Les locaux de cette société sont perdus au milieu d'autres locaux d'autres sociétés, avec une particularité régionale : des milliers de bureaux, mais les places de parking se limitent à quelques dizaines.
D'autant plus stupide qu'il y a largement la place d'en faire plus, mais surtout qu'il n'y a absolument aucun moyen de s'y rendre en transport en commun.
Une belle galère avant même de commencer...
Une fois dans leurs locaux, j'ai compris de quoi il retournait vraiment : une usine à entretiens.
Nous étions 5 convoqués à la même heure et dans les mêmes lieux, chacun étant ensuite reçu par un « consultant en recrutement », et dans mon cas un débutant qui ne sait pas trop comment s'y prendre.
Comme il ne sait pas, il commence par me présenter sa société dont il me fait une hagiographie en règle, et ça dure, ça dure...
Plus de 20 minutes de moulin à paroles sur les avantages, la proximité, la reconnaissance, le partage, toutes ces calembredaines entendues partout et pratiquées nulle part.
Ce long discours m'a laissé le temps de préparer ma défense : « une SSII n'est pas une entreprise, c'est une boîte d'intérim déguisée dans laquelle la réussite n'est en aucun cas liée à la qualité du travail fourni ».
Mais finalement je ne l'ai pas dit, il faut laisser les jeunes à leurs illusions, j'ai patiemment attendu le moment ou viendrait les mots qui fâchent : c'est soit l'âge, soit le salaire.
J'ai eu droit aux deux, je ne suis plus très jeune, pas contre je coûte déjà trop cher. Avec pour précision : « c'est normal, en intérim, avec les primes, vous étiez mieux payé ». A quoi j'ai répondu que le salaire que je lui demandais est de 10% inférieur, sans les primes (1), à celui qui m'est versé depuis plus de 4 ans.
Peut-être aurais-je du lui proposer de contacter les entreprises pour lesquelles j'ai travaillé, et les prévenir que je suis un dangereux escroc qui les a spoliées par une rémunération sans rapport avec la réalité de ses compétences.
Peu importe, un entretien de plus, c'est surtout un entretien de moins à passer.