« plus fort que les dieux, la remarquable histoire du risque » par Peter L.Bernstein, président d'une société de consultants en économie pour les investisseurs.

L'histoire de la gestion du risque commence avec les premiers échanges commerciaux. Les premières formes d'assurance maritime datent de l'empire romain avant d'apparaître plus formellement sous le nom de « chambre d'assurance » en 1310 à Bruges, mais c'est à la renaissance que se font les premières tentatives d'étude et de formalisation.

Notamment avec Cardan qui rédige un traité de mathématiques « le grand art » en 1545, puis « le livre des jeux de hasard », dans lequel apparaît pour la première fois la notion de probabilité.

Au 17ème siècle, c'est en France que se poursuit cette étude, avec Pascal, Fermat, et le chevalier de Méré : pour la première fois on mesure la probabilité d'un évènement.

A la même époque, en 1696, Edward Lloyd crée en Angleterre la « Lloyd's List », périodique dressant le calendrier des mouvements de navires. La « Society of Lloy's » est créée en 1771, et devient une des premières compagnies d'assurance du monde.
Francis Bacon avait dès 1601 présenté un projet de loi pour règlementer les polices d'assurance qui « sont en usage depuis un temps immémorial ».
Aux états-unis, Benjamin Franklin a crée la « First American » en 1752.

Plus proche de nous, et surtout de nos préoccupations actuelles, la gestion du risque s'est intéressée aux marchés financiers, dès le 19ème siècle, avec une phrase qui aurait gagné à être gravée sur la façade du palais Brognard : « l'espérance mathématique du spéculateur est égale à zéro ».
Elle est de Louis Bachelier; sa thèse, intitulée « théorie de la spéculation », ne fut pas suffisamment bien notée par Poincaré pour lui permettre d'enseigner à l'université.

L'avant dernier chapitre est consacré aux produits dérivés, qu'on nous présente dans les médias comme une des causes de la crise actuelle.

C'est oublier ce qu'ils sont vraiment : la couverture d'un risque. L'exemple type est celui de l'agriculteur qui vend se récolte au moment des semailles pour un montant fixé par contrat : il peut rater un petit bénéfice si le prix des céréales augmente, mais s'assure un revenu si sa récolte est mauvaise. Le risque est transféré sur celui qui a acheté la récolte.

De tels produits existaient déjà en Europe au moyen âge, dans les foires, sous le nom de « lettres de faire », au 17ème siècle au Japon pour la récolte de riz, et depuis 1865 pour le blé à la bourse de Chicago : le but est de se protéger du risque de volatilité des prix (*).

Les problèmes surviennent quand les produits dérivés deviennent trop complexes (produits « structurés »), au point que personne ne sait plus ce qui est assuré ni le risque encouru. Tout le monde faisant mine d'oublier la simple devise : « on ne peut espérer gagner de l'argent sans prendre le risque d'en perdre ».

Le dernier chapitre, prémonitoire, s'intitule « En attendant les barbares... », et nous met en garde contre les dérives que pourrait entraîner un système financier trop complexe, mondialisé, utilisant abusivement l'effet de levier, et automatisé.

Il est regrettable que ce livre n'ait pas été lu par les traders : il date de 1998.


(*) Avec un effet exactement inverse ces dernières années, à cause des « hedge funds » ?

Un français a été nommé à la tête de la bourse de Londres (1).

L'article dit qu'il a été choisi parce qu'il aurait une « connaissance approfondie de la bourse et du secteur, plus sa vision stratégique ».

L'information devient plus intéressante quand on lit qu'il s'agit d'un des anciens dirigeants de Lehman brothers, banque qui a effectivement prouvé au monde entier sa connaissance approfondie du mécanisme des faillites et sa vision stratégique de l'effondrement.

Lire ici (2) les objectifs de Lheman Brothers en France début 2008 : « notre objectif est d’être parmi les cinq premiers d'ici à 2010. ». Dans les 5 premiers à faire faillite ?

Cette nomination me rappelle les propos des dirigeants de banques en pleine débâcle aux états-unis qui défendaient les bonus, pour, disaient-ils, « garder les meilleurs ».

C'est oublier un peu vite, que s'ils avaient eu les meilleurs, on n'aurait pas eu cette débâcle.


(1) http://fr.news.yahoo.com/3/20090213/tbs-gb-bourse-patron-5630fea.html
(2) http://www.agefi.fr/search/default2.aspx?search=Xavier%20Rolet&id_article=1041889&page=&themes=&societes=&personnes=&publications=&tri=

La nouvelle est tombée : le nombre de chômeur va augmenter, au moins jusqu'à fin 2010. Qui l'eut cru ?

D'après l'UNEDIC, +280 000 en 2009 et +120 000 en 2010, soit +400 000 sur 2 ans, si toutefois les prévisions de croissance (ou plutôt de récession) se vérifient, ce qui serait étonnant, à moins d'avoir une bonne mutuelle pour les frais dentaires, puisqu'on devait aller chercher la croissance « avec les dents ».

Au rythme de novembre 2008, ce serait une augmentation de 600 000 à prévoir en 2009.

Quant à l'emploi des cadres, il n'est prévu d'amélioration qu'en 2013.

Chacun doit donc faire un effort pour relancer l'économie, pour cela :

- Endettons nous sur 45 ans à taux variable en acquérant des maisons ou appartements à 2 fois leur valeur

- Achetons des berlines diesel de plus d'une tonne et demie alors que nous ne faisons que 5000 km par an en ville et sans passager

- Fermons nos livrets A et investissons dans des produits financiers incompréhensibles en disant « merci Bernard »

- Achetons des CD à 20 euros et des DVD à 30, puisque l'industrie du disque se porterait mal (plus quelques blu-rays pour sauver Sony)

- Allons en vacance au ski cet hiver (*) et à la plage cet été grâce au crédit consommation

Ça devrait suffire pour surmonter la crise.

(*) On pensera à se casser une jambe ou deux pour aider le secteur médical et les assurances

Le site internet d'une société basée en Asie et sur lequel je ne me suis jamais inscrit me propose ses services, payants, afin d'optimiser mon CV.

Ce dernier serait réécrit par une équipe de « professionnal headhunters »de Singapour.

Les « professionnal headhunters », (« chasseurs de têtes » pour les allergiques à l'anglais), j'en connais, ils m'écrivent tous les jours : un ramassis de stagiaires analphabètes incapables de discerner l'essentiel d'un CV ou de comprendre une quelconque compétence technique.

Les prix dépendent de la prestation demandée : 12 SGD (*) pour un guide de l'entretien avec les questions mystères et leurs non moins mystérieuses réponses types, ou encore un indispensable « recession survival guide », ce qui est assez bon marché pour survivre à la crise actuelle.

Il me faudra débourser 98 SGD pour l'écriture d'un CV qui mettra en lumière mes incroyables accomplissements professionnels, et me permettra de faire, disent-ils, une « powerful impression » durant les entretiens.

Ajouter ensuite 98 SGD pour une lettre de motivation, qui me serait bien utile : je n'en ai plus aucune (motivation, il me reste encore quelques lettres) .

Puis 98 SGD pour diffuser mon CV, et enfin, la prestation suprême à 180 SGD pour la diffusion sur 2 pays, avec remise de 10%.

Ils précisent que leurs conseils me permettront d'accélérer ma recherche d'emploi, et d'obtenir plus de réponses à mes candidatures. Mon problème n'est pas de chercher, mais de trouver, et des réponses, j'en ai beaucoup, seule leur teneur me laisse perplexe.

Si avec leur aide je ne fais pas carrière en Asie, c'est à n'y rien comprendre.

(*) Dollar de Singapour, environ 0,5 €

C'est la fin des soldes, et le pôle emploi me le fait savoir avec une nouvelle offre (forcément raisonnable) qui m'est destinée.

Le candidat doit avoir au minimum un bac+2, connaître l'informatique industrielle (que je ne connais toujours pas), un logiciel totalement inconnu, et un environnement technique dont je n'ai jamais entendu parler.

Le poste est près de Montpellier, l'expérience demandée de 5 à 20 ans, ce qui laisse de la marge.

Aucun de ces critères ne me correspond, hormis la durée de l'expérience, et ce n'est pas la rémunération qui va me motiver à voyager : 8,72 euros bruts l'heure, soit le SMIC, mais avec les trajets et l'hébergement à ma charge.

Le tout, vous l'aurez deviné, pour une mission d'intérim de 3 mois.

D'après un article de 01 informatique : « Des constructeurs aux éditeurs, toute la chaîne des fournisseurs procède à des licenciements massifs. Jusqu’alors épargnées, les grandes SSII commencent à geler les embauches. » (1)

Curieusement, un reportage de France 3 le 5 février nous informe qu'une SSII se prépare à embaucher 250 ingénieurs fraîchement diplômés.

Pour remplacer ceux qui seront licenciés ?

(1) http://www.01informatique.fr/carriere-emploi-119/emploi-informatique-crise-44921/page/

Un cabinet de recrutement de cadres, qui serait « leader mondial », et aurait des dizaines d'années d'expérience m'a écrit.

Du classique, mais un détail m'a interpellé : ils sont spécialisés dans l'immobilier et la construction.

Il faudra un jour qu'ils arrêtent d'embaucher des stagiaires à la compétence très relative pour envoyer leurs emails, puisque rien dans mon CV ne laisse supposer que je sois spécialiste des structures en béton ou de la gestion immobilière.

C'est certainement la précision « maîtrise d'ouvrage » dans le CV qui les aura induits en erreur : une simple lecture des compétences et missions aurait éclairé leur lanterne.

A moins que SAP ne soit un fabricant de béton, Cobol une norme de construction, Airbus une agence immobilière, et DB2 une marque de parpaings.




Au premier plan des photos, le siège de la société San Miguel, à l'arrière plan, un bâtiment porte l'enseigne « MEGAMALL ».

Il s'agit d'un des plus grands centres commerciaux des Philippines, et du 8ème dans le monde, avec une surface de 332 000 mètres carrés.

Il y aurait 600 magasins et plus de 100 restaurants, mais je n'ai pas eu le temps de tout compter.

De retour après de courtes mais excellentes vacances, qui m'ont permis de (dé)tester mon niveau d'anglais : je n'ai aucun mal à me faire comprendre, mais beaucoup à comprendre les autres.

Un exemple, à l'aéroport d'Amsterdam, à peine entré dans un magasin, on me dit : « Nin Seu, Eunep iou ? ».

Ce qui après réflexion, s'est avéré signifier : « Good morning Sir, Can I help you ? », avec accent et vitesse flamands.

Ayant suivi de près la campagne d'Obama, la réponse est venue d'elle-même : « Yes you can ».

On m'a finalement aidé à me délester de quelques euros correspondant au prix exorbitant des batteries pour appareil photo qui m'étaient nécessaires (dont j'ai appris depuis que je les ai payées environ 5 fois leur valeur).

Quant à l'accent anglais des philippins, tout dépend de l'interlocuteur : ça va du parfait anglais scolaire entendu au collège, jusqu'à l'incompréhensible.

Il est vrai qu'ils ont l'habitude de mélanger dans une même phrase des mots des deux langues officielles, anglais et filipino (ou tagalog), ce qui s'appelle le "Taglish".

J'ai été bien conseillé afin d'éviter les pièges pour touristes, et j'ai bénéficié du confort de l'éminent « Linden Suites » (1), que je vous recommande.


(1) http://www.swiss-belhotel.com/properties/manila1/tls_home.htmla

Après avoir lu ça :

http://fr.news.yahoo.com/4/20090122/tts-france-obama-royal-ca02f96.html

Je peux moi aussi faire quelques confidences sur les conseils que j'ai donnés.

Il y a très longtemps, un vieillard à barbe blanche s'ennuyait dans le ciel, je lui ai fait un planning de 7 jours pour l'occuper. Il a malheureusement choisi de se reposer le 7ème, d'où l'aspect approximatif de sa création.

Vers l'an 30, j'ai appris à un nazaréen à marcher sur l'eau, changer l'eau en vin, guérir les aveugles, faire marcher des paralytiques, et multiplier les pains. Sa carrière a pris fin suite à une dénonciation pour exercice illégal de la médecine.

En 1905, le jeune Albert E. voulait publier un article intitulé « la relativitude », je lui ai conseillé de changer ce titre par « théorie de la relativité », et ce fut un succès.

Dans les années 1930, le président Franklin R. cherchait un plan de relance, que j'ai fait en 10 minutes : il a été réélu 3 fois.

Le 17 juin 1940, j'ai écrit un discours que j'ai proposé à un général, il l'a lu le 18 en direct sur la BBC.

Plus récemment, un pilote, suivant mes conseils, a réussi à poser un Airbus sur l'eau, il a sauvé tous les passagers.

Ce ne sont là que quelques exemples.

Un journal australien (1) nous informe que le virus de la grippe qui sévit dans l'hémisphère nord est devenu résistant au « Tamiflu ».

Ce traitement avait pourtant été présenté comme la panacée face à une éventuelle pandémie de grippe aviaire.

Au point que le gouvernement français en avait acheté 13,8 millions de traitements en 2005, et prévoyait d'en acheter 10 millions supplémentaires en 2006 (2).

Le journal indique que le « Relenza » pourrait dorénavant être plus approprié contre la grippe.

Le plan du gouvernement français prévoyait, en 2006, d'en acheter 10 millions de doses, pour compléter les 200 000 déjà en stock.

Quant au gouvernement australien, il a décidé de garder son stock de Tamiflu, acheté 250 millions de dollars, parce qu'il n'y a « pas de preuve que le H5N1 lui est résistant »

On peut supposer qu'à l'arrivée de la grande méchante épidémie, le virus aura suffisamment évolué pour ne plus être sensible à rien.

(1) http://www.smh.com.au/news/national/flu-strains-prove-too-tough-for-prized-drug/2009/01/22/1232471495742.html
(2) La page ne semble plus accessible autrement que depuis le « cache » de google :
http://209.85.129.132/search?q=cache:TsjcMJVVtu4J:www.grippe-aviaire.gouv.fr/rubrique.php3%3Fid_rubrique%3D21+achat+tamiflu+inurl:gouv.fr&hl=fr&ct=clnk&cd=5&gl=fr

Une lettre du pôle emploi, portant cachet de la poste du 13 janvier, m'invite à un entretien.

Cet entretien aura lieu le 13 janvier dans l'après-midi.

Difficile d'être dans les temps, puisque la nouvelle ne m'est parvenue que le 17 janvier.

Lucide quand à l'efficacité de son service courrier, le pôle emploi m'a heureusement prévenu par un message téléphonique le 12 janvier.

Mais alors, pourquoi cette lettre ?

Certainement pour réduire les coûts et optimiser le fonctionnement de cette nouvelle institution, ce qui était le but de la fusion ANPE / ASSEDIC.

Il a suffit que les USA augmentent les taxes sur l'importation de Roquefort (*), répondant au refus de l'Europe de nous faire savourer les délices du bœuf aux hormones, pour déchaîner les passions journalistiques.

Plein la télé et la radio : les plus passionnés des interviewés en appellent à des aides de l'Europe, au soutien des consommateurs, des manifestations, des mesures de rétorsion, une plainte à l'OMC, etc.

La situation serait désastreuse, l'économie française en péril.

Pourtant, d'après les chiffres très officiels des douanes françaises, pour 2005, les exportations de roquefort étaient de 3500 tonnes, sur 18 830 produites.

Sur ces 3500 tonnes, 223 sont parties aux USA, soit 6,3% des exportations totales, 85% des exportations étant destinés à l'union européenne.

Les USA ont donc consommé en 2005 223/18 830, soit 1,18 % du roquefort produit (le chiffre serait aujourd'hui de 2%).

De plus, la région de collecte du lait destiné à la fabrication du roquefort étant très limitée, il est impossible d'augmenter sensiblement la production, et les arguments portant sur le développement des exportations ne tient pas.

Y a-t-il vraiment de quoi mettre en péril la filière et s'insurger de la sorte ?

N'y a-t-il rien de plus grave en France ou dans le monde qui justifierait un sujet au 20 heures ?

Il semble que non.

(*) C'est vrai qu'ils y sont allés fort, mais ça reste un symbole.

Sources :
http://www.office-elevage.fr/doctech-6/sia-06/chevr2908.pdf
http://www.agrobiosciences.org/article.php3?id_article=2187

Un nouveau travail, voilà ce que me propose un Spam reçu aujourd'hui, pour une fois en français.

« La nouvelle compagnie perspective » serait une société « globale » qui livre partout dans le monde des produits tout à fait surprenants : des fourgonnettes, des absorbers (?), du coupling (??), des conseils de bois, le parquet es meubles, mais aussi des parties automotrices et le produit de base automoteur.

Une précision sur la durée du travail : « Il n'a pas d'importance si vous travaillez a plein temps ou non. »

La rémunération proposée est de 40 euros par paquet, ce qui me semble assez peu pour une fourgonnette, mais raisonnable pour des conseils de bois.

C'était particulièrement alléchant, jusqu'à la faute de goût du traducteur automatique, qui me demande pour mon adresse une « fermeture à glissière codée » :

« Vous pouvez remplir la forme d'emploi de notre directeur, vous pouvez aussi envoyer votre CV avec l'instruction de votre:
NOM:
PRENOM:
PAYS:
ADRESSE:
LA FERMETURE A GLISSIERE CODEE / POSTALE CODE:
VILLE:
TEL:
TEL MOBILE:
E-mail: »

La fermeture à glissière codée étant la traduction malheureuse du « Zip code ».

C'est ce qui m'a décidé à refuser cette proposition : je ne vais quand même pas diffuser sur le web ma fermeture à glissière, surtout codée.

Quel dommage, le travail avait l'air facile :

« Votre emploi comme notre representant inclut:
1. La reception de la correspondance de notre compagnie
2. Les reportages a notre directeur.
3. L'expedition des articles recus selon les instructions
4. En remplissant dans les formes et les papiers comme indique dans les instructions
5. Le fait d'expedier des paquets. »

Foin de la joie de faire des reportages et remplir des formes avec ma fermeture à glissière, je vais attendre une proposition plus tangible.

Le site www.cadremploi.fr propose un « baromètre des salaires » basé sur les chiffres déclarés par les entreprises et par les internautes.

Pour la fonction informatique en Midi-Pyrénées, le résultat est édifiant.

D'après les internautes ayant déposé un CV sur ce site, leur rémunération annuelle brute est inférieure à 35 keuros pour la moitié d'entre eux (et même pour près de 60% d'entre eux), et inférieure à 30 keuros pour près de 40%.

D'après les entreprises ayant déposé une offre sur le site, il n'y a que 25% des salaires proposés qui soient inférieurs à 35 keuros, et seulement 8% inférieurs à 30 keuros.

Étonnant non ?

Ici : http://www.cadremploi.fr/emploi/resultat_comparer_salaire?fonction=20500§eur=70000®ion=16&experience=5&niveau_formation=13

Hier, des salariés de Cap Gémini étaient en grève (*) sur un des sites toulousains qui emploie 60 personnes, au motif que leur activité doit être délocalisée en Inde.

C'est ennuyeux, la plupart d'entre eux s'étant installés sur Toulouse depuis 2003, à la création de cette activité, et tout allait bien jusque là.

Pour 20 des salariés, une proposition de reclassement a été faite, sur Grenoble.

La direction est à leur écoute, sans langue de bois, comme il se doit : « 25 personnes ont été vues pour une mobilité géographique dans le cadre de la gestion prévisionnelle de l'emploi et des compétences ». Et les 35 qui n'ont pas été vues ?

Que ces salariés se rassurent, ils se sentiront bien moins seuls dans au cours des mois qui viennent : ils vont être rejoints par beaucoup d'autres.

En attendant, ils prévoient un comité d'accueil pour leurs collègues indiens la semaine prochaine.


(*) http://www.ladepeche.fr/article/2009/01/14/523906-Delocalisation-de-Capgemini-les-salaries-veulent-rester-a-Toulouse.html

L'Inde avance à grands pas vers la modernité et vient de franchir une étape décisive de son développement économique.

La presse annonce aujourd'hui que la 4ème SSII indienne, 53 000 employés, a vu le cours de son action perdre 77% à Bombay, et 90% à New-York.

Cette très légère baisse de capitalisation boursière est due à l'annonce par son PDG d'une fraude comptable d'importance, qui, d'après l'Express, aurait « gonflé ses bénéfices de plus d'un milliard de dollars au cours des dernières années » (1), ce qui ne semble pourtant pas inquiéter ses clients, parmi lesquels Bombardier ou la banque Scotia (2).

Les plus mauvaises langues du Web parlent même d'un « Enron indien » (3).

Il faut noter que le 16 décembre dernier, on apprenait que cette même SSII recevait le prix de « partenaire de l'innovation », et qu'en 2007, son PDG avait été nommé « entrepreneur de l'année » (4) par les consultants visionnaires de chez Ernst et Young.

Tout ce bruit ne surprendra pas tout le monde, puisque la banque mondiale avait exclu Satyam de ses appels d'offre depuis février 2008 (5).

En France, jusque là, tout va bien dans les SSII.


(1) http://www.lexpress.fr/actualite/economie/l-inde-frappee-par-un-scandale-comptable-sans-precedent_730185.html

(2) http://lapresseaffaires.cyberpresse.ca/article/20090108/LAINFORMER/901080760/5939/LAINFORMER

(3) http://www.easybourse.com/bourse-actualite/marches/accounting-scandal-at-satyam-could-be-india-s-enron-592079

(4) http://www.ey.com/global/Content.nsf/India/EOY_2007_Winners
et http://initialm.wordpress.com/2007/11/21/satyam-chief-bags-ey-entrepreneur-of-the-year-award/

(5) http://www.worldbank.org.in/WBSITE/EXTERNAL/COUNTRIES/SOUTHASIAEXT/INDIAEXTN/0,,contentMDK:22019975~pagePK:141137~piPK:141127~theSitePK:295584,00.html

Décidément, c'est l'euphorie au pôle emploi, qui m'envoie à nouveau une proposition.

Ça se passe dans le Haut-Rhin, un poste de technicien à 1640 euros bruts.

L'annonce étant peu explicite sur le site de l'ANPE, le site de l'entreprise donne plus de précisions : il faut un bac+2 en génie électrique, que je n'ai pas, et connaître l'informatique industrielle, que je ne connais pas.

Plus loin dans la description, on peut lire qu'il s'agit en fait d'un poste d'administrateur réseau et de chef de projet, sans aucun rapport avec les compétences demandées.

Ce mail comporte une précision supplémentaire : « Nous vous recommandons de conserver ce message », en caractères rouges, comme à l'école.

Ce que j'ai fait, dans ma corbeille.

Le pôle emploi, à peine créé, m'écrit déjà.

Il me propose un poste (raisonnable ?) : comme je suis en région midi-Pyrénées, celui-ci est en Ile-de-France; comme j'ai assez peu d'expérience, c'est un contrat de professionnalisation (et donc un CDD); comme j'ai perdu mon temps pour passer un bac+5, on demande un bac+2.

Le salaire est à la hauteur de mes rêves les plus fous, et met ma vénalité à rude épreuve, puisqu'il peut aller de 1100 à 1400 euros bruts par mois (sur 12 mois, bien entendu).

1100 euros, c'est 221 euros de moins que le SMIC 35h au 1er juillet 2008, mais ce salaire me semble parfaitement correspondre au coût de la vie en région parisienne.

Ce « salaire », nettement inférieur au SMIC, est néanmoins parfaitement légal, puisque d'après le site officiel http://www.ffp.org/alterna/contratpro.asp , le salaire pour un demandeur d'emploi sur ce type de contrat doit être de 1030 euros minimum.

On peut trouver mieux, avec des offres à 1000 euros par mois a Nogent-sur-marne (offre 755638M ), ou à Paris (offre 691343L).

Il y a même du 800 euros mensuels (offre 701524L), paris 11ème : il est vrai que le contrat n'est que de 24 mois, qu'on ne demande qu'un bac+2 informatique, diverses compétences techniques, et de parler un anglais courant.

Voilà ce qu'a apporté la « pénurie » : une explosion des salaires, et des emplois près de chez vous.

Jusqu'à quand pourrais-je refuser ces d'alléchantes propositions ?

Le site Internet du « pôle emploi », regroupant ANPE et ASSEDIC, semblait saturé : un commentaire sur ce blog m'a informé d'une éventuelle incompatibilité avec les navigateurs autres qu'Internet Explorer.

En toute logique, puisque la part de marché de Firefox en France n'est que de 30%.

Aujourd'hui c'est le téléphones qui semble perturbé : le 3949 ne me répond que par un bruit indescriptible, mais il est probable que l'appel sera bien facturé.

Sans doute est-ce du à mon téléphone Siemens, le centre d'appel des ASSEDIC n'étant compatible qu'avec les téléphones Alcatel.

Après de multiples essais, l'appel a enfin abouti, mais après quelques minutes, on m'a invité à rappeler ultérieurement puisque « tous nos conseillers sont en ligne »...

Un bon moyen de faire baisser les chiffres du chômage : impossible de s'inscrire par Internet et personne n'est disponible par téléphone.

Après une tentative d'inscription ratée sur le site www.assedic.fr, j'ai obtenu le message suivant :

« Nos services sont actuellement indisponibles du fait d’une forte sollicitation »

Tu m'étonnes.

Il va falloir investir rapidement dans de nouveaux serveurs : il est probable, et presque certain, qu'il ne s'agisse pas d'un simple pic d'activité, mais bien d'une habitude à prendre.

Et pour longtemps.

Bonne année !

Manigong bagong taon !

Feliz año nuevo !

Happy new year !

新年快乐 !