-award/

(5) http://www.worldbank.org.in/WBSITE/EXTERNAL/COUNTRIES/SOUTHASIAEXT/INDIAEXTN/0,,contentMDK:22019975~pagePK:141137~piPK:141127~theSitePK:295584,00.html