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Daniel a de l’humour, mais il ne fait pas exprès, il me voudrait disponible « rapidement pour une opportunité », afin de me proposer un « nouveau challenge ».

En clair : il n’a personne pour une mission qui commence demain et qui demandera des efforts démesurés.


Il s’agit d’un projet de « build » qui démarre, mais je ne sais pas ce qu’est un projet de « build ».


Il me faudrait être « consultant LE », mais je n’y connais rien.


Seule qualité que je possède : je suis sénior (1), et il demande un consultant sénior ; par contre, il veut un consultant avec du « drive ». Est-ce que ça veut dire qu’il faut savoir jouer au golf ?


Le lieu de travail est particulièrement bien situé, surtout d’après ma localisation actuelle, puisqu’il est entre Paris et Dunkerque, ce qui doit le situer vers Amiens d’après googlemaps, soit une petite dizaine d’heures de route pour l’aller, et autant pour le retour. 


Enfin, il paraît que ma réactivité fera la différence, alors voilà : cher Daniel, sais-tu ce que tu peux faire de ton opportunité ?


Ca, c’est fait.


(1)    Un simple rappel : dans l’informatique, on est sénior dès 30 ou 35 ans, et il faut alors se dépêcher de trouver un vrai travail, parce que vers 40 ans, on passe sans préavis de sénior à obsolète.

Il y a longtemps que Cindy ne m’avait pas écrit, et ses emails ne me manquaient pas.
Mais la revoilà, et c’est un plaisir de commenter sa prose.


Sa carrière a fait un bond, elle se présente maintenant comme « chasseur de tète », ou avait-elle la « tête », et m’apprend que mon profil a été sélectionné « par mots clés ».


Je le sais déjà : personne ne lit les CV, des recherches en base de données ont depuis longtemps remplacé cette pratique ancestrale, et c’est compréhensible, étant donnée la quantité que les « recruteurs » doivent avoir  en stock.


D’après son offre alléchante, ce serait un atout pour moi d’avoir travaillé dans « l’informatique industriel », et sans faute ?


Ou encore d’avoir travaillé dans le domaine de l’énergie, ou les domaines proches comme l’électronique. C’est bien connu, les centrales nucléaires, les raffineries, et la fabrication de processeurs : c’est la même chose !


Quant au niveau d’anglais, il doit être « correct », ce qui n’est pas trop demandé.


Dire que je vais devoir décliner cette offre alléchante, alors qu’il m’est proposé un salaire sur 13 mois, des RTT, et même, c’est vraiment le luxe, des tickets restaurants, dont le montant n’est cependant pas précisé.


En effet, ce poste est situé près d’une célèbre capitale française, ce qui fait un peu loin pour un trajet quotidien.


Une annonce a attiré mon attention, personne ne sera surpris d'apprendre que ce n'est pas pour ses qualités.
 

Le début est toujours le même : les 2/3 de l'annonce servent à présenter l'entreprise, comme s’il était encore nécessaire de présenter une SSII.
 

Le contenu qui décrit le poste est une succession de banalités et de fautes de grammaire, d'orthographe, ou de syntaxe.

Il faut par exemple "bien sûre assurer la qualité de livraison".  Bon sang, mais c’est « bien sûre » !

Il faut aussi posséder un "anglais technique développé », c’est "un plus". C'est quoi donc qu'est-ce dont il s'agit ?
A Croire qu'il existe de l'anglais "sous-développé", qui serait donc un "moins".


La plus grande partie de l'annonce décrit, non pas un poste particulier, mais ce que tout manuel de gestion de projet racontera, et je me demande à qui ce genre d'annonce s'adresse : en quoi est-il nécessaire de répéter ces lieux communs ? D’autant plus que ceux à qui il faut les rappeler n’ont pas les compétences pour répondre à l’annonce.

Sans compter qu'il faut "Une certaine aisance relationnelle" pour gérer un projet.
Quelle surprise ! D'habitude ils recrutent des dictateurs ou des mercenaires pour gérer les projets ?

Peut-être viennent-ils  de trouver la pierre philosophale de l'informatique de gestion : pour gérer un projet, il faut des qualités, notamment relationnelles, et pas seulement une grande gueule pour harceler son équipe en pensant que les décibels valent tous les arguments, et qu’une langue bien baveuse peut suffire à satisfaire sa hiérarchie.

Ce poste n'est, on s’en doutait, accessible qu'avec un bac+5, sans que ne soit précisée l'expérience, alors qu'elle est évidemment nécessaire pour ce type de poste.

La conclusion de tout ça : à force de recruter n'importe comment, ils n'y a même plus de recruteurs capables de recruter, la boucle est bouclée.

Toujours sans trucage, une vraie compilation, en une seule phrase :

« dés qu’une opportunité de ce type se présenterais, je vous contacterais, si de votre côté il y aura une évolution »

Si j'aurai mon CV, j'aimerai répondu.

Le propriétaire de l'appartement que je loue vient de me signifier qu'il veut vendre, et me laisse donc 6 mois pour acheter ou quitter les lieux.

Je vais donc quitter les lieux, le prix de vente proposé étant très au-delà du prix du marché dans ce quartier : 26 milles euros de plus que le même appartement vendu il y a deux mois, 2 étages au-dessus du mien.

Ce prix supérieur est certainement justifié par le délabrement global de l'immeuble, les  fissures sur les murs et plafonds, l'inertie et l'incompétence chroniques du syndic, l'absence d'interphone, l'irrespect généralisé des règles de vie en copropriété, etc.

Il faut dire que dans la région, les annonces à des prix délirants sont monnaie courante.

J'ai vu hier un appartement neuf à 5300 euros le mètre carré : il est dans une de ces résidences neuves qui semblent construites uniquement pour que des gogos s'imaginent défiscaliser tranquillement.

Aujourd'hui, j'ai pu constater la fiabilité des estimations de prix dans l'immobilier : j'ai reçu une offre par 2 agences, pour un même bien (ces idiots ont utilisé les mêmes photos), avec 50 000 euros de différence sur le prix...soit plus de 20%. (sans compter que c'est très au-delà de mon budget, et que je leur avais précisé).

Et pourtant ça se vend, où est donc la crise ?

Toutes ces perles en un seul mail, réalisé sans trucage :

« Je suis à la recherche d'un Projet » : d'habitude, on recrute un chef de projet...

« maitrisant les process de surveillance et les outils » : quels outils ? Marteau ? Perceuse ? Le poste est-il chez monsieur bricolage ?

« respect des coûts et de délais et des normes de associés définis » : Si vous comprenez cette phrase, faites-le moi savoir.

Heureusement qu'ils me disent que l'exemplaire qu'ils possèdent de mon CV est obsolète, j'aurais presque été tenté de répondre.

C'est peut-être là l'explication aux difficultés de recrutement : les candidats potentiels tels que moi ne comprennent pas ce qui est demandé.

Youpi ! Un entreprise me contacte ! Via le site de l'Apec, c'est rien moins qu'un « directeur des opérations » qui m 'écrit.

Mais directeur de quoi ? Ce brave gugusse vient d'une SSII (1) qui existe « depuis 40 ans ». Il est très fort : à quelques années près, il inventait la prestation de service  informatique avant les ordinateurs.

Le site internet de sa société est aussi prétentieux que ridicule : les fautes de grammaire dans les descriptions côtoient les fautes de goût dans le design.

Le site semble avoir été fait à la va-vite dans les années 90, alors qu'une des activités de la société est « la conception de sites et de portails » !

Vérifications faites, c'est juste un « cabinet », qui engrange les CV par camions entiers pour les proposer à vil prix à des clients aux abois qui ont oublié d'anticiper les recrutements.

C'est très à la mode depuis quelques années : une SSII gagne un gros contrat, et à quelques jours du démarrage, se rend compte qu'il lui manque des dizaines de profils. Elle recourt alors à des « cabinets », grands pourvoyeurs de CV pas cher (2).

Et c'est la raison pour laquelle j'ai été contacté : il leur faudrait un programmeur ABAP (langage de développement propre à SAP), pompeusement décrit comme « ingénieur études et développement ABAP ».

C'est une double faute pour le recruteur : d'une part, mon CV montre que je n'ai pas programmé depuis près de 10 ans, et d'autre part, mon domicile est quelque peu éloigné du lieu de la mission, qui est à Lille.

Et il croit vraiment que je vais lui répondre ??


(1) Toute autre provenance serait suspecte, ou bien le résultat d'une erreur d'aiguillage
(2) Je sais de quoi je parle, c'est ce qui me vaut d'avoir un salaire ces temps-ci.

Ce brave Alexandre, dont j'ai déjà beaucoup parlé (1), a visiblement conservé mon adresse mail, et toute son incompétence.

Il est aujourd'hui tellement perdu qu'il me réclame non pas un, mais « des » CV à jour.

Qu'est-ce qu'il s'imagine ? Que j'en ai un tout prêt pour chaque pantin qui me spamme ?

Il demande aussi que je lui indique les opportunités « qui ne correspondent pas à mes attentes mais qui peuvent intéresser d'autres personnes. ».

La liste des postes qui ne correspondent pas à mes attentes est très facile à établir, et il peut le faire tout seul : elle correspond très précisément à la liste des mails qu'il m'a envoyés.

Quant aux personnes qui pourraient être intéressées, très simple aussi : il s'agit de tous les candidats assez demeurés pour s'imaginer qu'un rigolo qui m'écrit de l'autre bout de l'Europe pour un hypothétique poste sans rapport avec mes compétences a autre chose à proposer que du vent.

Mais ne nous fâchons pas, puisque tout va pour le mieux dans le monde merveilleux de l'informatique.

C'est Cadresonline qui me l'a dit : une célèbre SSII, qui m'a déjà à maintes reprises signifié son désintérêt pour ma personne, recrute 1600 personnes en France, dans 26 villes, mais 600 pour Paris.

Les citations qui suivent sont authentiques, et montrent à quel point le niveau monte chez les recruteurs, mais aussi le respect des candidats, d'après l'attention portée à la rédaction et la vérification de l'annonce.

Le titre : «Responsable paie et daminsitration du personnel ».

Le contenu : il faut maîtriser un « logicieil interne »...Et bien entendu « Tous les travaux d'administration du personne. ».

La diplôme ? Là aussi c'est la fête : « Bac+2 Minimum Coptabilité ».

Ils ajoutent qu'une formation complémentaire en RH serait un plus : heureusement, puisqu'il s'agit d'effectuer tous les travaux d'administration du personnel.

Oser publier un torchon pareil sur un site d'emploi destiné aux cadres laisse pensif quant à la réelle volonté de recruter, et surtout quant à la considération pour les postulants.

Mais ce n'est que le début : avec tant de candidats potentiels, et leur nombre toujours croissant, il y en aura toujours un pour accepter.

Non content de remplir des comptes-rendus à ma place, le pôle emploi m'envoie aussi un courrier très épais, afin d'éviter de dépenser trop en envoyant des emails.

Il contient huit pages et trois offres d'emploi, certes dans l'informatique, mais aux antipodes de mes compétences (architecture matérielle PXI et FPGA, développement Delphi, outils GED : ça vous parle ? Rassurez-vous, à moi non plus).

L'offre la plus généreuse amputerait mon dernier salaire (qui était au prix du marché) de 25%.

Le courrier précise qu'il s'agit d'offres auxquelles « VOUS ALLEZ REPONDRE », ce qui me laisse le choix d'obéir.

C'est en majuscule, alors AU BOULOT, ET VITE : NOUS AVONS LES MOYENS DE VOUS FAIRE POSTULER !!!

Le problème est qu'il semble impossible de faire assimiler deux simples vérités à cette institution : d'une part, la plupart des emplois sont pourvus sans passer par une offre publiée, et d'autre part, passé 40 ans dans l'informatique (1), il vaudrait mieux se recycler (en passant par la case poubelle, comme avant tout recyclage), mais c'est impossible en France, pays dans lequel on ne peut faire que ce qu'on a déjà fait.

J'ai l'impression, voyant mon incapacité à faire accepter ces évidences, d'être victime du syndrome David Vincent (2) :

Les informaticiens inscrits au pôle-emploi, ces êtres étranges venus du monde des SSII.

Leur destination rêvée : l'entreprise (la vraie, pas la SSII); leur but : en faire leur univers.

Le demandeur d'emploi les a vus : pour lui, tout a commencé après une période sombre dans une entreprise qui l'a poussé à la démission, dans une SSII de campagne, à la recherche d'une carrière que jamais il ne trouva.

Cela a commencé par un poste abandonné, et par un employé resté trop longtemps sans perspectives pour poursuivre sa mission.

Cela a continué par l'apprentissage dans une formation diplômante qui l'a occupé pendant deux ans, avant de le renvoyer s'inscrire sur les listes.

Maintenant, le demandeur d'emploi sait que les informaticiens au chômage sont là, ils ont pris forme d'humains de plus de 40 ans, il sait qu'il doit convaincre un monde incrédule que le cauchemar de la vaine recherche d'emploi a déjà commencé.


(1) Je sais que je me répète, mais comment faire autrement ?
(2) « Les envahisseurs », qui se rappelle ? http://youtu.be/yj0-qBoPjlM

Un mail du pôle emploi, envoyé automatiquement, me signale une offre « susceptible de me convenir ».

Je suis invité à y répondre dans les meilleurs délais, sinon, je risque la radiation, afin d'améliorer les statistiques.

L'offre en question ne correspond que de très loin à mes compétences puisqu'il s'agit d'un poste de développeur (pas d'autre précision, ce qui en dit long sur la compétence du rédacteur de l'annonce (1) ), donc de débutant (et il y a belle lurette que personne d'embauche des quadragénaires sur ces postes, déjà que passé 30 ans on est un sénior...).

Il faut aussi une expérience d'au moins 3 ans et un diplôme de bac+2 à bac+5.

Quant au salaire proposé, la fourchette va de  1600 (soit le minimum conventionnel) à 2250 euros bruts (2).

Le haut de la fourchette correspond à mon salaire de 2002, et arrive tout juste au niveau de mes allocations.

Si j'étais embauché sur ce poste (et je pourrais y être contraint, puisqu'il s'agirait d'une offre raisonnable), je me retrouverais sur un poste de débutant, payé comme il y a dix ans, et perdant de l'argent puisque j'aurais à engager des frais pour me rendre au travail.
Mais j'aurais aidé à améliorer les statistiques (surtout celles, très officielles, de l'emploi, pour le reste, je ne ferais que travailler plus pour gagner moins)

Comme je l'avais déjà écrit, ces offres raisonnables permettent à une entreprise d'embaucher à vil prix, puisqu'il suffit d'une période de chômage de 6 mois pour être obligé d'accepter un poste au niveau de ses allocations (et je suis convaincu que des recruteurs s'en réjouissent déjà).

Paradoxalement, les « experts » continuent de se répandre en imbécillités dans les médias à propos de la pénurie de candidats dans l'informatique.

Il existe pourtant une évidence : quand il y a pénurie, les prix montent (3). Or, les salaires dans l'informatique stagnent depuis des années.

En attendant, j'attends.

(1) Je ne suis pas dupe, il n'y a évidemment aucune réelle intention de recruter avec ce type d'annonce : il s'agit, au mieux, de récupérer des CV, pour le pire,à vous de voir
(2) 1250 à 1700 euros nets.
(3) Et ça, même l'auteur dont je parle dans l'article précédent en conviendrait

Le pôle emploi me propose de me recycler dans un domaine porteur : l'informatique.

C'est une telle pénurie dans ce domaine qu'il y a 20 (j'ai bien dit vingt) postes à pourvoir.

Les candidats sélectionnés, se verront offrir une formation de 2 mois par une entreprise qui fait des fautes sur ses pages de présentation (1), mais semble vivre confortablement en vendant  à des chômeurs des illusions de carrières dans l'informatique.

Les premiers critères de sélection sont simples : il faut avoir un bac+5 en n'importe quoi ou informatique (au choix), et être sans expérience, ou un bac+2 en informatique avec de l'expérience.

Pour les heureux et presque élus, des « tests de logique sur table » sont prévus (2). Et après, des tests « sous table » ???

Les postes qui deviendront ensuite – et éventuellement - accessibles sont ceux de « consultants développeurs SAP », soit en bon français, des « analystes programmeurs » (3).

Il y a cependant une spécificité française : ce métier est est mal vu, parce qu'il est technique. Dans d'autres contrées, plus civilisées, un programmeur expérimenté est considéré, à juste titre, comme un expert qu'il faut respecter et rémunérer en conséquence.

Ici, la technique, c'est bien évidemment pour les cons incapables d'évoluer, l'expertise technique ne vaut rien, le programmeur est dénigré, ce qui explique les délocalisations de plus en plus pressantes, et les désastres toujours plus nombreux sur les projets.

Non seulement la technique est dénigrée, mais il est courant de placer un débutant à la tête d'un projet, au seul prétexte qu'il a un diplôme prestigieux, et que dans l'esprit torturé des « managers », il est donc capable de gérer un projet sans connaître le monde du travail.

L'offre précise en fin de texte que cette formation me permettrait d'évoluer vers un métier « pérenne » sur une activité en « plein essor ».

C'est évidemment faux pour ceux qui ont plus de 30 ans. Les autres, s'ils ont les dents assez longues et le mépris assumé de leurs congénères, peuvent espérer un embryon de carrière.

Quant au « plein essor », et surtout à la « pérennité », ça serait un changement radical dans les SSII.

Un dernier détail : d'après cette propagande, la rémunération peut aller « jusqu'à 40 Keuros ».

Vous pouvez toujours rêver, même avec 10 ans d'expérience, aucune société n'embauchera un programmeur à ce prix. Et pour ceux plus expérimentés, pas d'embauche quel que soit le salaire (du moins en CDI, en intérim, il peut y avoir des miracles).

Mais tant qu'il y aura des experts pour expliquer dans les médias qu'il y a des offres d'emploi non pourvues (jusqu'à plusieurs centaines de milliers, d'après les plus zélés), les vendeurs de rêves et autres profiteurs auront de beaux jours devant eux.



(1) Des tournures discutables, une ponctuation aléatoire, etc. Qui veut le lien ?
(2) Faire passer des tests de logique à des bac+5 ou des informaticiens expérimentés : il fallait oser
(3) Que les journalistes s'obstinent à appeler « programmateurs » parce qu'ils confondent informatique et spectacle, ou informatique et machine à laver. D'ailleurs, on dit très peu « programmeur » dans le domaine en question (SAP), il faut dire « consultant technique », ce qui permet de vendre la prestation plus cher, mais sans augmenter le salaire.

Il y a longtemps que je n'avais pas envoyé de candidature, l'évidente inutilité de la démarche ne m'incitant pas à cet effort.

L'insistance de collègues prêts à me coopter pour une offre d'emploi correspondant à mon profil m'a néanmoins amené à postuler.

C'est sans surprise aucune que j'ai illico prestissimo reçu une fin de non-recevoir : quelques heures ont suffi, durant lesquelles a eu lieu un « examen attentif » de mon parcours (1).

Comme ils savent que j'ai du temps à perdre, ils m'incitent (et même « m'encouragent ») à postuler sur d'autres offres de leur société.

Fort heureusement, cet encouragement et leurs distinguées salutations de fin de mail m'ont, et le lecteur s'en doute, redonné un moral d'acier inoxydable propre à entretenir l'espoir de trouver un emploi stable.

La lecture de la presse a fini de me faire gravir des sommets jusque là ignorés de la félicité suprême en me rappelant que « l'informatique recrute à nouveau » (2).

Certes, elle recrute, mais des moins de 25 ans, diplômés d'un école à concours éminemment sélectif, avec 10 ans d'une expérience qu'on ne peut acquérir que sur le poste convoité, poste qui n'a pas grand intérêt ni perspectives d'évolution, et qui acceptent le SMIC informatique.

Autrement dit des gens qui de toutes façons trouveront mieux, et vite, ailleurs.

Et dire que tous ces recruteurs se demandent encore quel mystérieux mécanisme entraîne un taux de turn-over à 2 chiffres.

Il est vrai qu'on manque cruellement de candidats : le vivier potentiel contient seulement 2,784 millions de personnes indemnisées par le pôle-emploi.


(1) Examen attentif qui consiste à vérifier que le candidat n'aurait pas osé, l'effronté, postuler passé 40 ans.
(2) http://www.lexpansion.com/carriere/l-informatique-embauche-a-nouveau-des-cadres_242255.html?xtor=EPR-175
(3) http://www.pole-emploi.org/communication/septembre-2010-personnes-indemnisees-@/communication/cocommunique.jspz?id=11157

Un mail me propose une offre d'emploi pour « Une Agence de Publicitée » (1) sur « un grand projet de développement fortement orientées web », dans une équipe de « 3 chef de projets »

Le seul « avantage » mis en avant pour ce job est l'invitation aux pots d'entreprise, auxquels je ne vais jamais : ce sont toujours des discours dégoulinant d'autosatisfaction, et des explications alambiquées sur la crise et l'absence d'augmentation.

Parmi les inconvénients : des déplacements en Asie pour encadrer les programmeurs.

Et l'évolution ? Vers des postes d'encadrement disent-ils...Mais c'est déjà ce qu'ils proposent en arrivant...

(1) Les fautes sont d'origine

Alexandre continue de m'envoyer ses incroyables offres d'emploi : aujourd'hui, il me propose un très enviable poste de développeur COBOL (1) junior, ayant 3 à 5 ans d'expérience.

Il y a quelques semaines, ce brave guignol m'a envoyé une offre de « développeur COBOL sénior », pour laquelle la même expérience était demandée.

Donc, pour un as du recrutement de bras cassés, un parfait chasseur de têtes vides, un gestionnaire de ressources inhumaines, junior = sénior.

Ce serait une bonne chose que les vraies entreprises aient la même attitude vis-à-vis des séniors.


(1) Le COBOL est un vénérable langage qui a fêté ses 50 ans l'an dernier, mais toujours utilisé par de nombreux logiciels bancaires.

Il est gentil cet Alexandre, il travaille pour une cabinet de recrutement et m'écrit presque tous les jours, avec à chaque fois une offre hypothétique d'emploi, et des compétences toujours plus improbables.

La dernière en date nécessite de connaître DL1.

DL1 est un langage d'accès aux bases de données IMS, aujourd'hui propriété d'IBM, mais qui date de la préhistoire informatique.

Cette base de données a en effet été créée pour les besoins du projet Apollo, durant les années 60.

Il va sans dire que les personnes ayant acquis des compétences sur ces techniques sont pour beaucoup retraitées, et que cette recherche n'a que peu de chances d'intéresser les générations aujourd'hui présentes sur le marché du travail.

Heureusement, le taux de chômage dans l'informatique étant en France de plus de 7% (*), il est tout à fait probable qu'il trouve un candidat à vil prix, même si ni la durée de la mission, ni le salaire, ne sont précisés (ce qui signifie que le poste est sous payé en région parisienne).

Je vais quand même attendre une proposition plus réaliste pour me décider, par exemple dans le domaine de la programmation en hiéroglyphes sur tablette d'argile.


(*) En fait, ça dépend des sources; lire ici par exemple : http://www.zdnet.fr/actualites/informatique/0,39040745,39710585,00.htm

Via le pôle emploi, une entreprise de travail temporaire me propose une offre engageante : il suffit d'avoir un bac+2 et 3 ans d'expérience pour occuper le poste étonnant d' « ouvrier qualifié P1 » dans l'informatique.

Le travail nécessite de gérer le parc informatique existant, former les utilisateurs, analyser, maintenir, concevoir et réaliser les applications, leurs évolutions, mener des études de faisabilité, etc. (1)

Ce job palpitant est situé dans le charmant département de la Moselle, et donc à seulement 700 km de mon domicile, pour une mission d'intérim dont la durée n'est pas précisée, et pour un salaire horaire brut conséquent, démarrant à 8,85 euros.

J'hésite encore.

(1) Il s'agit donc apparemment plus d'un poste de responsable informatique que d'ouvrier

Le pôle emploi me signale une nouvelle offre qui m'est personnellement destinée.

Je me précipite donc sur son site afin de m'émerveiller de la proposition qui m'est faite.

Le poste est en île-de-France, alors que j'ai précisé une toute autre région dans mes critères, c'est une offre de formation à la conception de sites webs, domaine dans lequel il y a déjà trop de monde, et le salaire est particulièrement alléchant : la bas de la fourchette est à 726,56 euros (le haut de la fourchette culmine à 1321 euros : le SMIC 35 heures).

C'est curieux, puisqu'on peut lire ici (1) que le salaire pour les plus de 26 ans sur un contrat de professionnalisation doit être d'au moins 85% du SMIC, soit 1122 euros; et l'annonce précise que c'est bien ce type de contrat à temps plein.

Je vais néanmoins devoir décliner cette offre : je pense en effet avoir quelques difficultés pour trouver un logement décent en région parisienne avec un contrat à durée déterminée et un salaire brut de 726 euros.

Et puis, ça fera un peu d'eau pour le moulin à pipeau des offres « non pourvues », dont cette offre qui m'est faite permet de mieux comprendre l'existence.


(1) http://www.travail-solidarite.gouv.fr/informations-pratiques/fiches-pratiques/contrats-travail/contrat-professionnalisation.html

L'ANPE, ou plutôt le « pôle emploi » (*), m'écrit presque tous les jours.

Les offres de plus en plus alléchantes mettent à rude épreuve ma fidélité à mon agence d'intérim, pourtant très efficace.

Heureusement, d'ailleurs, qu'elle est efficace, puisque j'attends toujours, depuis janvier, que me soit versée l'allocation qui m'est due. Comment font ceux qui n'ont qu'un SMIC ? Ils « oublient » de payer leur loyer ? Ils arrêtent de manger ?

Revenons à une première offre : Bac+2, anglais courant, et 2 à 5 ans d'expérience (version politiquement correcte de « moins de 30 ans »), comme d'habitude; seule la localisation est originale : en Ardèche.

Le salaire est quant à lui dans les prix actuels du marché : 1400 euros (bruts, bien entendu). La fourchette haute est à 2000, mais chacun sait qu'elle n'est là que parce qu'il y a deux cases à remplir.

Une seconde offre, le même jour : j'ai précisé que je recherche en midi-Pyrénées, c'est pourquoi on me propose un travail sur Colmar, dans un domaine que je ne connais pas.

Le salaire est néanmoins plus attractif que dans l'offre précédente : on atteint ici les 1450 euros bruts.

Un nouveau slogan devrait bientôt voir le jour : « travailler plus loin pour gagner moins ».

(*) Pour les futurs, et nombreux, concernés, le site www.anpe.fr fonctionne toujours.

Décidément, c'est l'euphorie au pôle emploi, qui m'envoie à nouveau une proposition.

Ça se passe dans le Haut-Rhin, un poste de technicien à 1640 euros bruts.

L'annonce étant peu explicite sur le site de l'ANPE, le site de l'entreprise donne plus de précisions : il faut un bac+2 en génie électrique, que je n'ai pas, et connaître l'informatique industrielle, que je ne connais pas.

Plus loin dans la description, on peut lire qu'il s'agit en fait d'un poste d'administrateur réseau et de chef de projet, sans aucun rapport avec les compétences demandées.

Ce mail comporte une précision supplémentaire : « Nous vous recommandons de conserver ce message », en caractères rouges, comme à l'école.

Ce que j'ai fait, dans ma corbeille.